Même si les sous bois commencent à prendre de belles couleurs printanières après un hiver interminable, les écarts de température d’une journée à l’autre malmènent quelque peu la nature en cette fin du mois d’avril et à quelques jours du 1er mai, le muguet des bois se fait rare.
En une dizaine de jours la végétation qui avait pris beaucoup de retard, s’est mise à exploser sous la poussée soudaine des températures qui a certains moments atteignaient celles d’un mois d’été. On se sentait revivre, les pelouses et les espaces boisés se sont mis à reverdir bien vite, les pâquerettes, primevères, gueules de loup, muguet bleu et toutes sortes de fleurs, tapissaient à nouveau la forêt de leurs belles couleurs. Mais le roi muguet qui en général, pointe son nez dans la deuxième quinzaine du mois d’avril n’est lui pas vraiment au rendez-vous.
On découvre quelques feuilles qui commencent à dérouler leur spirale, mais les brins de muguet sont bien rares, quelques grains verdâtres apparaissent ici ou là, mais ils sont si veules qu’il n’est pas envisageable de les cueillir pour en faire un joli bouquet. Et ce n’est pas la nouvelle période de fraîcheur et d’humidité qui traverse la France depuis hier qui va lui permettre d’éclore et de nous tirer sa révérence pour la date fatidique du 1er mai.
Car la tradition du muguet au 1er mais est très ancienne, elle remonte parait-il à l’époque de la Renaissance où Charles IX ayant reçu un brin de muguet en guise de porte bonheur, s’empressa d’en offrir un, chaque année à toutes les dames de sa cour.
Offrir un brin de muguet le 1er mai à un être qui nous est cher, est donc un gage de bonheur, qui plus est si le brun offert comporte treize clochettes.
Voilà comment débuta cette coutume qui se perpétue encore à l’heure actuelle, mais qui malheureusement est devenue depuis bien longtemps une opération marketing.
En France, c’est la région nantaise qui produit 80 % du muguet de serre qui va se retrouver sous différentes formes chez les fleuristes et dans les jardineries à l’approche du 1er mai. Il a fait l’objet de nombreuses précautions tout au long de sa croissance et demande de nombreuses heures de travail, pour le cueillir et le conditionner en bouquet. Ce qui explique son prix, parfois relativement cher pour le client.
Rien ne vaut bien sûr le bouquet de muguet sauvage que l’on fait en forêt, qui garde encore cet arome naturel envoutant, mais cette année il faudra attendre un peu pour le voir s’épanouir dans la nature !