Vacances au Royaume-Uni : oui, mais à vélo

Si vous envisagez de vous rendre au Royaume-Uni, pensez-vélo. Attention, c’est dangereux. Comme le prix des carburants est fort cher en Grande-Bretagne, ainsi que les coûts des transports publics, de plus en plus de Britanniques ont recours au vélo. L’ennui, c’est que les conducteurs ne s’y font pas. Risques d’accidents forts accrus. Mais pour les transports en commun, ils vous coûteront au moins un bras, voire une jambe et un bras.

Voici peu la presse britannique faisait état d’une forte augementation de cyclistes ou utlisateurs de mopeds (motocycles) morts ou blessés. Sans doute en proportion avec l’augmentation des personnes devant, pour des raisons économiques, renoncer à emprunter les transports en commun, métros, bus et trains, dont les tarifs deviennent exhorbitants, alors que les coûts d’entretien et d’usage des voitures sont déjà prohibitifs.
On peut redouter de passer des vacances en Grande-Bretagne au volant d’une voiture continentale. Visiter Londres, ou de grandes villes, c’est souvent s’exposer à de fortes amendes de stationnement. Paradoxalement, louer un véhicule automobile peut exposer, sans pratique courante, à de petits accidents (genre chocs de rétroviseurs), comme cela m’était arrivé, alors que j’avais une relative habitude de conduire un véhicule continental Outre-Manche.
Mais se rendre en piéton au Royaume-Uni, et vouloir s’y déplacer, est devenu vraiment ruineux.
Récemment, Le Monde faisait le point sur le coût du métro de Londres, l’Underground et autres lignes (car pour le Grand Londres, c’est aussi compliqué que le RER parisien, mais il ne s’agit pas que de deux compagnies). Pour la zone centrale londonienne, aux hôtels très chers, le coût du ticket fait vraiment tiquer : cinq (oui, 5) euros. Pour deux zones (Central London), insuffisantes. Les tarifs sont d’une épouvantable complexité et le pass pour une journée (valable aussi sur les bus) peut revenir, selon votre éloignement du centre, à plus de 15 livres (près de 18 euros). Vous aurez tout intérêt à opter pour la carte Oyster, pas vraiment donnée, ou une carte hebodmadaire (près de 30 £ au strict minimum, pour deux zones). Le bus est moins cher, mais parfois vraiment lent, surtout si, comme sur beaucoup de lignes, vous devez passer par le cœur de centre et Oxford street.
Songez qu’un habitant du Grand Londres doit consacrer jusqu’à 1 840 £ pour un abonnement annuel. De fait, pour beaucoup, plus d’un mois de salaire. Au minimum, selon une étude de la Campaign for Better Transport, se déplacer à Londres est 3,5 fois plus cher qu’à Paris.
Les trains : exhorbitant
Parfois, vous devrez prendre le train, ne serait-ce que joindre un aéroport. Comptez jusqu’à 8 £, et certaines liaisons vous obligeront de fait à prendre le train dans Londres. Ou encore le bateau sur la Tamise. Comptez des frais supplémentaires, copieux.
Mais si vous voulez visiter un peu la Grande-Bretagne en train, attendez-vous à payer jusqu’à cinq, six, sept, voire huit fois plus cher qu’en France.
Un pass saisonnier coûte dix fois plus cher qu’en Italie pour la même distance. Par rapport à la France, c’est plus de 3,5 fois plus cher. Mais bien sûr, vous n’allez pas prendre un abonnement de trois mois. De nombreuses compagnies privées se partagent un marché vraiment très diversifié. Les tarifs viennent d’augementer jusqu’à 8 % alors qu’ils sont déjà, de très loin, les plus chers d’Europe. Sachez de plus qu’un train sur huit est en retard, donc prévoyez large, surtout si vous devez envisager une correspondance.
Ajoutez à cela le change : changez gros, et surtout faites jouer la concurrence. Utiliser votre carte bancaire française vous coûtera, pour retirer de l’argent, jusqu’à 5 £ par retrait.
En revanche, les billets longue distance sont à peu près à un tarif équivalent à celui de la SNCF… à condition de réserver vraiment longtemps à l’avance. Pensez plutôt à l’avion, mais surtout, surtout, songez aux frais pour rallier les aéroports (un exemple, l’aller-simple depuis Bristol au plus proche aéroport : 18 £, 21,50 euros).
Le camping (sauvage si possible) et le vélo sont certainement la meilleure solution pour passer des vacances en Grande-Bretagne. Car l’auto-stop d’antan n’est guère plus possible qu’en France (du fait des autoroutes, du transport pour rejoindre des entrées de routes).
L’ancien ministre des Transports, Philip Hammond, a considéré que, pour l’usage, le train était devenu "a rich man’s toy", un luxe. Attention, cela sera encore plus cher en 2013 et en 2014, en dépit des assurances gouvernementales : ce sera sans doute 3 % de plus que l’inflation, qui grimpe pour les prix à la consommation courante.
C’est en fait aller au Royaume-Uni qui est devenu un luxe de riches.
Conseil aux parents qui voudraient envoyer le ou les gosses en stage de langue : pensez à Malte ou à Chypre. Voire, pour un stage longue durée, à d’autres îles ou des continents plus lointains. Faites les calculs, renseignez-vous, vous serez fort surpris.

Auteur/autrice : Jef Tombeur

Longtemps "jack of all trades", toujours grand voyageur. Réside principalement à Paris (Xe), fréquemment ailleurs (à présent, en Europe seulement). A pratiqué le journalisme plus de sept lustres (toutes périodicités, tous postes en presse écrite), la traduction (ang.>fr. ; presse, littérature, docs techs), le transport routier (intl. et France), l'enseignement (typo, PAO, journalisme)... Congru en typo, féru d'orthotypographie. Blague favorite : – et on t'a dit que c'était drôle ? Eh bien, on t'aura menti !

2 réflexions sur « Vacances au Royaume-Uni : oui, mais à vélo »

  1. Pour vous donner une idée : annuellement, pour un abonnement Folkstone (sur la côte, face au Pas-de-Calais) Londres, c’est 4 612 livres.
    Comptez à l’unité entre 30 et 60 livres, aller-simple, selon les heures. Mais on peut tomber à 20 livres.
    Londres-Edinburg, c’est entre 140 et 160 livres, aller.
    Seconde classe, bien sûr. Comptez 300 en première classe.

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