2012 est une année forte en élections, en changement de pouvoir ou, au contraire, en continuation d’un même régime. Que cela se fasse démocratiquement, dans les règles de l’art, sans fraude, sans bourrage d’urne, ou bien par l’usurpation d’un parti se voulant faussement unique, ostracisant les groupes politiques concurrents en les faisant passer pour de dangereux groupuscules au fonctionnement sectaire. L’un des derniers temps forts de cette année sera, bien évidemment, les élections présidentielles américaines. Un peu plus de 300 millions d’américains devront choisir leur nouveau président, garderont-ils pour 4 années supplémentaires, le 44ème président ou choisiront-ils un 45ème ? Une véritable bataille d’images fait rage, on mise d’avantage sur la forme que sur le fond, quoique les fonds comptent pour beaucoup. Les 2 partis majoritaires usent de tous les stratagèmes pour retourner l’opinion, en leur faveur.

 

 

Le 11 aout, les Républicains, du moins leur candidat, Mitt Romney, a chosi son alter ego, ce sera Paul Ryan. Qui est-il ? Elements de réponses. Né en 1970, à Janesville dans le Wisconsin, son père est juriste et sa famille bien implantée dans la région depuis des générations. Très jeune, ses parents veulent qu’il aille dans la bonne voie, entendez là, celle catholique. Il reçoit une éducation religieuse à l’école Sainte Marie où il pratique le basket. Une passion qu’il a en commun avec Obama. Au lycée, il fait ses premiers pas en politique, bien entendu les problèmes qu’il doit gérer se bornent aux mécontentements dus au restaurant scolaire, des emplois du temps pas marrants et des bisbilles entre élèves. Cela lui plait et souhaite continuer dans cette direction.

 

 

A l’âge d’entrer à l’université, il suit des études d’économie et de science politique à la faculté de Miami dans l’Ohio. Ses performances scolaires sont remarquées par le sénateur Républicain du Wisconsin, B.Kesten. En 1992, Kesten perd son poste, c’est l’occasion pour Paul Ryan d’intégrer le groupe de pression conservateur, à l’image du Tea Party, Empowered America. Au milieu de ces hommes et femmes peu ouverts d’esprit, il acère sa plume pour rédiger des discours acerbes et pondre des études économiques partiales démontrant que les Démocrates de Clinton font fausse route et ruinent le pays. En 1996, les Républicains sont de nouveau défaits, il rejoint alors les équipes du sénateur du Kansas.

 

 

En 2001 et 2004, il vote l’embargo sur l’île de Cuba mais il finit par revenir sur ses positions. Les Etats-Unis de Bush commercent avec la Chine, pas le plus démocratique des états, alors pourquoi ne pas négocier avec cette petite île des Caraibes, domaine des Castro, en pleine évolution économique. En 2002, il approuve les résolutions provoquant la terrible guerre d’Iraq, véritable bourbier militaire, et les nombreuses extensions de budget destinées à la guerre.

 

 

Paul Ryan est un coutumier de la Chambre des Représentant où il a été élu 7 fois de suite, dans le Wisconsin, et un connaisseur des couloirs du Capitole. En janvier 2011, avec le premier revers de l’ère Obama lors des élections de mi-mandat où les Républicains ont fait une entrée fracassante, dans les chambres du pouvoir, Paul est nommé Président de la commission du Budget. Sur son nouveau siège, son but est du mettre des batons dans les roues du gouvernement démocrates et notamment dans celui du projet de loi « Obama-Care », en vain.

 

 

Mitt Romney a fait le choix d’un homme néo libéral, un néo Reagan au propos trop extrémistes. Il prône la baisse des impôts, de l’intervention de l’Etat et la privatisation des soins et des retraites. Les aides pour les pauvres devraient être, selon lui, réduites et l’Assurances maladies des plus de 65 ans, bel et bien, supprimée. Une catastrophe qui priverait plus de 50 millions d’américains à des soins corrects. Son sceptiscisme sur la question écologique frôle la bêtise humaine, il avance que le gaz carbonique n’est pas polluant et souhaite couper les fonds destinés au développement des énergies renouvelables.

 

 

Dans un pays où les accidents dus à la libre vente des armes à feu, Paul Ryan ne désire rien faire pour endiguer le phénomène, il est un partisan des armes, quand les lobbys ont la dent dure… Alors que le monde s’est offusqué contre les récents propos indécents d’un élu républicain jugeant qu’avec « un vrai viol, on ne tombe pas enceinte », M.Ryan a longtemps soutenu des décisions incriminant les médecins qui pratiqueraient l’avortement à certain stade de la grossesse. Pire, il est adhérent de ce mouvement fanatique que l’on appelle Pro Life, estimant l’avortement comme un crime atroce.

 

 

Ses penchants trop extremistes ont provoqué un désistement de l’establishment Républicain, si bien que George Bush lui même, a acceuilli l’annonciation du co-listier avec tiédeur. Alors que la tâche est de débattre en profondeur sur les programmes, et non pas de faire des élections un référendum « pour » ou « contre » Obama, les Démocrates continuent de gagner des points dans les sondages. La mécanique va-t-elle s’inverser ? Rien n’est moins sur car Paul Ryan est une cible de choix pour les snipers Démocrates. Alors qu’il surnommait Mitt Romney, le « Robin des Bois à l’envers », volant aux pauvres pour donner aux riches, quel nouveau quolibet vont-ils pouvoir octroyer à Paul Ryan  ?