Mal nommer les choses, c’est ajouter aux malheurs du monde.


         

Candidat, enfin !
 
     Nous sommes une dizaine de millions à avoir entendu la déclaration de candidature de NS qui n’a surpris personne. Le « buzz » tenait à la date et au lieu de l’annonce. Eh bien ! C’est fait !
  Quelques-uns ont déjà commenté le ton, la conviction, le style et la pertinence des questions qui lui ont été posées. 
Personnellement, l’attendu n’a pas déçu. NS connaît très bien cet exercice et s’y trouve à l’aise. 
Une petite remarque toutefois. J’ai déjà écrit un article sur le référendum pour lequel nous ne voterons pas.
  N S persiste et signe : Citation : « L’idée centrale » pour un second quinquennat : « redonner la parole au peuple français, par des référendums ». A bien comprendre cette phrase, quitte à passer pour un pinailleur, je n’ai pas apprécié le « redonner ». Cela sous-entend la confiscation. Si t’es sage, je te rends ton joujou ? 
Cela sous-entend encore plus une vérité, celle du traité de Lisbonne que les Français ont rejeté par vote référendaire dont le candidat NS n’a tenu aucun compte en envoyant le Parlement à Versailles. 
On ne peut pas dire que le dernier référendum où s’est exprimé le peuple français a laissé aux électeurs un bon goût dans la gorge.
  Que n’en a-t-il proposé pendant 5 ans ? Sur la Libye, l’Afghanistan, par exemple ? D’où la nécessité du « RE ». Voter pour moi, je vais vous rendre la parole !
  Alors il faut en déduire que l’élection prochaine sera un référendum- plébiscite. La parole, on va l’avoir et s’en servir. Après 5 ans de silence, pendant lesquels, on nous a inculqué que le suffrage universel avait pour prime vertu de taire tout renâclement, toute remarque puisque le monarque devenait omnipotent.
  Mais cela est déjà du dépassé… 
 
Quelques remarques sur l’affiche de campagne. En termes de communicants, on parle de sémiologie de l’image. Nous en faisons tous, à la Jourdain. Sinon la pub serait inefficace.
  Une image sobre, un texte slogan limité à très peu de mots,3. Et nos panneaux vont en être couverts pendant 2 mois.
  La première chose qui apparaît est l’unité de bleu. Une couleur froide. Presque glaciale.
  Ensuite, un personnage de ¾ qui semble ne pas avoir envie de nous regarder. A-t-il des remords ? Est-ce de la suffisance ? De l’indifférence, malgré son rejet de l’élite ? On aime bien, sur les pubs, les regards qui nous suivent quand nous avançons devant elles. Sans doute regarde-t-il la France, mais aucun drapeau ne permet de l’imaginer.
  Enfin, le décor. C’est encore plus ambigu. La France a disparu dans l’océan. A moins que notre avenir soit fait de vacances sur les plages ? Etre de Neuilly dispense-t-il de terroir.
  Regardez bien la France n’existe plus dans l’esprit de notre Président. A l’horizon, l’Amérique qui sera notre recours, notre secours, notre destin !
  Une autre version serait plus tempétueuse. Sur l’océan de la crise, seul, à la gouverne du navire, un capitaine qui ignore équipage et passagers. Voit-il un iceberg ? Une côte où l’attendent des naufrageurs ? Continuez à lui confier la barre ! Cherchez où sont cachées les chaloupes ! Redoublez de gilets de sauvetage !
  L’avenir est sur l’eau est une formule qui convient aux Britanniques, mais nous ne sommes pas des marins. Par gros temps, notre langage, notre peuple choisit un vocabulaire plus terrien. Le naufrage du Concordia relève de l’ineptie d’un capitaine. La métaphore du pédalo fait rire mais ne touche pas notre socle linguistique.
  Je me dois d’ajouter un excès de persiflage. Charge à nos dessinateurs de le réaliser.
  Le slogan : 3 mots, le tout en 15 lettres. Enlevez 2 E, et vous avez Franc Fort. Faut avoir l’esprit tordu pour y glisser le soutien de Merkel.
   En toute dernière minute, et faites-en ce que vous voulez, le décor maritime, selon des internautes experts, est la Mer Egée qui baigne de sa rigueur les côtes grecques. Au secours, est-ce la noyade qui nous attend ?