L’Espagne a battu une Allemagne méconnaissable mercredi soir (1-0). Elle retrouvera les Pays-Bas en finale. Le vainqueur remportera sa première coupe du monde.

 

Le match qui opposait l’Espagne à l’Allemagne était une finale avant l’heure entre la meilleure équipe de ces trois dernières années et championne d’Europe en titre et la meilleure équipe de cette coupe du Monde, auteur de festivals offensifs qui ont manqué pendant ce mois de compétition. On attendait un match débridé, ouvert, avec beaucoup d’espaces. Finalement, les joueurs ont offert un spectacle monotone, un jeu très fermé avec très peu d’occasions de buts. Comme depuis le début de la compétition, les Espagnols ont monopolisé le ballon mais de manière peu efficace en ayant du mal à trouver Villa et à combiner aux abords de la surface allemande. Les Allemands, privés du feu-follet Müller, ont éprouvé les pires difficultés à garder le ballon. Pire, dans les rares moments où ils l’avaient en leur possession, ils n’ont que trop rarement réussi à déstabiliser un collectif espagnol plutôt emprunté. Même sur les phases de contre qu’ils maitrisaient à merveille, ils ont semblé incapables d’aligner trois passes consécutives. Sauf une fois, à la fin de la première mi-temps, où Klöse a failli obtenir un penalty qui aurait été sévère. Globalement, c’est l’Espagne qui dominait mais sans vraiment inquiéter une défense allemande menée par un Mertesacker très solide dans le domaine aérien tandis que Schweinsteiger colmatait les rares brèches qui s’offraient aux Espagnols. A force d’insister, ils se créèrent quelques occasions notamment cette tête plongeante de Puyol de peu au dessus après une combinaison judicieuse sur le côté.

 

La seconde période s’annonçait un peu ouverte. Elle commença d’ailleurs avec un rythme un peu plus supérieur qu’à celui de la première mi-temps et des espaces entre les lignes apparaissaient. Même les allemands arrivaient à se trouver et à créer quelques frayeurs dans la défense espagnole mais Iker Casillas était bien présent sur sa ligne. Néanmoins, ce sont les hommes de Del Bosque qui semblaient les plus à l’aise notamment grâce à un Iniesta bien en jambes et qui à chaque fois était tout proche de soit marquer soit de délivrer une passe décisive, surtout pour Villa trop court pour reprendre une offrande. C’est dans un domaine où on ne les attendait pas du tout qu’ils finiront par prendre l’avantage. Sur un corner, Puyol, omniprésent, reprenait de la tête un corner remarquablement tiré venant de la gauche. Son troisième but en sélection valait de l’or. Dès lors, les Espagnols se consacrèrent à leur tâche défensive en essayant de profiter des situations de contre à leurs dispositions. Pedro puis Torres se virent trop beaux et gachèrent deux énormes opportunités. Ce qui permit à l’Allemagne d’y croire jusqu’au bout. Mais même l’entrée du géant Gomez n’y changera rien.

 

Une Allemagne méconnaissable, trop timorée. Par l’enjeu ou par l’absence de son meilleur joueur ? On ne le saura jamais. En tout cas, c’est bien l’Espagne qui ira en finale dimanche pour y affronter les Pays-Bas. Le vainqueur aura droit à sa première étoile de champion sur le maillot.