On sait que Monsieur Borloo considère le Grenelle 2 comme une avancée en matière d’écologie. Pourtant, on a reculé sur beaucoup de points.

Le Grenelle 2 est un parfait exemple du travail des lobbies, ces groupes d’influence qui mettent dans leur poche les députés.

L’exemple des pesticides est révélateur.

« Nous ne voulons pas d’une agriculture qui épuise nos sols, d’une agriculture qui utilise de façon croissante des produits chimiques dangereux. » proclamait Nicolas Sarkozy le 25 octobre 2007.

Résultat : réduction de 50% des pesticides prévue en 2018. Cela semble une bonne idée.

Mais voilà que Claude Gatignol  et Jean-Claude Etienne parlementaires UMP, auteur d’un rapport sur «les pesticides et la santé», trouvent que les risques pour la santé de l’exposition aux pesticides sont surestimés. Ils estiment qu’une réduction trop brutale mettrait en péril «un pan entier de notre économie». Derrière ce « pan entier » comprenez les industries chimiques qui auraient beaucoup à perdre si tous nos paysans se mettaient au bio.

Leurs arguments ? La non-utilisation de pesticides entrainerait «une plus grande sensibilité des cultures aux aléas parasitaires et donc une probable diminution des rendements ; une hausse des prix agricoles ; la possible disparition de nombreuses productions de fruits et légumes ; et des phénomènes de résistance des ravageurs »

Que pensez de ces prises de position, sinon que les lobbies ont bien influencé les rapporteurs du rapport. Ils ont fait fi d’études scientifiques canadiennes qui établissent un lien entre les pesticides et le cancer et d’autres pathologies, notamment les maladies comme la maladie de Parkinson, les problèmes de reproduction et de fertilité…  

A côté de cela, l’article qui prévoyait l’interdiction de la publicité pour les pesticides à usage domestique a été abandonné comme l’interdiction d’utiliser des pesticides dans les lieux qui accueillent le public.

Par contre, le jardinier que je suis pourrait être inquiété parce que je fabrique du purin d’ortie, considéré comme un produit phytosanitaire soumis à homologation.

« Elle est pas belle,  la vie ? »

Lire ce qu’en pense Dominique Voynet interviewée par le Monde