Dans la situation économique actuelle, on voit mal ce qui pourrait interrompre la dépréciation du dollar. Tous les économistes s'accordent en effet à dire que la croissance américaine va continuer à ralentir cette année, sous l'effet d'une baisse des investissements des entreprises, d'une décélération probable de la consommation des ménages et d'une augmentation croissante des dépenses de l'État (entre autres à cause de la guerre en Irak). L'activité européenne affiche quant à elle une excellente santé, que certains qualifient d'arrogante. Du coup, les spécialistes prédisent un euro à 1,39 dollar pour le printemps 2008.
Selon les économistes, s'il est vrai qu'un euro fort peut constituer un handicap à la compétitivité de certaines entreprises françaises, ils rappellent que la majorité des échanges commerciaux de la France se fait avec les pays de l'Union européenne qui partagent la même monnaie.
D'autre part, un euro fort stimule la consommation des ménages, en permettant une baisse du prix des produits manufacturés et en allégeant la facture pétrolière, tout en réduisant les coûts liés à l'emploi pour les entreprises qui sous-traitent à l'étranger. C'est là peut-être le seul point noir, le mouvement de délocalisation des entreprises françaises hors de la zone euro risque de s'intensifier.
Lequel des deux mouvements va finalement s'imposer, la hausse de la consommation interne ou la fuite vers l'étranger ? Seul l'avenir nous le dira puisqu'aucun gouvernement ne possède réellement les armes pour modifier l'économie mondiale, ni la gauche, ni la droite ou le centre… Depuis toujours, la politique est entravée à la vitalité économique des nations, et la tentative communiste a prouvé que, pour l'heure, il n'existe de modèle capable d'affranchir les gouvernements.