Un Tour au Tchad pour une maternité : Moundou

 

 

la maternité en construction …

 

Bonjour chers lecteurs,

Un peu de retard à cause des difficultés de connexion, mais me voici.

Allez, voilà la suite de mes aventures ! Bonne lecture !

Vendredi 28 au dimanche 30/01/2011

J’ai oublié de vous dire qu’hier, jeudi, nous sommes allées visiter le centre des handicapés où les gens sur place font un travail remarquable. Il y a des prothésistes qui fabriquent des plâtres ou attelles ainsi que des prothèses de pied ou de jambe. Deux fois dans l’année, des chirurgiens d’Europe viennent et opèrent pendant 2 semaines. Ils ont soulagé la vie de centaines d’infirmes.

J’ai fait la connaissance de Claire, une jeune missionnaire qui arrive tout droit de France. Elle va rester là pendant un an en tant que (?) mince je ne sais plus… Comment s’appelle ceux qui font faire des travaux manuels et artistiques aux malades ? Ah oui ! Ergothérapeute !

Vendredi : Visite de l’université de Moundou avec Monsieur Bacré. Il est gentil et a toujours le sourire. Il nous a fait faire le tour des deux bâtiments, enfin, trois si on compte la cabane en bois qui sert de resto-pouce… Et bien je me dis que nous avons de la chance en Europe parce que les pauvres ici n’ont pas la technologie qu’il faut pour l’accès à l’information. Ils ont une mini bibliothèque pour 3000 élèves. Le genre de bibliothèque que nous aurions, nous, dans notre salon… Ils sont tous entassés dans des salles de classes si petites que le professeur a à peine 10 cm pour circuler devant son tableau. Les villages les plus proches se trouvent à 15 km et beaucoup d’étudiants viennent et repartent à pied tous les jours pour ceux qui n’ont pas de vélo ou de mobylette. Il leur faudrait un internat. Un réfectoire aussi, et des ordinateurs. Ils en ont 10 ou 15 à peine pour 3000 élèves ! Et avec un débit si lent qu’il n’est rien possible de télécharger. Il est temps de leur construire des amphithéâtres avec toute la modernité qu’ils méritent d’avoir pour un accès à la culture suffisant pour leur évolution. Je pense qu’il serait même bien de construire un genre de centre de santé sur place afin non seulement de pouvoir apporter les soins nécessaires aux étudiants mais en plus ça pourrait être l’occasion de former des jeunes aux études médicales puisqu’on en manque cruellement ici !

En tout cas, je les ai bien fait rire. Pourtant je n’ai quasiment rien dis. Rien que ma présence et ils se mirent à crier, siffler et rire. Il faut dire que ce jour là, j’étais habillée comme une tchadienne…

La deuxième salle de classe visitée a crié aussi mais m’a écoutée un peu plus. Mais j’ai dû ralentir mon débit de paroles car même s’ils comprennent le français, je parle trop vite…

Nous sommes allées sur le marché. J’ai acheté un peu de tissu pour me faire une robe blanche, quelque chose de bien large pour mettre à la maison, genre chemise de nuit. J’ai pensé à ma voisine aussi. Elle est costaud et a toujours de grandes difficultés pour s’habiller. Une robe africaine serait l’idéal pour elle. Je vais voir ce que je peux faire, si c’est possible avant mon départ pour la capitale. Je vise large mais j’espère ne pas me tromper dans les dimensions, sinon ça sera plus vexant qu’autre chose.

J’ai rencontré le juge de la cour d’appel l’après-midi, il nous avait invité. Il avait fait lle repas. Enfin c’est sa femme qui avait fait car j’ai bien compris qu’ici les hommes ne cuisinent jamais. Ils ne sauraient même pas couper un oignon. De ce que j’ai vu à Moundou car j’ai quand même vu un homme sur N’Djaména s’occuper du repas. Peut-être pas en plat chaud, mais il savait préparer la salade.

Le juge a parlé de me mettre en contact avec des personnes du Rotary Club (Ils existent aussi au Tchad !). Apparemment, beaucoup ont peur des membres du Rotary. Ils sont vus comme une secte rosicrucienne qui utiliserait la magie pour arriver à leur fin, bouhouhouh ! J’ai entendu dire qu’avec « leurs pouvoirs diaboliques », ils arriveraient à voir et à agir sur ce qui se passe à l’autre bout du monde… Et ils auraient même la capacité de rendre fou et rares sont ceux qui leur échappent…

Le soir, j’ai rencontré l’adjoint de l’évêque ! Ouhouh ! Peut-être qu’un jour je verrais le pape en personne. Je vais en avoir des choses à lui dire à celui-là si ça arrive…

Comme d’habitude, j’ai raconté ma petite histoire, ce qui m’a amené dans leur pays, de Compostelle jusqu’à aujourd’hui. Par rapport à quelques petites questions, j’en ai dit un peu plus…

  • « Bon après tout vous êtes un prêtre alors je peux vous dire ça. » Lui dis-je. Et blabla et blabla.

  • « Mais vous êtes une sainte ! Vous allez aller directement au paradis ! » Répondit-il

  • « Ohlala je ne pense pas monsieur, je porte en moi tous les péchés de l’humanité, je les ai tous commis. J’ai déjà menti, volé, tué, manqué de respect etc. Alors je suis loin d’être une sainte vous savez… » lui dis-je

  • « Justement, c’est pour ça que vous êtes une sainte. Les saints ne sont pas parfait. Pensez-vous que les apôtres de Jésus l’étaient ? Il y en a qui avaient tué avant de devenir apôtre ! » Rétorqua-t’-il

  • « Mais je ne prie jamais, je ne vais jamais à l’église » dis-je

  • « Sainte Nathalie, vous n’avez pas besoin d’aller à l’église, vous êtes l’église, vous l’avez dis vous-même, votre vie est une confession. Vous n’avez pas besoin de prier car vos paroles sont des prières, vous êtes votre propre bible . Vous avez une vie spirituelle qui doit être écrite et lu dans les églises et partout ailleurs. Ecrivez votre histoire. Vous devez le faire » me dit-il.

    Je lui expliquai donc que j’avais écris « le tour de France pour une maternité » sous forme d’articles et que j’avais l’intention de le transformer en livre. Mais il me répondit que je devais parler « d’avant » aussi, afin de voir l’évolution, le cheminement qui m’a mené jusqu’à là.

    Un quadrillon = 10 puissance 15 = nombre de protons composant l’univers. Est-ce exact ? Serait-ce tout ? L’univers s’arrêterait là ?

    Puis il essaya quand même de me rallier à sa cause en me disant que c’était bien de faire partie d’un groupe, d’une église, qu’il ne manquait pas grand chose pour atteindre le royaume de Dieu. Je lui ai dis que je m’axe sur l’énergie de l’univers et il m’a répliqué que « Catholique » voulait dire « Universel », qu’en devenant catholique je deviendrais une soeur universelle.

    Il a compris que je ne voulais m’ordonner pour aucune autre religion que la mienne, que ma foi est plus forte que toutes les religions réunies parce qu’elle me relie à « Dieu »…

Je ne changerai pas d’avis, mais je reconnais que les prêtres catholiques tchadiens m’ont fait meilleure impression que les prêtes catholiques français.

Samedi, le chauffeur de tonton Alio est venu me chercher, j’ai passé l’après-midi chez lui. J’ai d’abord été sur le marché avec sa femme. Ils se sont pliés en quatre pour me faire un bon repas. Malheureusement, je n’ai quasiment rien pu avaler et j’ai bien senti que je les avais vexé. Je n’aime pas ça. Les pauvres se sacrifient pour moi et moi je ne suis pas capable de me forcer. J’ai bien essayé, mais j’ai failli vomir. Je n’arrive pas à manger leur nourriture locale, ce qu’ils appellent la boule ou leur galette de riz ou quelque chose qui y ressemble… Aussi, ils mettent de la pâte d’arachide partout. Ils ont voulu me faire plaisir en préparant des légumes pour moi qui suis végétarienne. Et ils m’ont fait le seul légume qui ne passe pas : les épinards. Depuis toute petite, les épinards cuits me soulèvent le coeur rien qu’à l’odeur. J’ai essayé je vous promets mais j’ai dû vomir en cachette dans ma serviette. Snif, j’ai honte de vous avouer ça. J’ai du passer pour l’étrangère gâtée et difficile. Eux, même s’ils visitent dix familles, si les dix familles font à manger, ils mangeront dix fois. Même s’ils ont le ventre plein à éclater et bien ils se forceront. Si si ils me l’ont dit ! Ca ne se fait pas de refuser ! Même si demain ils n’ont plus rien à manger, ils se doivent d’accueillir leur prochain, de faire honneur à leur visiteur, encore plus si c’est un étranger. La dernière chose que je voudrais est qu’ils se démunissent pour moi, encore pire si je n’arrive pas à manger ce qu’ils me donnent. Je n’ai pas besoin de manger autant. Ils me prennent pour un oiseau. Apparemment c’est typique au blanc car quand un noir mange comme ça, on lui dit d’arrêter de faire le blanc. On a mauvaise réputation…

Malgré cela, ce fut sympathique, le père Edmond était là. Il m’a fait rire avec sa bière. Je fis semblant d’être étonné qu’un homme de Dieu boive de l’alcool. Il m’expliqua que la bière était un médicament autrefois vendu en pharmacie (?) et que cela évitait le paludisme (?). Il me dit qu’il consommait de la GUINNESS car celle-ci voulait dire Goût Unique pour l’Individu Né Noble Et Sans Soucis… Ok ! Voilà une excellente excuse !

Quelle chaleur, je n’en pouvais plus. 6h au même endroit sans bouger, sous des tôles, ma tête a commencé à me tambouriner l’esprit. J’ai demandé à être ramenée.

A mon retour, je me suis allongée 1/2h puis la chaleur étant trop importante, je suis sortie dehors profiter de la petite fraîcheur qui commençait à arriver. Je me suis mise au sol sur la natte, à côté de la grand-mère. Nous communiquons quelques minutes d’un langage de sourd, en nous serrant la main et en souriant. Puis je commençais à me dénouer les superbes tresses qu’on m’avait fait 2 ou 3 jours plus tôt. Trop mal à la tête, il faut que je récupère mes cheveux. Agnès n’était pas là, elle était à un rendez-vous. Quand un homme élégamment habillé et souriant entra dans la cour et me salua en s’inclinant. Il me dit qu’il était venu avec 3 de ses amis qui attendaient à l’extérieur spécialement pour me visiter et me demanda si j’acceptais. Je répondis oui sans même demander l’autorisation à un membre de la famille. Soeur Agnès me dit ensuite que ce n’était pas un soucis, que j’étais ici chez moi et que je pouvais inviter qui je voulais. 4 chaises furent amenées et les hommes se mirent assis face à moi qui dénouais mes nattes.

Je leur demandais qui ils étaient et ils m’expliquèrent qu’ils étaient les sages du village et des alentours. Ils avaient entendu parler de l’étrangère et de son long pèlerinage et ils avaient à leur tour fait le chemin pour venir me voir. Alors comme j’aime tant le faire, je me mis à raconter mon histoire : Compostelle, l’Asie, les 19000 personnes à rencontrer et quelques uns des miracles du chemin comme l’histoire de la capeline blanche. Qu’est-ce qu’ils ont ri ! Et alors vous me connaissez, plus les autres sont contents et m’écoutent, plus je continue sur ma lancée !

Une fois qu’ils furent partis, j’ai réalisé que c’est comme si que j’avais été face aux rois mages… En plus nous étions sous les étoiles car la nuit tombe vite au Tchad.

Dimanche, Thierry est venu me chercher. Il m’a fait faire le tour de Moundou, c’était sympa. J’ai vu le petit aérodrome, le fleuve avec les marques sur le pont qui montrent jusqu’où l’eau va en saison des pluies. Puis nous sommes allés manger, mais mon appétit était encore léger. Je ne fais pas honneur aux repas qu’on me présente en ce moment. J’ai quand même perdu 4 kg…

Nous avons beaucoup parlé, je me suis un peu confiée. A mon retour, il m’envoyait un message me disant que j’étais d’une espèce rare ! Ooooh ! Lui aussi m’encourage depuis le début de l’histoire. Je suis vraiment heureuse de l’avoir rencontré en vrai. Mes rencontres sont vraiment superbes !

la future salle d’accouchement …

 

Lundi 31 à mercredi 02/02/2011 :

Lundi : centre Emmanuel. J’ai fait une paire de massage ! Au retour : école de couture où on m’a fait 2 belles robes. Une blanche toute large pour être à l’aise à la maison et une belle bleue d’une élégance, whaouuu !

Au soir, j’ai rencontré Hamid, le frère d’Abakar qui suit mes aventures depuis quelques mois et qui me soutient moralement comme beaucoup d’autres !

Hamid m’a donné les coordonnées d’un directeur qui bosse dans une boîte pétrolière, la WeatherFord. Je lui ai écris un courrier lui expliquant mes objectifs et lui demandant un coup de main pour obtenir un don d’un véhicule à transformer en ambulance.

Et au fait, Vincent si tu me lis, ça donne quoi pour le bus ? C’est toujours bon pour le printemps ?

Il y avait un ami d’Hamid qui s’appelle Sahré. Il était si content de mon action qu’il m’a promis 2 chameaux… Il m’a expliqué l’importance des chameaux dans le nord du pays. Il paraît qu’un chameau peut porter jusqu’à 300 kg sur le dos ! Le chameau peut traverser tout un désert sans manger ni boire pendant 2 mois ! Ce qui fait que même si demain notre maison est détruite, même si on perd tout, avec nos chameaux, nous pouvons tout reconstruire ! Il m’a dit : « Tu peux les vendre ou tu peux attendre qu’ils fassent des petits pour en avoir plus. Et si un jour tu viens au pays, tout le monde saura que ces chameaux sont à toi. Et même si tes enfants et les enfants de tes enfants viennent, les chameaux seront à eux ! » Whaouuuu ! Franchement : Merci ! C’est une première pour moi, on ne m’avait jamais fait ce genre de cadeau encore…

Mardi : Au centre tout le matin, formation du personnel aux techniques de massages vietnamiens ! Ce fut marrant… Ensuite avec soeur Agnès, nous sommes allées à la délégation médicale arranger un souci avec une sage-femme qui n’assumait pas son travail (la seule employée de l’état). En fin d’après-midi, j’ai vu Djimsanan qui travaille à l’université. Nous avons parlé des courbes de graphes, américaines et françaises pour mettre au point de grands projets avec toutes les étapes et précisions nécessaires. Il m’a écrit un mot souvenir dans mon cahier et souhaite qu’un jour, j’ouvre un centre humanitaire en mon nom… J’ai l’impression qu’il croit plus que moi en mes compétences lui ! Entre donner un coup de main pour une maternité et ouvrir un centre humanitaire, euh… c’est comme si je passais d’une association à peine née à une ONG !

Mercredi : direction le marché. Je n’ai pas supporté la chaleur. En 2 jours de temps, la température a augmenté. 40°. J’ai vomi. Ensuite j’ai dormi. Un jeune homme du nom de Didier est venu à la maison faire ma connaissance. Il a entendu parler de l’étrangère au centre pour handicapés et il voulait me rencontrer en personne. Il m’a parlé des métiers qui ne sont pas reconnus ici, comme la kinésithérapie. En riant, je lui ai dis qu’on allait faire une liste de tous les métiers reconnus ailleurs, pour ne pas qu’on se dise : « Mais c’est quoi ça » quand quelqu’un veut l’exercer…

Voilà, j’attends Thierry que je vais revoir ce soir. Il m’a invitée à manger. J’espère que ça va passer…

… Quelques temps plus tard…

J’ai eu la chance de pouvoir manger de la pizza ! Yeah ! Grâce à un camerounais présent. Il y avait du fromage, huuuum ! Ce n’est pas les pizzas à l’italienne, mais ça m’a fait plaisir et du bien à mon estomac. J’ai mangé la moitié. J’ai encore culpabilisé de ne pas avoir tout mangé mais là, la pâte m’a bien bourré le ventre alors je n’ai pas voulu abuser. Pour la seconde fois, nous avons passé un moment fort agréable avec Thierry. C’est un homme bon, jovial, cultivé et intelligent.

Jeudi 03 janvier 2011 : Je ne sais pas pourquoi, mais à 3h tapante, j’étais réveillée. C’était comme si j’avais dormi mes 7h ! Impossible de me rendormir. Mes pensées allaient trop dans tous les sens. Pourtant je savais que je devais dormir encore un peu, 4h n’étaient pas suffisantes ! Alors je me suis regarder un petit feuilleton qui s’appelle « Number3 » que j’avais téléchargé depuis le disque dur de Sénoussi. Ca a finit par me fatiguer vers 5h du mat et j’ai dormi par coupure jusqu’à 6h30 où je me suis levée car Mr Bacré venait me chercher à 7h15 pour aller à l’université.

J’y ai rencontré le vice recteur avec qui nous avons conversé longuement. Il m’a donné quelques bonnes adresses pour y obtenir quelques subventions. Il m’a conseillée « d’agrandir » mon projet car si je formate bien le tout, je pourrais obtenir non pas les 9000€ qu’il manque encore, mais peut-être 1 million (FCFA ou €uro ?) pour concrétiser The projet.

En plus de la maternité, il serait possible d’envisager la création d’un centre humanitaire de santé où les étudiants pourraient non seulement  reçevoir des soins, mais aussi se former. Et si on forme des docteurs, des gynécologues, des infirmiers, des sages-femmes, des dentistes, des ophtalmologues, etc, alors la maternité n’aura plus de soucis pour le personnel. En fait, il y aurait moyen de faire d’une pierre deux coups, et même trois avec le partenariat qui se prépare avec « Agir Demain »… Bon, je ne peux pas tout dire maintenant car il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué… Mais avec appui, et je vais trouver ces appuis, tout est possible. Le tout est de bien mettre au point The projet.

Un étudiant du nom d’Acharif s’est proposé de m’aider. Il est en 3ème année de gestion. Il a accepté de devenir le gestionnaire d’Actions Projets pour le centre humanitaire…

Lalalalalala ! Je suis contente ! J’aime quand je sens les gens qui s’impliquent ! Deux autres bonnes nouvelles aujourd’hui. Un ami qui arrive d’Italie sur le Tchad et qui suit l’histoire, vient de m’appeler pour proposer sa contribution de 100 dollars. Aussi Mum et toute l’équipe de retraités du club de Gym se sont à nouveau réunis et ont cotisé pour 120€ !

A part ça, pour les étudiants qui ne seraient pas encore au courant, une big somme d’argent du ministère de l’enseignement supérieur de la recherche scientifique et de la formation professionnelle, est arrivé sur le compte de l’université afin de faire évoluer l’endroit où ils baignent dans leurs études.

C’est un crédit pour financer le coût des travaux pour la construction des infrastructures. Alors accrochez-vous, d’ici un an, il devrait y avoir :

  • 1 bâtiment administratif,

  • 1 bâtiment avec 12 salles de classe pour la faculté des sciences exactes et appliquées,

  • 1 bâtiment avec 18 salles de classe pour la faculté des lettres, arts et sciences humaines,

  • 2 galeries couvertes

  • remise à neuf des 3 bâtiments existants,

  • 10 bâtiments logements des enseignants,

  • 1 bâtiment logement du recteur,

  • 1 cantine pour les étudiants,

  • 1 bâtiment pour 4 laboratoires pour la faculté des sciences exactes et appliquées,

  • 1 bâtiment pour 5 laboratoires pour la facultés des lettres, arts et sciences humaines,

  • 1 bloc de 2 amphithéâtres de 800 et 350 places pour la facultés des lettres, arts et sciences humaines,

  • 1 bloc de 2 amphithéâtres de 400 places pour la faculté de droit et de sciences sociales,

  • 5 bâtiments pour les logements des étudiants,

  • 1 bâtiment pour le logement des missionnaires

  • 1 mur de clôture,

  • 1 château d’eau de 100 m3 y compris forage et accessoires d’installation de groupes électrogènes

  • Voleries et réseaux divers

Alors ? Elle est pas belle la vie ? Séance d’ouverture pour appel d’offres le 10/02/2011 !

Et pour mon projet de centre humanitaire, il est peut-être bien possible que j’aille un de ces quatre faire un tour en Arabie Saoudite… si les finances se mettent en place et si Dieu le veut !

Vendredi, ce fut vraiment la course de tout le côté. Dernière matinée au centre où nous avons fait des photos de tous les côtés. Le personnel m’a écrit un petit mot sur mon cahier, celui qui raconte l’histoire du pèlerinage jusqu’à aujourd’hui.

J’ai attendu Hamid, deux matins qu’il dit qu’il vient et qu’il ne vient pas. Peut-être visitera-t’-il la maternité après mon départ…

Ensuite avec soeur Agnès, tonton Alio nous a amené visiter son « verger moderne » avec arbres à pamplemousses, oranges, mangues (ils étaient en fleurs) etc. On est arrivé pile-poil au moment où une voleuse s’était introduite. Bien sûr, si c’était pour sa consommation personnelle, tonton Alio lui permettrait de se servir, mais il sait que cette personne prend les fruits pour aller les revendre sur le marché. Il était en colère, oulala ! Après, direction sud voyage où Eliane m’a fait envoyé quelques cartes de visites qu’elle a fait faire pour moi, sa contribution personnelle m’a-t’-elle dit.

Nous avons mangé chez tonton Alio avec sa femme. Quelle chaleur il faisait, les après-midi sont vraiment dur, la température monte à 40° maintenant. Je suis toujours moite et avec la fatigue, c’est terrible. Je dors vraiment peu en ce moment. 2 nuits que je me réveille à 3h alors que je ne m’endors qu’après 23h. Déjà que tous les jours depuis deux semaines je commence à me réveiller vers 4h avec les chiens qui hurlent, le coq qui est en avance sur le soleil, les cochons de la voisine qui pleurent, Allah qui demande de se lever à 4h23 et qui chante à 5h, les cloches de l’église qui réveillent les morts à 5h30 et les enfants qui courent et jouent à 6h, il est impossible de dormir plus que ce que l’on voudrait. Et ça c’est sept jours sur sept. Pas de pitié, même le dimanche. Je manque de sommeil et je n’arrive plus faire la sieste l’après-midi. Pas le temps et trop chaud…

Au soir, la famille a préparé un repas pour me dire au revoir. Trois prêtres étaient là, avec tonton Alio toujours présent pour faire la fête (cet homme est super). Thierry n’a pas pu venir. A son tour d’avoir une crise de palu. Dommage mais c’est ainsi. Qu’il guérisse vite, c’est tout ce que je lui souhaite.

Ces quelques heures autour de la table ont été vraiment joviales, enrichissantes et pleines de pensées positives. Quand les prêtres ont commencé à m’appeler sainte Nathalie à nouveau, je leur ai dis que je n’étais pas une sainte, que je n’étais qu’une ancienne marie-madeleine ayant trouvé le chemin de la foi. Et là, le vicaire Benoît me dit :

  • « Marie-madeleine était le premier apôtre de Jésus ! Elle était à sa droite et c’est elle qui a annoncé sa résurrection »

  • « Ah ben ptèt que j’suis là pour annoncer une résurrection moi aussi ?! »Lol répondis-je

  • « Oui, celui de son esprit sain (saint ? Avec ou sans « t ») » répliqua l’abbé Edmond, vous ne vous en rendez pas compte mais votre présence nous apporte la « bonne nouvelle », votre oeuvre est grande ! » Et il m’écrit textuellement sur mon cahier afin que les écrits ne s’envolent pas :

 

« Nathalie,

Ta présence au milieu de nous, nous apporte la présence de l’invisible qui vient nous apporter la grâce dont nous avons besoin.

Par toi, c’est Dieu qui nous visite. Nous en sommes très reconnaissants. Et que cette visite ouvre la parenthèse des visites qui ne s’achèveront qu’au sein de Dieu »

Ouah ouah ouah ! Ces mots m’ont touché, snif c’est émouvant tout cet amour que ces personnes me témoignent à travers leurs écrits, leurs paroles, snif de joie…

Un jour je ferais peut-être un livre rien qu’avec le cahier qui retrace mon pèlerinage jusqu’au Tchad avec tout ces petits mots dedans. Vous savez, ce cahier et ces souvenirs resteront dans les annales de ma mémoire. Ma fille plus tard le regardera, le lira et saura ce que sa maman a fait et ce que les gens pensent de moi maintenant.

La première fois que je l’ai laissé pour partir 40 jours sur le chemin de Compostelle, elle m’a appelé quelques jours plus tard en pleurant parce que les élèves de l’école se moquaient d’elle en lui disant que sa mère était une clocharde… Aujourd’hui, je sais qu’elle me trouve courageuse car elle me l’a dit et je sens qu’elle commence à être fière de moi, et ça c’est le plus beau cadeau que je puisse recevoir car le sacrifice en valait la peine. J’ai dû me séparer d’elle pour avancer. Elle a été la première sacrifiée dans mon histoire mais ça m’aura permis de lui montrer un exemple que j’aurai pas été capable de lui montrer avant…

En parlant de sacrifice, j’ai demandé un instant à ce que tout le monde m’écoute et j’ai annoncé que ce soir j’avais permis le sacrifice de mon poulet pour que tout le monde puisse manger car les finances sont dures dans la famille. Mon poulet qu’on m’avait offert et que j’avais interdit que l’on tue. J’avais dis que ce serait un poulet domestique. Mais quand j’ai compris l’embarras de soeur Agnès pour faire à manger à cinq personnes supplémentaires au quinze déjà là, j’ai accepté que mon poulet soit tué, moi, la végétarienne…

Et le prêtre Célestin dit tout haut : « C’est l’esprit d’Abraham, vous avez fait le même sacrifice que lui ». Et les autres approuvèrent et tout le monde a rit !

 

 

 

8 réflexions sur « Un Tour au Tchad pour une maternité : Moundou »

  1. Bonsoir Nathalie,

    A la vue de cet article, je continue à être très impressionné et me dit que lorsqu’on veut vraiment quelque chose, qu’on est déterminé, tout finit par arriver.
    Je suis très admiratif de ce que tu fais, qui plus est avec cet enthousiasme qui te caractérise.
    La tâche est rude tellement il reste à faire, mais au moins l’espoir n’est plus un vain mot.
    Chapeau !
    Bisous
    Ludo

  2. Il était question d’un Tour de France, mais en fait il s’agissait bien d’un tour du monde, bientôt l’Arabie saoudite après le Tchad , quelle saga …..!

  3. bonsoir nathalie ,
    c’est toujours un plaisir de lire le récit de tes aventures, beaucoup d’amour et de sagesse un grand merci à toi,bisous

  4. nathalie, franchement, je suis decu de ta reaction ! je parle du poulet, je ne te reconnait pas, la !!!!! c’est bon il allait pas mourir de faim non plus !!!!! enfin je te dirai tout ca en face ! grrrrrrrrrrr!!!!!!!!!!!

  5. Halala Nathalie cette fois ci . y’a pas eu d’éclat de rire pendant la lecture , c’était plutôt poignant . E tout cas merci de nous faire partager ces moments .

    Tout commence par un rêve puis une envie de porter ce rêve à la réalité , et pour ça on a aussi bien besoin d’une grande détermination et surtout de la persévérance , t’en a eu t’as osé , je crois que ta satisfaction fut elle partielle aujourd’hui d’être arrivé non pas au bout de tes rêves , mais au niveau ou tu en est doit être grande . Sache que t’es pas seule , t’as plus de 1020 personnes avec toi ; ces personnes qui n’ont pas eu la chance comme moi de te côtoyer et de savoir qui t’es vraiment te portent tous aussi dans leur cœur,et te transmettent des ondes positives pour que tu puisses accomplir ta mission qui comme tu l’as dit est pour toi une nécessité.
    Reste la même avec la positive attitude. Peace love and liberty

  6. Bonjour toute le monde ! Mille merci pour vos commentaires, c’est bon de vous lire !
    Et oui Ludo l’Espoir n’est plus un vain mot… Bisous !

    Libertinus, es-tu devin ? Peut-être que ça arrivera… Tu crois que c’est possible ? L’Arabie Saoudite ? Ooooh ! Et ensuite, ce sera Israël ! Merci de me suivre…

    Merci à toi aussi wapo pour ton attention !

    Merci à Yvelise pour sa gentillesse qui me suit depuis le début ! Ma soeur, tes mots sont un pur bonheur ! Tu sais, ici ils ne mangent qu’une fois par jour et ils sont à 15 à vivre dans la même famille avec pour tout repas une boule faite de farine et d’eau. Alors que je me permette d’inviter 5 personnes de plus, ce n’était pas facile pour eux et le luxe du poulet ils l’ont apprécié ! Et puis dis donc tu n’en manges pas du poulet Toi ? Quand est-ce que tu fais comme moi ? Quand est-ce que tu vas devenir végétarienne ? Il ne te manque pas grand chose pour atteindre le royaume des animaux. Allez ! Un peu de courage !

    Le moundoulais, c’est beau ce que tu dis. Merciii !

    Bisous tout le monde ! A plus !

  7. mais c’est ce qu’on appelle une amitié « sincère » ! cher nathalie et tu sais bien que je suis assez franche ! on ne peus pas toujours cautionné ce que l’autre fait, ce qui ne change en rien les sentiments et il vaut mieux avoir des gens qui te dise ce qu’il pense autour de toi, que des gens qui sont toujours daccord avec toi dans tout ce que tu dit et ce que tu fait,car on appelle ça des « faux-cul »!personne ne peut etre identique a soi !apres on en prend et on en laisse ! et puis moi au moins quand tu as eu besoin, j’ai quand même toujours essayé d’être la pour toi, non ? allez au plaisir de te revoir parmis nous !

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