Alors qu’on ne cesse d’entendre ces dernières semaines la France accabler les Roms de tous les maux, il m’est revenu à la mémoire un souvenir très agréable de quelques heures passées en leur compagnie en Roumanie en 1990.
Alors que de nombreuses rumeurs, toutes plus absurdes les unes que les autres circulaient encore sur ce pays, j’y étais allé quelques mois après la révolution, désireux d’observer ce qui s’y passait réellement. Et j’avais découvert un état désorganisé et ruiné, un peuple qui, malgré le changement de régime, semblait accablé de tristesse. Il est vrai que tout manquait, que la plupart des magasins étaient fermés et que trouver une simple boulangerie ouverte était un véritable coup de chance. Voyager n’était pas facile non plus: il y avait une pénurie d’essence et de nombreuses lignes de bus étaient supprimées; les trains étaient bondés et souvent d’une incroyable saleté. Quant à l’hébergement, c’était un problème aussi. Il y avait souvent dans les petites villes un seul hôtel, réservé jadis au membres du parti communiste et rapidement reconvertis pour accueillir les voyageurs. Si par chance, je trouvais une chambre libre, je devais, en tant qu’étranger, la payer en dollars et les tarifs étaient exorbitants.
Vaille que vaille, j’avançais lentement et me retrouvai un samedi matin à Piatra Neamt , au centre d’une région qui avait été tristement célèbre quelques semaines plus tôt pour ses nombreuses exactions contre les Tziganes et les incendies de leurs villages. Le seul hôtel qui pouvait encore m’héberger était un hôtel de luxe hors de prix! Plus aucun bus ne circulait et je me retrouvais bloqué, sous une pluie battante, dans une ville où les rares passants que je rencontrais refusaient de m’aider.. Après bien des essais infructueux pour trouver un logement, je me suis retrouvé dans un terrain de camping où j’ai pu louer un petit chalet. J’avais enfin un toit! Mais quelle tristesse. Je ne voyais personne autour de moi, les averses devenaient plus violentes, le terrain était boueux.. J’étais fatigué et déçu…
Et puis, j’ai entendu un air de violon. Je me suis lai!ssé guider par la musique et ai découvert un peu plus loin un camp de tziganes. Un homme m’a aperçu et m’a invité à le suivre pour me joindre à leur fête. La plupart des Roumains que j’avais rencontré m’avaient mis en garde contre les Tziganes: selon eux ils étaient responsables de tous les malheurs du pays. « ils étaient voleurs, profiteurs, spéculateurs et bagarreurs », m’avait dit un étudiant en théologie! Ne tenant pas compte de ces rumeurs, j’acceptai de suivre mon guide. Je fus accueilli chaleureusement:. Le spectacle était étrange: des gens vêtus de leurs plus beaux habits dansaient au son des violons, accordéons et guitares, abrités sous des parapluies et pataugeant dans la boue. Les musiciens alternaient les airs joyeux et tristes: les gens passaient du rire aux larmes en un instant… Tout le monde voulait m’offrir à manger, à boire… J’étais très embarrassé et leur expliquai que voyageant avec très peu d’argent, je n’avais rien à leur offrir pour les remercier. Hilare, mon voisin me rassura en me disant que tout ce qu’ils attendaient de moi était que je leur raconte mon voyage! La fête continua bien longtemps et le lendemain matin, c’est encore un de ces Tziganes qui me conduisit à la gare pour me permettre de continuer mon périiple.
Ceci n’est qu’une anecdote, bien sûr, mais ce souvenir des quelques heures passées en Roumanie dans une ambiance digne du film « le temps des gitans », est l’un des plus beaux que je garde de ce pays et prouve, une nouvelle fois, qu’il ne faut jamais avoir de préjugés.
Il est pratique courant chez l’humain de rejeter une minorité, les tziganes n’y échappent pas.
Dès lors que l’on interdit à des êtres humains de vivre dignement, de leur appliquer un traitement différent (que l’on ne réserve même pas à nos animaux), ne soyons pas étonnés des retombées. Bien sûr que la pauvreté, la misère, l’exclusion amène au vol et à toutes sortes de rapines, le nier serait stérile.
Chaque peuple, chaque culture se doit d’être respecté et considéré avec humanité. Nous apprenons par nos différences.
Notre cœur est sec et grande notre folie. Pour autant le problème des camps illicites et les Roms réduits à la mendicité pour survivre n’est pas une solution digne et acceptable. La France doit contrôler son flux migratoire.
Dom22
bonsoir,je rappelle à Bourlingueur, que les expulsions sont l’objet d’un marché public entre le ministère de l’intérieur et la socièté Carlson.
Le hic c’est que ce marché prévoit des reversements de commissions de la part du prestataire, ce qui n’est pas prévu par le code des marchés publics, surtout lorsque la direction de la comptabilité publique ignore la destinantion de ces commissions.
Rappelons que l’élaboration de ces marchés sont à l’actif de Sarkozy, XXX et Guéant.