Un émissaire des droits humains appartenant à l’Organisation des Nations Unies s’est rendu, mardi, à l’ouest de la Birmanie pour enquêter sur la violence communautaire qui a fait au moins 78 morts et des dizaines de milliers de sans abris.
L’évaluation de l’émissaire est susceptible d’être considérée comme un étalon pour mesurer les réformes entreprises par le président élu Thein Sein, après des décennies de régime militaire répressif.
L’émissaire s’est rendu à l’État d’Arakan pour un premier aperçu des villes et des villages où des émeutes violentes et féroces ont éclaté le mois dernier entre les communautés bouddhiste et musulmane.
La violence a certes diminué, mais les groupes de défense des droits et les groupes islamiques ont appelé à la protection de la communauté musulmane qui est abusée actuellement.
La Birmanie ne reconnaît pas les musulmans comme un groupe ethnique, et de nombreux citoyens birmans les considèrent comme des immigrés clandestins en provenance du Bangladesh.
L’Organisation des Nations Unies dit qu’il ya environ 800.000 musulmans en Birmanie et les considère comme parmi les personnes les plus persécutées dans le monde.
L’émissaire de l’ONU a précisé que l’enquête sur le conflit est une priorité de son voyage qui va durer une semaine à partir du dimanche dernier. Dans une déclaration préalable à l’arrivée, il a qualifié la violence dans l’État d’Arakan comme l’un des « défis » auxquels la Birmanie devra faire face malgré les récentes réformes politiques.
Le mardi, il a prévu de visiter les cantons à majorité musulmane près de la frontière avec le Bangladesh. Le lendemain, il visitera les camps de réfugiés dans la capitale de l’État d’Arakan, Sittwe.
L’ONU a un intérêt direct dans l’État d’Arakan parce que cinq travailleurs pour l’agence sont parmi les 858 personnes encore détenues par les autorités dans le cadre de l’agitation. Cinq autres travailleurs pour des agences d’aide internationales sont également en détention.
Le ministre des Affaires frontalières avait affirmé aux journalistes que les travailleurs humanitaires sont accusés d’avoir participé à la violence et d’avoir « mis le feu aux villages ».