Le phénomène semble s'étendre. Alors que très récemment des bandes s'affrontaient au coeur de Paris, dans le quartier de Pigalle, avec des armes blanches mais aussi selon certains témoignages avec une arme à feu, alors qu'à la gare du nord les règlements de compte semblent se généraliser, il semblerait que les rixes entre bandes ne connaissent plus de limite.
Samedi après-midi, vers 17h30, ce sont deux petites bandes qui se sont affrontées dans un centre commercial bondé de Thiais, pour une raison obscure. La dispute a commencé par quelques mots, peut-être par un regard, peut-être suite à un contentieux ancien, l'auteur des coups de feu dira plus tard que les deux groupes se connaissaient de vue. Lorsque la bagarre éclate au milieu des clients du supermarché, elle ne concerne que deux personnes des deux groupes avant de se généraliser, avec quatre personnes de chaque coté. L'un d'entre eux sort alors une arme à feu, et en fait usage six fois selon la police. Si l'on considère que les personnes impliquées dans la bagarre étaient "mélangées à la foule", il n'est pas difficile de s'imaginer qu'un enfant aurait pu recevoir une balle perdue.
L'un des vigiles, dont la manche de chemisette portait une tache de sang, témoigne devant la presse: "Celui qui avait une arme s'est approché d'un jeune, blessé, qui était à terre. Il était au dessus de lui et lui a tiré un coup de feu au niveau des jambes", (…) "On était trois vigiles au début de la bagarre et on a attendu les renforts avant d'interpeller le tireur parce qu'on avait peur qu'il retourne l'arme contre nous". Il ne s'agirait pas d'habitués de ce magasin. Les adversaires venaient de deux quartiers différents, mais tous deux situés dans l'Essonne. Les coups de feu ont fait deux blessés, dont les jours ne sont pas en danger.
Dans cette affaire, il ne sera pas inutile de constater que la situation s'aggrave manifestement: les rixes entre bandes étaient généralement circonscrites en banlieue, elles se produisent à présent dans n'importe quel endroit, au mépris total de la sécurité des passants et les vigiles chargés de la sécurité n'y peuvent généralement rien, ne sachant pas toujours si les belligérants sont armés, puisque preuve est faite que cela est souvent probable.
La situation est donc bien conforme aux chiffres du ministère de l'intérieur, pour lequel la délinquance est en baisse, mais les violences sont en hausse. Quelle délinquance est en baisse? Celle de la route? Ces ignoble "voyous" qui dépassaient les limites de vitesse d'au moins 20 km/h? Le procureur de Paris, après les rixes du coeur de la capitale, appelait à "une réponse pénale plus ferme".
Et si rien n’est fait, ne risque-t-on pas d’assister à une « libanisation » de notre Pays ?
Pourquoi le Gouvernement RAFFARIN a-t-il supprimé les polices de proximité ?