Parcourir le monde à la découverte des merveilles qu’il recèle, a longtemps été la principale motivation des explorateurs. Durant des siècles, les récits de ces voyages lointains ont fascinés petits et grands assoiffés d’aventures. Plus la technologie s’est développée et plus il fut facile pour l’Humanité de sillonner à travers les recoins les mieux tapis du globe. Imaginez la folie et la peur qui devaient habiter les esprits des navigateurs tels que Vasco de Gama ou Christophe Colomb, quand leurs vaisseaux levaient l’ancre pour partir vers une destination inconnue.

 

Les grands voyages, de nos jours, sont moins trépidants, mais toujours aussi enrichissant pour ceux que les effectuent. Alors pour se donner un peu de piment, on multiplie volontairement les risques, on part à la rame, à pied, en montgolfière ou encore en vélo. Le week-end dernier, Deux jeunes ingénieurs parisiens, Xavier Degon 27 ans et Antonin Guy, 28 ans,  travaillant chez EDF, se sont lancés, de Strasbourg, sur les routes afin d’effectuer un tour du monde en voiture électrique. Il s’agit d’une expérience inédite, c’est la première fois que ce type de locomotion est utilisé pour ce type de périple.

 

Les deux jeunes hommes traverseront 17 pays et braveront plus de 25000 kms. Il est prévu qu’ils fassent halte chez l’habitant. Attention de ne pas tomber sur des hôtes un peu étrange du genre que l’on pourrait retrouver dans les romans de Mary Higgins Clark. Une grand-mère ayant un penchant pour la taxidermie, séquestrant tous les jeunes gens ressemblant à son fils décédé. Toutefois, faire étape chez les autochtones n’est-il pas la meilleure façon de s’immerger dans les us et coutumes locales.

 

Leur fidèle compagnon à 4 roues, fait de tôles et d’acier, est une Citroën C-O de série fournie par le constructeur. Pour la firme, tout ceci est une bonne publicité, au lieu de recruter des créatifs fortement rémunérés pour élaborer un énième spot insipide placé dans les pages publicitaires des chaines de télévision.

 

En établissant leur feuille de route, les deux ingénieurs ont placé sur leur itinéraire un passage en Belgique, aux Pays Bas pour y prendre le bateau direction les USA. Là, ils rallieront la côte est à la côte ouest où, de nouveau, ils embarqueront sur un bateau pour voguer sur l’océan Pacifique. Puis ce sera au tour du Japon, de la Chine, de la Thaïlande, de la Russie et de l’Europe centrale jusqu’à un retour à la maison prévu le 29 septembre.

 

Pour réaliser cette fabuleuse épopée, la voiture, d’une autonomie de 100 à 150 kms, devra être rechargé environ 300 fois. Ils comptent sur l’hospitalité des habitants pour leur prêter généreusement une prise d’électricité. Tous ceux qui veulent partager un peu de leur énergie peuvent s’inscrire sur un site que les deux français tiendront à jour tout au long du séjour. Effectivement, cela leur facilitera la tâche afin d’éviter la panne sèche et être à court de jus dans un endroit qui pourrait leur être inconfortable comme au beau milieu du désert de Gobi.  Ils y relateront les difficultés mais aussi les moments de joie, de doutes ou d’émerveillements, bref,  un journal de bord moderne adapté à notre époque.

 

L’entreprise, qui devrait leur couter entre 250 à 500 euros, vise à montrer l’efficacité des voitures électriques. Souvent décriées, on leur colle généralement une image peu flatteuse de voiture peu fiable. Ils souhaitent mettre un terme à ces préjugés, foudroyer les a priori, car si une voiture marchant à l’électricité peut faire le tour du monde, elle peut amplement convenir à tous les trajets de la vie quotidienne.