connaissez vous les spécialités culinaires des hautes alpes ?

c’est l’hiver qu’on les apprécie le mieux

alors si vous partez en vacances en février dans ce beau département, profitez- en pour déguster

une spécialité trop méconnue, le tourton  

 

VACANCES FAMILLE MONTAGNE ET TOURTONS !

Si vous connaissez ce mot magique : « tourton », vous n’avez pas besoin de lire cet article.

Vous êtes un – une initié(e).

 

Un jour, vous êtes passé à Gap, cette jolie capitale des Hautes-Alpes.

Vous avez été séduit par son bonheur tranquille, ses journées ensoleillées, ses petites rues piétonnes. Vous avez remarqué un peu partout dans les restaurants, les épiceries, cette annonce : « Tourtons des Hautes-Alpes ».

 

Vous avez pris la route de Veynes, vers la minuscule Céüze à la neige toujours fraîche, ou celle d’ Embrun, qui mène aux solides stations de Vars et des Orres.

Ou alors, le col Bayard, qui grimpe très vite vers de belles pistes de ski de fond, puis vers les petites mais fortes pentes de Laye.

Et le soir, les tourtons vous interpellaient encore dans les rues du village.

C’est que çà sent bon un tourton …

 

Peut être avez vous quitté le col Bayard pour le col de Manse, et la vallée du Champsaur, vers les délicieuses et tranquilles stations familiales de Ancelle et Saint Léger les Mélèzes, et avez continué jusqu’au parc des Ecrins, où l’été, les marmottes vous font signe et les chamois un peu téméraires gambadent juste un peu plus haut …

Imprégné de tant de belle nature, et affamé comme un vrai Gapençais (toujours en randonnée ces Hauts Alpins), vous vous êtes enfin attablé. Et vous avez commandé des tourtons ! Et vous n’avez jamais oublié.

 

Un tourton, c’est une spécialité culinaire qui n’existe que là bas.

Un tourton, c’est doré. Un tourton c’est carré comme un biscuit. Et c’est rigolo. Alors les enfants l’entament par les coins, avant de l’engloutir en deux bouchées rieuses. Mais attention, c’est chaud !

Un tourton c’est grand comme la paume de la main, mais c’est un plat familial, çà se sert par douzaines.

Un tourton c’est bombé et appétissant, çà se prend volontiers dans la main, plutôt qu’à la fourchette. Un tourton, c’est une pâte à nulle autre pareille, craquante et goûteuse, qui abrite une bouchée … de quelque chose de bon.

 

Autrefois, il était traditionnellement fourré de (vraie) purée de pomme de terre relevée par quelques lamelles de poireaux, (essayez, vous verrez), accompagné de salade verte, et pour le dessert, on avait encore des tourtons, à la compote de pruneaux.. Tout çà arrosé d’un petit vin de pays bien entreprenant…

 

La nourriture du Dauphiné est simple et roborative. Elle ne se pique d’aucune science, d’aucun raffinement si couru ailleurs.

Les tartes, tourtes, gratins, oreilles d’âne et autres ravioles (celles des Alpes, à base de pomme de terre et fromage de lait de vache, c’est fondant et çà vous a un goût de revenez-y ah la la… vous m’en direz des nouvelles… ) font toujours partie du quotidien, comme le jambon bien sec et les fromages de chèvre.

Mais c’est justement pour cela qu’on l’aime : elle vous enchante le palais sans complication, et vous nourrit son homme pour les rudes tâches de montagne sans problème.

 

C’était déjà un vrai délice, et un grand événement, toutes ces immenses tablées où les hauts Alpins se retrouvaient, en septembre, pour la fête de Gap, et donc, la fête du tourton.

Et aujourd’hui  on les déguste toujours, plus tous les petits nouveaux. C’est un festival : tourtons au fromage de chèvre, à la viande (au choix) parfumée aux herbes de là haut, à la confiture de framboise, au chocolat. Il y a toujours au minimum une bonne dizaine de tourtons différents à déguster n’importe où, à Gap, et tout autour.

 

Le tourton, il est né là bas, près de cette jolie petite ville du Dauphiné sans grande histoire, sans autre monument que les montagnes tout autour, que les routes impraticables autrefois en hiver ont longtemps rendue peu accessible. Il est à l’image de ses habitants : simple, énergique, avec de belles couleurs. Et puis, il a le cœur si tendre …