En cette soirée de réveillon combien d’entre vous ce soir seront seul(e)s sans que personne ne s’en soucie ?
Aucune statistique pour rendre compte de cette solitude. Il ne s’agirait pas de gâcher la fête de ceux qui ce soir seront entourés de leurs parents, enfants, proches ou amis. Ceux qui vont se congratuler, s’attabler, s’enivrer et ne pas penser à cette période difficile que le monde traverse. Ils auront la chance, pendant quelques heures, de pouvoir oublier qu’en ce moment le monde ne tourne pas vraiment très rond.
Ils auront le droit, le devoir ( ?) de faire comme si…
Parce qu’on sait bien que ces fêtes de famille, non convenues bien-sûr, sont le lieu où l’on disserte à loisir de l’argent qu’on n’a pas, des espoirs qu’on n’a plus, des rêves qu’on aimerait pouvoir fournir encore un peu.
On s’attablera autour des mets habituels en cette période, toujours les mêmes pour ne pas déroger à la tradition. Ce sera l’occasion d’inviter ceux de la famille qu’on ne souhaite pas voir tout au long de l’année mais qui subitement nous manquerait ce soir à notre table de réveillon.
Quel bonheur convenu et convenable de ceux qui ce soir ne sauront toucher du doigt le bonheur d’être entourés de ceux pour qui ils comptent. Sans doute apprécieront-ils les nourritures terrestres dont ils se délecteront. Mais qu’en sera-t-il des nourritures qui réchauffent le cœur. Sauront-ils les déguster, oseront-ils les partager, prendre et donner ces petits instants de bonheur et s’en délecter. Peut-être pas.
Car qui n’a jamais passé un réveillon seul ne connait cette douleur. Ce vide dans lequel inexorablement ce soir on se laissera glisser. Glisser vers cette douleur de ne manquer à personne.
Celle qui enserre le cœur, oppresse la poitrine, vous met un genou à terre à penser à ceux qui sont dans la convenance. Cette convenance que nous aussi finalement on aurait bien partagé, un soir. Ce soir pas comme les autres pour que la magie de Noël opère. Cette convenance que l’on critique et sur laquelle on disserte. Celle qui nous ennuie mais qui lors d’un réveillon de Noël prouve à quel point il est important de se sentir vivants.
Alors, vous qui ce soir n’aurait pas la chance de disserter sur l’avenir de l’euro ou celui de notre cher président.
Vous qui ce soir serez seuls puisque on n’a pas eu la convenance de vous inviter.
Vous à qui personne ne pensera rassurez-vous car non, vous ne serez pas seuls.
Nous serons plusieurs, disséminés aux quatre coins de la planète, à partager notre soirée de réveillon avec la solitude.
Nous ne passerons sans doute pas un très bon réveillon mais nous penserons les uns aux autres et peut-être cela nous aidera-t-il à passer une meilleure soirée.
Alors à vous qui serez seuls ce soir et aussi aux « convenus », bon réveillon.
Il faut penser aussi à ceux qui ont choisi de rester seul(e); ceux ou celles qui ont décidé de ne pas répondre aux invitations qu’on leur a lancé. Parce que cela existe aussi. Il y a des personnes qui ont choisi ce moment de solitude. J’en connais.
Je ne dis pas que c’est bien mais là, c’est leur choix.
Le soir de Noël, je pense toujours à ne pas fermer ma porte à clef pendant le réveillon, comme ça, je me dis que si quelqu’un frappe à ma porte, il y aura une place !
Noël c’est la fête de l’enfance. Et nos pensées vont donc vers les enfants malheureux (toujours plus nombreux) qui n’ont pas la chance d’avoir une famille unie, qui souffrent, qui sont maltraités, qui subissent les coups et les sévices sans pouvoir se défendre. Le livre « les corps indécents » évoque ce problème qui se généralise avec les divorces et les familles recomposées ou pas. Notre société égoïste ne protège pas les plus faibles, les plus fragiles, les plus vulnérables. Et c’est bien triste.
Noël est une fête familiale plutôt axer sur les enfants. Bien sûr que la vie de famille n’est pas idéale, bien sûr que passer les fêtes seul(e) n’est idéale. Mais les personnes qui passent leur noël seules vivent souvent seules toute l’année, Noël n’est qu’un jour de fête sur 365.