Un prophète : un pavé dans un contexte qui n’est pas si neutre !

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     UN PROPHETE.

L’univers carcéral français, pourtant sujet constant de scandales et de unes, aura attendu très longtemps son premier film.Le thriller de Jacques Audiard, atypique tant par le choix du lieu, des personnages et de leurs relations, que par le ton, exempt de moralisme ou de commisération, devrait faire date.Une histoire qui ne fait en aucun cas l’apologie du crime, mais décrit simplement l’itinéraire d’un taulard peu ordinaire, malin et manipulateur.

Ce film n’est en aucun cas un objet sociétal, ou toute autre profession de foi racaillo-banlieusard. Une œuvre ne doit être en aucun cas adaptée en fonction de tel ou tel autre public, cela reste une fiction et ne mérite en aucun cas une polémique quelconque.

Le synopsis :

« Condamné à six ans de prison, Malik el Djabena ne sait pas lire, ni écrire. Il a 19 ans.A son arrivée en centrale, seul au monde, il parait plus jeune, plus fragile que les autres détenus.D’emblée, il tombe sous la coupe d’un groupe de prisonniers corses, qui fait régner la loi en prison.Le jeune homme apprend vite.Au fil des « missions », il s’endurcit et gagne la confiance des corses.Mais très vite, Malik utilise toute son intelligence pour développer discrètement son propre réseau ».La bande-annonce du film :{youtube}PCG2OgZiMKA{/youtube}Je vous livre la réaction de Fadela Amara (sur Europe 1), qui s’est dit inquiète de l’impact d’un tel film dans les banlieues :« Quand je suis sortie du film, j’ai été scotchée par la qualité de ce film, mais je suis persuadée, et c’est ma crainte en réalité, qu’il y a une catégorie de jeunes dans les cités, qui vont s’identifier au héros, à Malik. Vous savez bien que dans les quartiers, c’est très difficile de s’en sortir, même si on fait des choses et qu’il y a des intervenants politiques. La vérité, c’est que dans les quartiers, c’est un peu le profil du héros, de Malik : lui fait tout pour s’en sortir, il se donne les moyens, il a envie de survivre. Et dans ces quartiers, vous avez des jeunes qui sont dans cet état d’esprit, et je ne voudrais pas qu’ils s’identifient à Malik, qu’ils s’arrêtent à ça ».Madame Amara, vous vous méprenez, et de plus vous vous écartez du sujet. C’est en lançant des « polémiques » que vous allez attirez l’attention sur les banlieues, alors que le film reste une fiction, dans l’univers carcéral. Il ne faut pas tomber dans la caricature, il est loin le temps ou Tony Montana exerçait une fascination sur certains désœuvrés des cités…Malgré un certain manichéisme, quelques longueurs, une impression de documentaire biaisant sur une fiction rédemptrice, « Un Prophète » reste un thriller carcéral, qui arrive dans un contexte qui n’est pas neutre, mais le film est en aucun cas politique.Un film brute, intense et captivant, et qui ne nous lâche toujours pas une fois la projection terminée.

Tahar Rahim crève l’écran, face à un extraordinaire Niels Arestrup débordant de brutalité et sans aucun scrupule.

Je vous le recommande vivement. 

4 réflexions sur « Un prophète : un pavé dans un contexte qui n’est pas si neutre ! »

  1. LA-TRILOGIE-DES-GRAND FILMS.qui restera graver chez les cinefils de scarface-AL-PACINO-A-MESRINE-DE VINCENT-CASEL-AU-PROPHETE…les jeunes de banlieue ce feront des ICONES-attention reflet d’une societe qui ce delite.???

  2. C’est ma filleule qui m’a fait découvrir ce film en m’amenant le voir ! Elle m’a d’abord fait lire un article sur [b] »Le Prophète »[/b], publié sur [b][i]Les Inrockuptibles[/i][/b] ! D’emblée, j’ai voulu voir ce film… Je l’ai vu et je n’ai pas du tout été déçu !

    Ce film conforte l’opinion que j’ai des prisons françaises !

    Qui plus est, [i]et je l’ai écrit à maintes et maintes reprises sous les articles de [b]SOPHY[/b][/i], je serais partisan du concept : [b]Une cellule = un détenu = une douche[/b] !

    Pour terminer, je recommande ce film !

  3. Petit couac: je trouve la 2ème partie de Mesrine très faible par rapport à la première, le manque d’honnêteté du réalisateur par rapport au vrai Mesrine en fait un film déconstruit et même le jeu génial de Cassel dans la première partie, devient du cabotinage dans la seconde.

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