Une usine de collecte de lait de la firme Nestlé située à « El Doncello », dans le sud de la Colombie, a été victime de deux attentats à la voiture piégée en l'espace d'une semaine.
Lundi 15 janvier 2007, ce sont des réservoirs de lait, se trouvant à plusieurs kilomètres du siège principal, qui ont été détruits, mais sans faire de victimes, que des dégâts matériels.
Ce jeudi 18 janvier, alors que l'usine principale ouvrait ses portes pour accueillir plusieurs camions-citernes, une voiture a fait irruption dans la cour principale pour aller s'écraser contre une chaudière qui s’est enflammée. Les occupants ont sauté de l'épave du véhicule en criant que c'était une bombe.
Le véhicule a explosé une minute plus tard, blessant un ingénieur qui tentait d’éteindre l'incendie avec un extincteur, ignorant se trouver face à une voiture piégée. Après l'explosion, l'incendie s'est rapidement propagé détruisant à 70 % cette usine qui traitait quotidiennement 70.000 litres de lait et employait 1400 travailleurs, en plus des 2860 paysans de la région qui lui livraient leur lait.
Les autorités imputent l'attentat à la guérilla des Farcs, très active dans la région. Ces attentats pourraient être une manière d'intimider l'entreprise qui aurait refusé de payer « l'impôt révolutionnaire », ce que dément la firme Nestlé qui dit tout ignorer de ce genre de pratiques auxquelles ont pourtant souvent recours les groupes subversifs colombiens.
L'enquête est ouverte, mais ce double attentat vient encore appauvrir une région déjà fort meurtrie par le conflit, et vient encore peu noircir l'image de ce pays qui a tant besoin des investissements étrangers.