Les derniers chiffres du chômage de la zone euro publiés par l’office européen des statistiques Eurostat  sont loin d’être encourageants, le taux de chômage est de 10,1 % de la population active européenne en septembre 2010, il en est de même pour la France avec un taux de 10 % . Comment peut-on expliquer cette aggravation du chômage en France, alors que certains pays  de l’Union européenne ont des taux de chômage beaucoup moins élevés ?        

Depuis quelques années, le niveau de chômage en Europe est à un niveau relativement élevé, le nombre de chômeurs européens est de près de 16 millions en septembre 2010, avec une augmentation de 500 000 personnes sur un an.

 

Si l’on compare l’ensemble des pays européens, on peut constater une hausse généralisée du chômage,  en Espagne : 20,8%, en Lituanie : 18,2 %, en Estonie : 18,6 %, et en Grèce : 12,2 %.

Par contre en Italie le taux est de 8,3 %, en Allemagne de 6,7 % et de 4,5 % en Autriche, 4,4 % aux Pays Bas et  4 % au Luxembourg.

 

Comment expliquer autant de disparités en matière de chômage entre les pays à faible taux et la France ?

 

Depuis quarante ans tous ce pays ont connu les mêmes perturbations avec les chocs pétroliers successifs, la crise monétaire, la bulle technologique de 2001 et la crise économique  de 2008-2009. Pourquoi certains s’en sont mieux sortis ?

 

Si l’on prend le cas de l’Autriche et des Pays Bas, l’objectif majeur a été de former les jeunes aux besoins de l’économie, ce qui fait qu’il y a une faible proportion de jeunes au chômage dans ces pays

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Ils sont plus de 40 % à choisir la voie professionnelle, alors qu’ils sont beaucoup moins nombreux en France en raison de choix idéologiques très élitistes.

La devise de ces pays est d’exporter pour survivre et ils ont su s’en donner les moyens en maintenant de nombreux emplois industriels.

 

L’Allemagne qui depuis 2003 est le plus gros exportateur mondial a bâti sa prospérité sur les exportations et les investissements et a su digérer la cure d’austérité des années 2000, basée sur plus de flexibilité dans le travail, sur une durée du travail qui est passée de 38 à 40 heures sans augmentation de salaire et un âge à la retraite repoussé à 65 ans.

 

Il n’y a rien d’étonnant qu’ils réussissent mieux que la France, dans  la mesure où la culture française n’est pas basée sur la compétitivité ; les choix politiques se font avant tout sur la consommation et les aides sociales qui laissent les caisses de l’Etat avec des déficits colossaux. De plus la perte de près de deux millions d’emplois industriels n’a rien arrangé pour la stabilité du chômage.

 

Il serait temps que la France se donne les moyens d’être plus compétitive et qu’elle oriente son système d’enseignement pour former une main d’œuvre adaptée aux besoins économiques. On en parle depuis plusieurs décennies, mais rien ne bouge et on continue à avoir un nombre de plus en plus grand de jeunes surdiplômés qui sont au chômage.

Quel intérêt !