Une expérience de réinsertion professionelle

J’avais écrit un article, il y a quelque mois de cela qui s’appelait "supprimez le RMI !!!", article dans lequel je proposais la création d’un TMI (travail minimum d’insertion), l’idée étant de maintenir/remettre les personnes concernées en activité, peu importe si le travail proposé était utile ou rentable.

Cette semaine, sur envoyé spécial, était diffusé un reportage relatant des initiatives du même ordre.

Il paraît donc intéressant d’abord de saluer l’intention : remettre des gens au travail est une bonne chose, mais aussi de les commenter et de signaler des abus.

 

Parmi les exemples proposés, l’embauche d’une pompiste, dans une station service de supermarché. Un service supplémentaire que l’on peut qualifier de superflux en soi.

Le travail était payé au SMIC : 970€/mois + 10% des pourboires donnés par les clients.

90% des pourboires allaient dans la poche du pétrolier, lequel profite donc bien de la situation. Si vous êtes client régulier d’un pompiste, je vous invite donc à ne pas lui donner de pourboire, mais à trouver son adresse et aller, de temps à autre, glisser une enveloppe dans sa boîte aux lettres

Par ailleurs, le reportage donnait le montant des pourboires reçus sur une journée : 150€.

En revanche, il fallait faire soi-même le calcul suivant : si l’employé travaille 5 jours par semaine, l’entreprise recevra 2700€ de pourboire par mois (les 10% du pompiste déduits).

L’embauche de ce pompiste (qui coûte 1500€ charges comprises à tout casser) est donc largement rentable !

L’emploi n’est donc plus un emploi de réinsertion, mais un emploi tout court !

L’argent public investi dans les subventions données à cet employeur a donc bel et bien été gaspillé. 

La moralité de l’histoire, c’est qu’on ne peut pas faire confiance à une entreprise privée pour mener à bien des politiques de réinsertion telles que celle-ci.

C’est à l’État de prendre en main le TMI.

3 réflexions sur « Une expérience de réinsertion professionelle »

  1. Je vous donne tout à fait raison de mettre un pompiste pour surveiller les pompes à essence des
    supermarchés. Un jour j’ai failli tomber tellement il y avait de l’essence parterre. Et en montant dans ma voiture j’ai failli rentrer dans un mur mon pied à glisser sur l’accélérateur. On a dû croire que j’étais ivre tout le monde me regardait. Il a fallu que je sorte de ma voiture pour me racler les chaussures parterre pour éliminer l’essence qui s’était collé sous les chaussures

  2. Il leur pique leur pourboire, c’est dégueulasse ! Un pourboire est un don, ils n’ont pas à n’en reçevoir que 10 %, c’est la totalité qu’ils doivent perçevoir !

  3. Nathalie M,
    Le reportage était on ne peut plus clair. Il ne s’agit pas d’une invention de ma part…
    Ce que je trouve encore plus scandaleux, et ça, le reportage le passait sous silence, c’est le fait que [b]les sommes reçues en pourboire par le pétrolier dépassent largement le coût du pompiste [/b](salaire+charges) !
    Comme je l’ai dit, pour s’en rendre compte, il fallait faire le raisonnement soi-même : le reportage mentionnait qu’en une journée, il y avait eu 150€ de pourboire.
    Je pense que les journalistes auraient dû dire clairement « si on multiplie ce chiffre par le nombre de jours travaillés, ça fait 2700€ dans la poche du pétrolier tous les mois, en conséquence, l’emploi n’est plus un emploi de ré-insertion mais un emploi tout court. »

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