C’est une question que je me pose vraiment très sérieusement. En cette période de recherche d’économies dans les dépenses publiques, on aurait pu se dispenser de jeter cet argent par les fenêtres par dizaines de millions d’euros. Surtout qu’on peut douter de l’impact réel de cette débauche d’énergie.

L’affichage, par exemple, croyez-vous vraiment que les grandes affiches avec la tête des candidats placardées partout peuvent influencer quelqu’un dans son vote ? Certes, ça fait travailler les imprimeurs, mais c’est inutile et affreux dans le paysage. Ce qui coûte le plus cher, c’est évidemment les meetings retransmis en intégralité cette année par les chaînes d’infos continus. C’est surtout la retransmission qui permet un impact plus grand car les gens qui se rendent aux meetings d’un candidat sont déjà convaincus. Pourquoi ne pas se contenter d’une campagne à la télévision où les candidats touchent un maximum de monde pour un prix raisonnable.  Les deux finalistes auront dépensé plus de dix millions d’euros chacun. Et finalement quand on regarde la sociologie des résultats, on remarque qu’on retrouve les constantes habituelles. Si les hommes et les femmes votent de la même façon, les retraités votent majoritairement à droite alors que les jeunes sont plus à gauche. Dans les catégories socioprofessionnelles, rien de nouveau non plus : les professions libérales, les paysans préfèrent Sarkozy tandis que les fonctionnaires et les professions intermédiaires ont voté Hollande. Les catholiques pratiquants votent à droite évidemment. Les gens plus aisés préfèrent évidemment Sarkozy bien qu’il se soit autoproclamé « candidat du peuple ».  Rien de nouveau sous le soleil donc, cela fait des décennies que c’est comme ça. Quand je fais le point autour de moi, je ne connais personne qui ait changé d’avis depuis le début de la campagne.  A l’heure de l’internet et de l’information continue, ne peut-on pas moderniser cet archaïsme qui a pour nom « campagne électorale » surtout quand les esprits commencent à s’échauffer ?