L’Etat a ses histoires sombres. Des secrets qu’il ne faut pas révéler. Des cadavres qui devraient rester dans le placard à balais. Des affaires pas très honnêtes pouvant, un jour ou l’autre, porter préjudice si elles apparaissent au grand jour.

 Le sommet de l’Etat est secoué depuis plusieurs mois par l’affaire Karachi. Les branches tanguent de plus en plus mais les fruits tardent à tomber. Dernière révélation dans ce feuilleton politique, la connaissance de Nicolas Sarkozy sur l’affaire.  Mais revenons un peu en arrière, pour plus de compréhension. Karachi qu’est ce que c’est ? Géographiquement c’est une petite ville portuaire située au Pakistan mais c’est surtout un terrible attentat, orchestré en mai 2002, qui a coûté la vie à 15 personnes, dont 11 français, certainement pas choisies au hasard. Étrangement, toutes travaillaient sur la conception de sous marins militaires.   Les premiers suspectés ont été des terroristes islamistes mais en creusant l’enquête, il semblerait que ce soit un signe de représailles. Mais pour quel motif ? Tout simplement l’annulation de contrats d’armements très juteux entre la France, le Pakistan et l’Arabie Saoudite, signés à l’époque du gouvernement Balladur en 1994.  C’est à ce moment que le bat blesse. "rétro commission", vous avez certainement entendu parler de ce terme, à moins d’avoir vécu sur Mars depuis des mois, c’est cette pratique qui est mise en accusation. Pour faire simple, un pourcentage de ces contrats de ventes revenait en France de façon illégale par le biais de sociétés offshore.  C’est alors que le nom de Nicolas Sarkozy est cité. Il est Ministre du Budget à l’époque. Il aurait donné son accord pour la création de ces entreprises. L’argent ainsi revenu, aurait permis de financer la campagne présidentielle de Balladur. 15 millions de francs, c’est une sacrée somme, l’accusé assure qu’elle provient de la vente de T-shirt. On peut être bête mais à ce point! Qui peut croire cela !  Nicolas Sarkozy se trouve enfin éclaboussé par ce pavé jeté dans la mare politique. Déjà mis en cause par Zied Takedine, l’intermédiaire adepte du passage de mallette entre la France et le Pakistan, il est également accusé par d’autres hauts fonctionnaires initiés au secret d’Etat. Toutefois, sa garde rapprochée, Guéant en tête, nie toute implication de son mentor et accuse même les socialistes d’avoir fomenté le coup.  La France aurait-elle son Watergate à elle ? En saura-t-on plus sur ce scandale politique? Là encore, le futur nous le dira, espérons seulement que ce sera à temps, avant de passer dans l’isoloir.