Alors que les médias s’amusent à faire les gros titres de leurs journaux sur la présence de viande de cheval roumain dans des lasagnes "pur boeuf", démontrant une nouvelle fois que le monde se "traderise" dans ses moindres aspects, une décision importante pour l’ensemble de l’Union est passée quasiment inaperçue. Un vote aux répercussions bien plus graves que d’avaler du cheval à la place de viande bovine. Car c’est bien beau de faire semblant de s’indigner là il y a eu erreur sur la marchandise, mais si cela devait se passer à chaque fois, on n’aurait pas fini de lever le poing en signe de protestation. Il ne faut pas oublier qu’il n’y a pas eu mort d’homme et pour les plus sceptiques, le cheval est une viande peu grasse et riche en fer. Que demander de mieux ? Certes, elle a été traité avec des médicaments mais sans danger pour l’homme. Rien de comparable à ce qui risque de se reproduire dans un futur proche avec l’accord autorisant le retour des farines animales pour l’alimentation de nos cheptels. Creutzfeldt-Jakob, le retour ?

 

 

En outre, notons le vote par le Parlement Européen du budget pour l’horizon 2014-2020. Il n’est pas fameux et historique, pour la première fois de son Histoire, l’Union Européenne va adopter une enveloppe réduite pour financer ses projets et réaliser ses ambitions.  Des coupes drastiques incompréhensibles dans des domaines pourtant porteurs d’espoir. Est ce que cela signifie que l’Europe, gangrenée par des distorsions et des pays malades aux dettes faramineuses, tellement que l’on se demande comment ils pourraient les payer, a tiré une croix sur son optimisme ? Dans les sphères dirigeantes, on répond que non, cette réduction est voulu pour être en adéquation avec le climat de rigueur tellement prégnant. 

 

Alors que le dernier plan pour les années 2007-2013 était fixé à plus de 1000 milliards d’euros, celui pour les 6 années à venir n’est que de 960 milliards pour les crédits d’engagement et de 905 milliards pour les crédits de paiement, soit respectivement une économie de 13 et 30 milliards d’euros. Alors, on est en droit de se demander quels sont les domaines qui vont devoir subir une cure d’austérité ? Le principal c’est celui de la Recherche à l’Innovation et les Aides aux Etats, un retranchement de 25 milliards environ, passant de 164.3 à 139.5 milliards d’euros. Cela veut dire que les subventions destinées au développement du numérique et des énergies durables a fondu comme la banquise sous l’effet du réchauffement climatique. L’enveloppe pour les infrastructures a réduit de moitié, et dans ce cas de figure, comment créer des emplois?  Idem pour le Fond de Solidarité pour les Actions Charitables dont le porte-monnaie passe de 7 milliards à 4.5 milliards, c’est à dire 2.5 milliards de moins pour aider les plus nécessiteux toujours plus nombreux. Un indice prouvant ce triste constat, le nombre de repas distribués par les Restos du Coeur. Et que dire des dépenses vouées à dynamiser l’emploi des jeunes ? Il s’en ressort anémié par rapport aux ambitions initiales, 5 à 6 milliards d’euros… sur 7 ans. Une peau de chagrin, et il nous reste même plus assez de mouchoir pour pleurer. Avec autant d’entrain pour garder les jeunes espoirs, il ne faut pas s’étonner de voir des flots de jeunes talents fuir les frontières de l’Union.

 

Il en ressort que les mêmes erreurs ont été faites. Les fonds votés doivent financer des domaines dont on sait qu’ils ne sont plus fiables, ceux qui ont mené l’Europe là où elle est. Toutes ces sections sont destinées à pérenniser la Politique Agricole Commune et la Cohésion Entre les Régions Pauvres. Pour beaucoup, cela résulte de négociations faites à la va-vite, sans grand intérêt et une victoire pour le couple anglo-allemand menant la danse pour les 25 autres membres. Cette adoption est un geste imprudent car nous faisons subir sur des dépenses futures, la morosité actuelle, alors que l’avenir s’engagera peut être sur des voies plus propices à la croissance. Ce budget donne à l’UE une pâle figure face aux BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) et aux USA, reprenant du poil de la bête.