On a voulu nous faire croire qu’il n’y avait pas d’alternative. Depuis Thatcher et Reagan, pas de salut hors du libéralisme ! Ce système qui favorise les inégalités, qui fait que les pauvres sont de plus en plus pauvres et les riches de plus en plus riches. Ce système qui favorise des crises cycliques de plus en  plus rapprochées et qui se satisfait d’un chômage de masse depuis quarante ans. Ce système qui voit les entreprises enrichir les actionnaires au lieu de l’inverse.

Qu’importe, on ne peut rien proposer de mieux ; même les socialistes sont partisans de l’économie de marché.

N’étant pas spécialiste en économie, le citoyen lambda acquiesce. La situation est donc désespérée.

Deux ans après la crise majeure de 2008, rien n’a changé. Après des réunions dans lesquelles les dirigeants du monde entier ont martelé que ça n’arriverait plus, qu’ils allaient mettre de l’ordre dans tout ça, on a repris les mauvaises habitudes qui finiront par aboutir aux  mêmes résultats tôt ou tard.

Devant ce constat ahurissant, des économistes de renommée mondiale lancent un cri d’alarme. Quatre chercheurs français qui se sont appelés les « économistes atterrés » proposent un manifeste qui a déjà été signé par des centaines de leurs confrères.

Les initiateurs du Manifeste des économistes atterrés se sont réunis samedi à Paris pour débattre de mesures alternatives aux politiques libérales menées en Europe.

Vous pouvez lire dans Libération le compte-rendu de ce colloque.

Ce qui est réjouissant dans ce manifeste, c’est sa clarté pour les non-initiés. A lire absolument les dix fausses évidences qui continuent d’inspirer les politiques économiques des pays industrialisés. C’est édifiant !

Tout cela a de la cohérence, mais il est évident que, malgré la pertinence des propos et la qualité des signataires, je vois mal les gouvernements européens changer leur fusil d’épaule et adopter de telles mesures.

Ci-dessous, Philippe Askenazy, du CNRS, l’un des quatre économistes atterrés.