(capture d’écran sur le site europe1.fr)

C’est la troisième fois que Nicolas Sarkozy a l’occasion de changer de stature. Le dernier Sarkozy est passé par une rédemption. Il a étonné tout le monde mardi dernier à la télévision en commençant – un peu tard – a regretter quelques écarts de son mandat ! Sur le Fouquet’s, qui lui colle aux basques, comme un bout de scotch , il a fait appel à la fibre humaine du téléspectateur et il a révélé qu’à l’époque « le couple qu’il formait alors avec Cecilia Sarkozy était en train d’exploser ». Il fallait donc comprendre qu’il avait l’esprit ailleurs… « Je n’ai pas impacté le poids du symbole », a-t-il encore lâché…

     Le pêcheur qui l’invectivait… Nicolas sarkozy n’aurait pas dû répondre agressivement … Le "casse toi pov’con ! " à un visiteur du Salon de l’Agriculture qui refusait de lui serrer la main. "J’ai fait une erreur. Quand on m’insulte gratuitement je n’aime pas bien ça, mais président je n’aurais pas dû réagir comme ça ». 

     Son fils Jean proposé à la présidence de l’Epad…"J’ai fait une erreur. Comme ce poste que j’avais exercé n’était pas rémunéré, je me suis dit ‘Jean peut faire acte de candidature, ça n’a aucune importance’. Je me suis trompé", a-t-il admis. Derrière le petit écran, on se disait, c’est presque parfait, au moins, il a reconnu tout ce qui n’allait pas !

 

A croire que, comme les Américains, on peut passer en France par la phase condamnation, puis rédemption et enfin réhabilitation ! Donc, on devrait être dans cette dernière phase ! Les casseroles du passé sur son comportement son pratiquement soldées. Pas encore, peut-être pour quelques affaires économiques. Mais, une élection Présidentielle, « c’est la confiance qu’on fait à un homme pour être Président ». François Bayrou nous l’a rappelé hier soir dans la même émission télévisée du jeudi. Les conseillers du Président-candidat s’efforcent donc de le faire jouer sur l’affectif, sur ses qualités, sur ses compétences et son côté humain.

 

Mais, Nicolas Sarkozy était-il vraiment condamné ? Le niveau de son impopularité pouvait le laisser croire. Il a donc fallu passer par cet épisode du mea culpa, en attendant peut-être celle du pardon ! Donc oui, maintenant que tout cela est passé ce n’est pas la  peine de lui rappeler sans cesse « ses frasques symboliques » ! Le temps est peut-être venu de mettre en avant les points positifs de son action pour qu’il soit vraiment réhabilité ! Mais ce n’est pas évident ! Comme lui a dit Laurent Fabius au cours de la même émission télévisée de mardi votre bilan, c’est votre boulet » !

 

Tout ce qui est négatif a été balayé. Maintenant la période de réhabilitation de Nicolas Sarkozy a commencé ! Cela va être très dur ! Au lieu de rester au centre de l’échiquier, il a pris un virage à droite dans une impasse ! Pour le moment il n’en sort pas, ce qui est un mauvais signe pour ses électeurs modérés. Si au moins, il réussissait à remettre sur la table les valeurs qui lui avaient tant réussi en 2077 (travail, Jaurès, République irréprochable, etc..) Il devrait aussi nous parler du sens de son nouveau mandat, mais il est encore dans la justification de ses actes et de son bilan. Il porte tout cela sur ses épaules. Si, en fin de compte, il pouvait être réhabilité alors sa courbe d’impopularité pourrait baisser un peu dans les sondages à quelques jours du scrutin. Une réhabilitation, même pas très importante, suffira-t-elle à le faire réélire ?

 

Non. Comme le souligne François Bazin dans le Nouvel Observateur « la défaite de Nicolas Sarkozy est désormais considérée comme une évidence par la quasi-totalité des acteurs et des observateurs politiques ». Les socialistes ne veulent pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué et s’efforcent de rester réservés, mais les dirigeants UMP, commencent à ne plus y croire de leur côté ! Toujours selon ce journaliste  « chaque fois qu’il tente de se relancer, un événement, une déclaration ou une polémique viennent briser son élan. 

 

Nicolas Sarkozy s’est peut-être mis dans une situation périlleuse pendant cette phase de réhabilitation, lorsqu’il a dit publiquement qu’il envisageait désormais ce que pourrait être sa nouvelle vie, quand le couperet sera tombé.

 

Donc le changement opéré par Nicolas Sarkozy sur son image est trop tardif pour sa réhabilitation. Il aurait dû le faire bien avant ! Pour le moment, on a l’impression comme le dit justement François Bazin « qu’il bâtit son tombeau ».

 

(Sources : Le Nouvel Observareur et Europe 1)