Les Quevillais ne partaient pas favoris lors de la finale de le Coupe de France ce samedi. L’ogre Lyonnais semblait bien trop gros et trop affamé. L’ogre Lyonnais ne pouvait se permettre une deuxième défaite cette saison en finale d’une coupe nationale, face à un petit qui plus est. Alors l’ogre Lyonnais s’est rassasié.
Les Lyonnais, abattus après leur défaite en finale de la Coupe de la Ligue face à Marseille, ne pouvaient se payer le luxe de chuter une seconde fois. De plus, distancés dans la course à la troisième place qualificative à la Ligue des Champions par Lille, ils ne voulait pas connaître une saison vide et vierge de titres. Rémi Garde a semble-t-il réussi à remotiver ses joueurs pour cette finale. Bien loin de prendre les joueurs de National de haut, ils ont livré un match sérieux, sobre et efficace. Plein de respect pour les petits. Le score aurait même pu être plus important tant la mainmise des Rhodaniens sur la rencontre à été totale, ne laissant que très peu d’occasions aux hommes de Régis Brouard de s’exprimer. Le but de Lisandro est venu récompenser une période de domination de son équipe qui avait déjà été tout près d’ouvrir la marque peu de temps avant le but. Reculant quelques peu en fin de match, Lloris et ses coéquipiers n’ont véritablement tremblé qu’une fois sur une frappe de Laup déviée sur la barre transversale par le gardien international Français. Alors non, les Lyonnais n’ont pas pris cette finale par dessus la jambe et ont montré une toute autre image de celle livrée lors de la finale de la Coupe de la Ligue.
Les Normands, de leur côté, n’ont aucun regret à avoir. Ils sont tombés sur plus forts qu’eux samedi et n’ont eu à opposer aux professionnels que leur courage et leur abnégaton. Deux valeurs qui reflètent parfaitement l’état d’esprit de l’USQ. Ils savent que leur épopée a été belle, grandiose, incroyable, suivie par la France entière. Ils savent qu’ils ont porté haut les couleurs de leur club, club dans lequel bon nombre d’entre eux évolue déjà depuis de nombreuses années. Ils savent aussi qu’ils n’ont pas manqué leur finale. Et leur attitude digne au coup de sifflet final confirme tout le respect que l’on doit à cette équipe et à ces joueurs. Et même si certains grincheux continueront à dire que la présence de Quevilly en finale de la Coupe de France est révélatrice du pauvre niveau du championnat de France de Ligue 1, les Normands ne bouderont pas leur plaisir. Celui d’avoir vécu une aventure humaine hors du commun. Celui d’avoir côtoyé les installations de Clairefontaine. Celui d’avoir joué une finale au Stade de France, chose que bon nombre de joueurs professionnels ne connaîtra jamais. Celui enfin d’avoir démontré que le parcours d’il y a deux ans, achevé par une défaite à d’Ornano face au PSG, n’était en rien le fruit du hasard.
La saison est belle du côté de l’USQ. Fraîchement promue de CFA, l’équipe est en passe de se maintenir en National. Le travail de Régis Brouard est titanesque. Celui qui est très certainement appelé à voguer sous d’autres cieux la saison prochaine laissera son empreinte au club. Et chez chacun de ses joueurs. Souhaitons bonne chance à son successeur, longue vie et encore beaucoup de succès à l’US Quevilly. Souhaitons qu’un jour, ce soit le capitaine de l’USQ qui invite le capitaine adverse à venir soulever le trophée avec lui. A l’image d’un Landreau et d’un Becque soulevant la Coupe de France ensemble lors de l’épopée Calaisienne, l’image de Cris et de Beaugrard ensemble restera sans doute la plus belle image de cette finale.