Les parents d’élèves du groupe scolaire Marcel-Pagnol à Migennes, sont en colère. Face à l’incendie volontaire de leur école, ils appellent à la mobilisation.
Trois jours après l’incendie criminel qui a ravagé le groupe scolaire Marcel-Pagnol, à Migennes, vendredi vers 4?h?15, le brasier est éteint. Mais la colère couve toujours aux Mignottes.
« C’est plus que de la colère, c’est l’école de nos enfants qu’on a brûlée », expliquent trois représentants de parents d’élèves, samedi après-midi, près des décombres. « On ne comprend pas », lâchent-ils, encore assommés par l’énormité de la situation
« C’était… c’est l’une des plus grandes écoles de l’Yonne avec 350 élèves », se reprend une maman, installée à Migennes depuis 26 ans et dont les deux enfants sont scolarisés à Pagnol en CE2 et en petite section. « C’est une école de quartier populaire dont les parents s’investissent dans les projets de la directrice qui porte le projet éducatif. » « On a toujours été bien accueillis avec une directrice au top qui se bat sur tous les fronts », ajoute une seconde maman, dont les deux enfants dépendent du groupe scolaire : l’un en CE2, dans l’autre bâtiment du groupe et un second qui devait faire sa rentrée en septembre 2012.
« Dès qu’il y a quelque chose à faire, pour la kermesse, pour le soutien aux postes de maître SAF (Soutien aux apprentissages fondamentaux), on est là », assure de son côté un papa qui souhaite, comme beaucoup de parents d’élèves « que l’on tourne la page rapidement et que l’on reconstruise tout. Il faut repartir ». Il songe aussi à son fils, scolarisé en CP et dont la classe a été détruite par les flammes. « C’était sa première année de CP, on voulait tout avoir. On n’aura rien. » Pas de dessins et, pour le petit garçon, la tristesse d’avoir perdu sa boîte à bons points. « Il n’y a pas eu d’aboutissement pour ces enfants. Ils ont perdu leurs affaires. »
Afin de témoigner de leur colère face à cet incendie, les parents d’élèves organisent un défilé jeudi 5 juillet, jour des vacances. Il devrait s’élancer depuis la rue Rabelais, face au groupe scolaire avant de gagner le centre-ville où un blocage de l’avenue Jean-Jaurès n’est pas exclu. « On veut montrer qu’on est mobilisés et mécontents face à cet acte. » La colère couve. Et ne demande qu’à exploser.