Conséquence de la crise ou pas, le constat est là depuis plusieurs années la ferveur des Français en faveur du Téléthon n’est plus aussi grande côté audience, ni généreuse au niveau des dons. Comment faire pour redonner une nouvelle dynamique à cette cause qui lutte contre les myopathies ? C’est ce à quoi réfléchissent les responsables de France Télévisions pour la 24e édition qui va se dérouler les 3 et 4 décembre prochain.
On sait déjà que la prochaine édition du Téléthon 2010, aura comme marraine l’humoriste Anne Roumanoff, mais France Télévisions envisage de ne plus reconduire la formule du marathon de 30 heures tel qu’il était diffusé depuis 1987. Et cela pour plusieurs raisons. Il y a bien sûr la baisse des audiences relevées en 2008 et 2009 qui a stagné autour de 10 % de part de marché et puis aussi et surtout la baisse des dons recueillis qui sont passés de 104, 9 millions d’euros en 2008 à 95,2 millions en 2009. Bien sûr ces chiffres restent importants mais ils sont tout de même en perte de vitesse. Il y a surtout cette polémique faîte l’an dernier par Pierre Bergé, président de Sidaction, qui a interpellé l’ensemble des organisateurs. Il a accusé le Téléthon de « parasiter la générosité des Français » au détriment d’autres associations. Pour le Conseil supérieur de l’audiovisuel qui doit rendre un rapport au Premier ministre à la fin du mois de novembre sur ce sujet, l’objectif n’est pas de supprimer l’engagement de la télévision pour cette cause qui permet de guérir des maladies longtemps considérées comme incurables, mais d’essayer d’assurer une meilleure équité dans l’accès des associations caritatives aux médias. L’idée maîtresse serait de passer à une nouvelle formule qui pourrait privilégier la mutualisation des dons au profit de plusieurs causes et non pas à l’exclusivité d’une seule cause. La Croix-Rouge ainsi que la Ligue contre le cancer demandent à la télévision des émissions plus fréquentes pour sensibiliser la population à ces grandes causes et certaines associations caritatives lui reprochent de se cantonner exclusivement au Téléthon, au Sidaction et aux Restos du cœur. Quelle que soit la nouvelle formule retenue, l’enjeu majeur est de développer la générosité des français qui paraît-il est bien en dessous de celle que l’on retrouve en Angleterre ou aux Etats-Unis. L’effet crise est bien passé par là, les gens ont de plus en plus de difficultés à s’en sortir financièrement et même s’ils veulent jouer la carte de la générosité, ils n’en n’ont pas toujours les moyens.
Enfin, il paraît nécessaire d’être plus transparent sur l’utilisation des fonds recueillis, les détournements d’argent qui ont été faits par certains responsables d’associations caritatives, n’ont pas toujours eu bonne presse….