Une rentrée scolaire dans la morosité

 A l’heure du bilan, l’éducation comptera parmi les plus grands ratages de Nicolas Sarkozy. L’éducation nationale va à vau l’eau et il se trouve bien peu de personnes pour défendre les pseudo-réformes engagées depuis 2007.

Rappelez-vous comment le président fraîchement élu qualifiait de « remarquable » la rentrée 2007 de Xavier Darcos. On trouve bien peu de motifs de se réjouir depuis. Même le Figaro s’inquiète des difficultés qui ne manqueront pas de surgir cette année, c’est dire. Si le journal à la botte de la présidence se met à s’inquiéter de la politique menée par le gouvernement, où va-t-on ? Il précise qu’un sondage récent montre que « 82% des Français estiment que le non-remplacement d’un enseignant sur deux est une mauvaise chose. » Le magazine Télérama en fait son titre principal cette semaine en lançant un « SOS école » sans équivoque. Notre école ne donne plus de résultats à la hauteur d’un pays comme le nôtre, toutes les études le disent. Mais ça ne fait rien, le gouvernement continue de tirer sur l’ambulance : suppression de 5700 postes dans le primaire et 6550 dans le secondaire. Luc Châtel va chercher des solutions à l’étranger et voudrait voir appliquer les méthodes finlandaises.

Ce serait comique si le sujet n’était pas aussi sérieux. Il a massacré la formation des futurs enseignants alors que l’on s’aperçoit par les dernières études de la réussite scolaire qu’il y a un « effet maître ». La réussite passera par la formation : pour avoir de bons résultats, il faut de bons maîtres, c’est tout.

Les syndicats prévoient déjà une grève fin septembre, histoire de commencer sur les chapeaux de roue. Mais Nicolas Sarkozy n’en a cure, les enseignants ne votent pas en majorité pour lui !


7 réflexions sur « Une rentrée scolaire dans la morosité »

  1. Il y a quand même une bonne nouvelle : la société Eduk’Actif baisse ses tarifs pour la rentrée 2011, l’heure de cours passe de 20 à 18,50 € sans aucun autre frais.
    Après, si l’éducation nationale persiste à ne pas embaucher les professeurs qualifiés qui travaillent dans les centres privés, que personne ne s’étonne de la dégradation de l’enseignement.

  2. Qu’ils embauchent déjà les profs qui se présentent au concours.
    Quand aux boîtes à fric proposant des cours… Les gens commencent tout simplement à se rendre compte qu’il vaut mieux faire appel à un étudiant, ou à un prof de l’éducation nationale qui veut arrondir ses fins de mois.
    Les pompes à fric de ce type n’ont aucun intérêt : les prestataires n’ont ni l’expérience d’une salle de classe d’un vrai prof, ni les souvenirs encore frais d’un étudiant.

    Ils espèrent qu’une baisse des tarifs permettra de relancer un peu le business, mais probablement à tord.

  3. Poissonrouge > Ce que vous écrivez est totalement faux. Déjà l’erreur est de vouloir embaucher ce qui se présentent au concours alors que presque tous ne le passent que pour avoir un métier facile avec plein de vacances…
    Ensuite j’ai travaillé 2 ans pour l’Education Nationale avant d’intégrer un centre privé et j’ai constaté avec surprise qu’on est nombreux à faire ainsi car on est libre d’enseigner comme on le souhaite et de faire de la pédagogie, ce qui est impossible ailleurs.
    Maîtrisez donc un peu le sujet avant de critiquer car vous tombez totalement à côté. Quant aux souvenirs frais d’un étudiant, encore faudrait-il qu’il ait compris ce qu’on lui demandait.

  4. Enguy,
    Recruter sur CV, c’est la porte ouverte aux pistons. Le recrutement par concours, on peut en dire ce qu’on veut, mais il a au moins le mérite d’une certaine équité.
    [i] »libre d’enseigner comme on le souhaite »[/i]
    Ce qui n’est pas forcément un bien : tout dépend de l’usage que vous faîtes de cette liberté. De plus, un prof étant responsable de sa classe… Il a bien des obligations en théorie, mais personne ne va venir vérifier quoi que ce soit (si : un inspecteur une fois tous les 10 ans, devant lequel il est facile de jouer la comédie pour avoir une bonne note).

    Par contre, le privé a sans doute un avantage : les moyens. 1 enseignant par élève (et j’exagère à peine). A 18€/heure, ça me paraît être la moindre des choses.
    La difficulté reste et demeure d’assurer l’enseignement avec un budget raisonnable.

    Pour les souvenirs frais d’un étudiant, je n’ai pas saisi le fond de votre pensée : un étudiant serait-il incapable de maîtriser la matière qu’il enseigne ? Au quel cas, vous êtes dans le faux le plus total.
    Si vous voulez parler de comprendre les tenants et les aboutissants de tel ou tel type d’exercice (dans le sens : à quoi sert cet exercice dans la cadre de l’apprentissage ?), là, je serais plus d’accord. Un étudiant va plutôt permettre à son élève d’avoir des bonnes notes.

    Si vous êtes nombreux à changer, c’est peut-être aussi une question de pognon. Bien que les boîtes à fric ne paient pas bien les étudiants (perso, j’ai toujours trouvé à donner des cours sans passer par ces institutions), elles peinent certainement à trouver des enseignants diplômés…
    Je ne peux prétendre que vous, en particulier, n’avez cherché que l’argent. Mais, dans la mesure où on gagne plus dans le privé…
    Je me trompe peut-être, au quel cas il vous suffit de poster deux de vos bulletins de salaire (public et privé) pour le prouver.

  5. Poissonrouge > Au contraire on gagne moins dans le privé. Mais quand on aime ce qu’on fait, ce n’est pas le plus important. Vous pensez vraiment que recruter par concours n’est pas la porte ouverte au piston ? Il faudrait passer des concours avant d’écrire de telles horreurs… On entend sans arrêt les gens donner les résultats des concours avant de les passer, et en plus ils ont raison ! Le piston marche aussi pour les concours administratifs ! Quand vous parlez de boîtes privées, vous ne pensez qu’à Acadomia ou MaxiCours. Ce ne sont que des boîtes à fric, pas des centres de soutien scolaire, il faut savoir faire la différence ! Je ne suis pas pour l’exploitation des étudiants, mais apparemment vous trouvez normal de l’encourager ! Cette façon de faire n’est bonne pour personne, il faut donc cesser de dire que c’est mieux ainsi. Comme beaucoup, j’ai commencé en travaillant pour Acadomia et je sais ce que c’est et pourquoi il faut arrêter !

  6. Enguy,
    Pour pistonner quelqu’un à un concours national, il faut avoir le bras long. Ce n’est pas le cadre sup de base qui pourra inviter un ami à l’apéro pour placer son fils.
    Qu’il y ait 2-3 pistonnés par an, je ne le conteste pas, mais on est loin du piston quasi-systématique propre à tout recrutement dans le privé (pas seulement dans l’enseignement privé).

    J’avoue que je ne vois pas bien la différence entre Eduk’actif et accadomia… Mis à part que ce sont deux entreprises concurrentes bien sûr. Ces entreprises se proclament toutes « centres de soutient scolaire ».

  7. Poissonrouge > Il n’y a pas beaucoup de concours nationaux même dans l’administration… C’est très facile de pistonner qqn je l’ai constaté en travaillant au Ministère de La Recherche, de l’Education Nationale, des Impôts et de la Justice (oui j’ai réellement travaillé pour tous ces ministères même si certains comptent pour 1 seul).
    La différnce entre Eduk’Actif et Acadomia est simple :
    Acadomia compte uniquement sur le crédit d’impôt pour se remplir les poches en faisant du mauvais travail bas » sur l’exploitation des étudiants. Eduk’Actif emploie son personnel à temps plein et ne peut bénéficier du crédit d’impôts car c’est un centre de soutien scolaire pas une entreprise à domicile.
    La première ne se soucie guère de la qualité, la pub compense. La deuxième ne compte que sur la qualité de son travail pour s’en sortir.

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