Un rayon de soleil pour un pays si gris …

Stupeur et étonnement caractérisent l’ambiance estivale de la ville de Longwy en Meurthe et Moselle. Ils viennent d’apprendre, que la Providence a reconnu les mérites de la cité longovicienne…

L’actualité est assez triste de nos jours, pour s’arrêter sur un conte de fées, d’autant plus lorsqu’il concourt aussi à notre économie nationale. Aussi a – t – appris, à connaître Marie France Dougherty Manners. Cette franco – américaine sort de l’anonymat à l’occasion de son décès, le 12 juin dernier à New York.

Aux termes de son testament, elle lègue une partie de sa fortune, soit 500 000 dollars (352.000 euros), au Musée des émaux de Longwy en Meurthe et Moselle (Pour ceux et celles, dont la géographie présente certaines lacunes, Longwy est la capitale de la région dénommée Trois Frontières entre la France, la Belgique et le Luxembourg).

Lorsque l’on sait les difficultés rencontrées par le Ministère de la Culture pour assumer seul la protection et la conservation des Monuments historiques, on se rend compte à quelle point ce don est une aubaine. Il permettra aux services de l’Etat de se féliciter de la qualité des musées français, sans avoir eu à débourser un centime. C’est, je  vous l’accorde, anecdotique.

L’avantage principal, à mon sens, de cet legs reste néanmoins de faire connaître une spécialité d’une région si sinistrée. Longwy n’apparait guère sur les guides touristiques, et il et plus fréquent de découvrir le nom de longoviciens dans la rubrique Industrie ou Economie, lors d’un article sur le démantèlement de telle ou telle usine. Mais, rassurez – vous, Longwy n’a plus (ou si peu) d’industrie , et cessera donc de monopoliser la rubrique « Sinistrose » de nos quotidiens nationaux.

Longwy, c’est aussi (et surtout) la qualité de ses émaux, malheureusement oubliés par la plupart de nos jours. L’état actuel du Musée, consacré à cet art, a du entraîner la décision de la riche défunte, et le prochain déménagement du Musée dans les locaux de feu la Banque de France n’en sera que facilité.

Seule contrepartie, Mme Dougherty Manners a demandé à ce qu’une plaque commémorative à son nom soit apposée dans le musée. Mais, au final, 500 000 dollars pour une plaque à son nom restent néanmoins un bel acte de générosité.

Comme quoi, même en temps de crise, la Providence peut toucher une des régions les plus sinistrées de France, ce qui peut susciter des idées dans bon nombre de communes de France : scruter les avis de décès des grands quotidiens internationaux, ou attendre une autre manifestation de cette « bonne étoile ». Frédéric Mitterrand, l’actuel occupant de la Rue de Valois, n’a pas, à ma connaissance, réagi à cette annonce.