La mort de Claude Chabrol.

1959…Le beau Serge avec Bernadette Lafont et Jean-Claude Brialy.

Le début d’une aventure cinématographique pour le moins prolifique, "Le beau Serge", le début d’une belle et longue histoire cinématographique.

Comme j’en ai l’habitude je ne vais pas me lancer dans un hommage nécrologique, je laisse cette tâche à la presse traditionnelle, je préfère m’attarder sur l’œuvre de ce prolifique cinéaste.

Une petite phrase de Claude Chabrol qui en dit long sur certaines de ses fascinations:

"La bêtise est infiniment plus fascinante que l’intelligence. L’intelligence, elle, a ses limites tandis que la bêtise n’en a pas. Voir un être profondément bête, c’est très enrichissant et l’on a pas à le mépriser pour autant".

En observant l’œuvre de Claude Chabrol on peut se rendre compte de l’importance de la femme dans ses longs métrages. Dans son rôle de grand pourfendeur du monde bourgeois, Claude excellait…

Son amour pour les grands vins et la gastronomie, son éternel sourire, sa traque permanente de l’hypocrisie de la classe sociale (ou il était né…). Un cinéaste incontournable dont l’énergie et l’ironie a séduit bien des publics.

Claude nous a quitté à l’âge de 80 ans, retour sur la carrière de ce géant du cinématographe français et international.

Bien sur je débute avec son premier film:

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Plutôt que de vous délivrer un article informel, je vais me lancer dans "l’essentiel" de la carrière de Claude Chabrol. Bien évidemment une liste largement exhaustive, mais mon esprit a écarté les quelques films "alimentaires" de ce grand cinéaste.

D’abord je vous livre la réaction de Thierry Frémeaux, directeur du festival de Cannes:

"C’est un peu comme un coup de tonnerre, parce que Claude Chabrol avait 80 ans mais continuait à travailler et l’énergie, la joie de vivre, et le sentiment qu’il était là pour toujours, donnaient aussi le sentiment qu’il était là pour toujours. Claude Chabrol fait partie du patrimoine national, et ce n’est pas péjoratif quand je dis ça, par ses films et puis aussi par sa personnalité. C’est quelqu’un qui, dans l’équipe des jeunes "Turcs", qui formeront plus tard la "Nouvelle Vague", (avec François Truffaut, Eric Rohmer, Jacques Rivette, et Jean-Luc Godard) étaient de ceux qui ont réinventé la cinéphilie mondiale".

Et jamais je n’oublierais ses critiques dans les Cahiers du Cinéma, et sa biographie d’Alfred Hitchcock, écrit en collaboration avec son ami Eric Rohmer. Il fait partie de ces gens qui m’ont donné cet amour pour le cinématographe, et à ce titre je lui suis redevable éternellement.

Au final, Claude Chabrol était notre regard. Cet œil impitoyable et féroce, qui sur la pellicule, a construit au fil de son œuvre…le regard que notre société porte sur elle-même. Des histoires simples, et intimes, le tout filmé avec un regard d’une grande finesse. Il avait l’art de montrer (ou démontrer) toute la complexité des relations humaines et sociales.

Finalement, Claude Chabrol, était le grand témoin des us et coutumes de notre société.

Il a participé, en s’imposant comme l’une des figures de proue, de cette nouvelle façon d’aborder le cinématographe, en révolutionnant le style, les techniques, et surtout en créant cette image du vécu, du vrai…tout en étant franchement indiscret, avec l’art et la manière.

Je ne vais pas me lancer dans une analyse profonde de son œuvre, je vais vous laisser avec les images, les sons, les sourires, les pleurs. Quelque part, Claude Chabrol était un analyste de notre société, et donc plutôt que d’illustrer cet article par la flagornerie, place à Claude.

Que d’excellents souvenirs cinématographiques:

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Une plaie béante pour le cinématographe français. Claude incarnait tout ce dont un cinéphile peut rêver chez un cinéaste. Prétendre qu’il avait du talent en devient une hérésie, tant ce terme en devient fade, je dirai même non avenant pour un homme aussi doué. Il va rejoindre Alain Corneau…

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Je me souviens d’une belle interview que Claude avait donné à Jean Roy pour le quotidien "l’Humanité", d’ailleurs je vous fournis le lien.

"Depuis la nuit des temps, les hommes se comportent comme des faux culs et on appelle ça…la civilisation".

Je termine en vidéo:

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Désormais cet article vous appartient.