Tout à commencé avec une fuite, un exil pour des raisons de gros sous d’un gros monsieur. Un départ d’un acteur aimé de tous, une popularité construite année après année, film après film, rôle après rôle. Il était pour le public Astérix, le comte de Monté Cristo, Christophe Colomb, Cyrano de Bergerac ou encore Jean Valjean, des personnages forts ayant un sens aigu des valeurs morales. Les ans pèsent, tous comme les kilos en trop, et cet artiste n’en finit plus d’accumuler les sorties de route, le virage de Néchin est celui qui a mis le feu aux poudres médiatiques. 

 

Gérard Depardieu, l’icone nationale, aussi gros que riche, a décidé de quitter la France pour une petite bourgade belge du nom de Néchin. Il va se terrer dans un maison hideuse, ancien poste de douane, dont la porte n’est pas assez grande pour sa carrure gargantuesque. C’est du moins ce que l’on a voulu nous faire croire, très rapidement, mais des tweets en série ont révélé la réalité. Depardieu ne va pas quitter son luxueux hôtel particulier parisien de 1800m² d’une valeur de 50 millions d’euros pour cette bâtisse aux murs moisis, mais bien pour une autre villa dotée de multiples ailes et d’un jardin ceint d’une barrière d’arbres empêchant le regard des curieux. La nouvelle aux premiers abords abracadabrantesque est rentrée dans la normalité. 

 

Cette décision a fait déferler un déluge de réactions. La première, celle de notre fantomatique Premier Ministre, Jean Marc Ayrault, traitant de "minable" l’attitude de Gérard Depardieu. Celui-ci, tout de même grand acteur, sachant manier la langue française, fit celui que ne comprit pas la subtile nuance afin de profiter de la situation, pauvre victime ! Il prit le terme "minable" pour sa personne, cela n’aurait pas été faux par la même occasion, mais dire cela serait verser la subjectivité la plus totale. Puis ce fut au tour de Michel Sardou, pourtant réputé pour être réac’, qui se mit à critiquer l’acteur. Il jugea "antipatriotique" son comportant, fuir alors que le pays va mal, ce n’est pas ce qui est de plus glorieux. Gérard aurait du penser aux américains les plus riches qui furent taxés à 91% entre 1941 et 1964, ce qui ne les a pas empêché de rester fortunés. 

 

Philippe Torreton, comédien ancré à gauche, s’est infiltré dans la brèche en écrivant une lettre cinglante où il emploie le "tu" afin d’accentuer son indignation. Il y fustige cet égoïsme, partir comme un voleur avec son butin construit sur le dos du public, achetant ses films, allant voir ses interprétations, il affirme que sans eux, il serait un voyou de mauvaise fréquentation. Il blâme également toutes ses frasques, ses prises de paroles qui n’avaient pas lieu d’être, comme lors du meeting de Sarkozy ou encore, clamer que la Russie est une démocratie, ainsi que ses relations avec des dictateurs et leur famille, le plus bel exemple étant son tour de chant avec la fille du chef d’Etat ouzbek, adepte d’une musique pop infâme. 

 

Le petit capitaine Conan en s’en prenant au colonel Chabert, s’est attaqué à quelqu’un hiérarchiquement plus élevé que lui, c’est du moins ce que l’on semblé dire Catherine Deneuve, Fabrice Luchini, Gad Elmaleh et Jacques Essebag, alias Arthur. Les deux derniers avec moins de style, ne maniant pas la plume mais le smartphone, pour gazouiller et proférer des mesquineries de bas étage. Certes Torreton a peut être profité de ce cas pour faire parler de lui, pour guérir un manque de notoriété. C’est une façon de voir l’histoire, cependant une autre manière serait d’y apercevoir la simple volonté d’un homme désirant que dans son pays, les plus nantis soient présents pour venir en aide à une nation malade. Mais voilà Gérard à préférer uriner sur le drapeau tricolore, assurer ses arrières et faire preuve d’individualisme. Alors comme on dit dans ton nouveau pays de coeur, la Russie, :  "dos vidanya, potertyy !"