Mais de quoi s’agit-il exactement ? Une batterie, une recharge, un atomiseur (ou « blister ») permettant aux accros de la nicotine et amateurs de fumée aromatisée de « vapoter ». Pour les profanes, des tas de tutoriels sur YouTube enseignent comment se servir de cet appareil devenu un véritable outil de sevrage.

 


 

Un vrai engouement pour la cigarette électronique

Différentes raisons expliquent l’engouement que connaît la cigarette électronique. Ces raisons sont d’origines médicales et sociétales. D’un côté, l’inefficacité des patchs. En effet, seuls 15% des fumeurs qui essaient d’arrêter à l’aide de patchs ou de gommes parviennent à un sevrage complet. De l’autre côté, l’addiction au geste ainsi que l’ « effet de mode » traduisent des problématiques d’habitude de consommation et de comportements sociétaux  qui relèvent bien plus du marketing que de la santé publique.

En résumé, l’arrivée massive de la clope électronique sur le marché se fait par le truchement de l’insatisfaction des utilisateurs de patchs et du rejet par les fumeurs du défi que représente l’arrêt immédiat de la cigarette.

Enfin, un vide juridique sur le produit cigarette électronique a incité de nombreux commerçants à être opportunistes en pénétrant dans la brèche d’un marché juteux, car sans entrave, et à ainsi créer une offre pour le besoin de trouver de nouvelles solutions pour arrêter de fumer.

Le problème est que deux logiques s’opposent dans l’offre de cigarettes électroniques : le consumérisme débridé contre la consommation raisonnée et utile. Ce sont effectivement deux approches du consommateur qui s’opposent sur le marché du « vapotage ». Par delà, c’est même la question du rôle de la cigarette électronique qui se pose.

 

La cigarette électronique doit être un produit de sevrage et non de substitution

 

Le problème qui se pose avec la multiplication des lieux de vente de la cigarette électronique et avec un certain effet de mode autour de cet objet (la cigarette électronique est parfois qualifiée de « joujou » sur des sites spécialisés) est bel et bien que des populations comme les jeunes peuvent être incitées à commencer à fumer par le biais de ce produit ou continuer à fumer, mais d’une autre manière.

Les passants des grandes villes de France ont pu remarquer que les boutiques franchisées ont envahi les rues. On compte actuellement 150 points de vente en France et 300 sont prévus d’ici fin 2013. Depuis le début de l’année, ce nouveau business a explosé avec un chiffre d’affaires qui devrait passer de 40 millions d’euros en 2012 à 100 millions d’euros pour l’exercice en cours. Le développement de ce marché se fait dans un contexte de tabac toujours plus cher. Depuis 2010 les prix du tabac ont augmenté de plus de 25% en France. 

Dans un pays où le tabac fait 70 000 victimes par an, dans lequel les 16-25 ans comptent 40% de fumeurs et dans lequel le nombre d’asthmatiques chez les adolescents a augmenté de 40% au cours des quinze dernières années, la cigarette électronique pourrait être le meilleur remède pour combattre de pareilles données. Reste à savoir s’il s’agit pour les acteurs de ce marché de participer ou non à ce combat.