André Panczer a aujourd’hui 74 ans et vit à Paris, mais il revient aujourd’hui à Prayssac, petite bourgade viticole de la basse vallée du Lot sur les traces de son passé.
Il est l’auteur de « je suis né dans l’faubourg Saint Denis », un livre qui relate un épisode de sa vie, marquée par les stigmates de la 2ème guerre mondiale.
Dernièrement, profitant de son passage à Prayssac, il est intervenu auprès des élèves de 3ème du collège d’Istrie afin d’évoquer certains aspects de cette guerre 39/45, illustrés par des photographies, des lettres, des papiers d’identité,…A.Panczer a ensuite proposé une série de dédicaces de son ouvrage, dans une librairie de la commune.
Son passage parmi nous a réveillé des souvenirs enfouis dans la mémoire des anciens et permis à nos jeunes collégiens de mieux comprendre l’histoire de leur pays…Il m’a semblé intéressant d’en faire profiter à leur tour les lecteurs de Come4news…
L’exode de Paris, la réquisition, l’étoile jaune…
La grand-mère de A.Panczer était de confession juive ; ses parents ne pratiquaient pas mais respectaient la pratique de la grand-mère. C’est ainsi qu’il connu, lorsqu’il n’était encore qu’un enfant « l’exode de Paris, devant l’arrivée des soldats Allemands ». Il évoque les rues grouillantes de gens marchant dans la même direction et témoigne : « la nuit était illuminée par les incendies de bâtiments(…)le bruit sourd d’explosions dans le lointain(…)je n’osais pas pleurer ni me plaindre de la peur qui me nouait le ventre(…)On entendait aucun sanglot, aucune plainte. » L’auteur se souvient de la réquisition de leur poste TFS, les juifs n’ayant pas le droit d’écouter la radio…c’est dans ce même commissariat qu’un peu plus tard les tickets de rationnement et l’étoile jaune furent distribués, jusqu’aux enfants qui étaient à l’école maternelle !
Et puis en 1939, ce sera le licenciement de son père, qui s’engagera dans une unité combattante française pour défendre la France qui l’avait accueilli…mais il ne sera jamais mobilisé. Ensuite la police fera irruption au domicile familial pour arrêter son père, qui a pu prendre la fuite grâce à un indicateur.
Une rafle évitée de justesse, puis la zone libre vers Prayssac…
Toute la famille se retrouva en zone libre, après avoir franchi séparément la ligne de démarcation. André se souvient : « papa se rendit à Prayssac, ville natale d’un héros napoléonien, le général Bessières ». Le père de famille sera hébergé par Mme Sagne, blanchisseuse et travaillera chez Léon Caunézil, qui possédait une scierie. L’arrivée d’André et de sa mère à Prayssac, leur sera salutaire, puisqu’ils éviteront la rafle parisienne du « Vel d’hiv » ou 13000 hommes, femmes, vieillards et enfants furent arrêtés. Le livre de A.Panczer comporte de nombreuses anecdotes parfois tendres, parfois terribles, parfois drôles, de ce temps passé dans les communes qu’il a traversé, et certains de ses lecteurs pourront y reconnaître un oncle, un grand-père, une cousine éloignée…
Mr Lacombe qui était instituteur, était également résistant, et s’engagera dans l’armée après la libération du sud de la France, pour participer à la traque des nazis en Allemagne.
Une dénonciation anonyme sépara ensuite A.Panzer de son papa qui fut arrêté et dirigé vers le camp de travail de Catus puis mis dans un convoi vers l’Allemagne, duquel il s’échappera…L'auteur racontera ensuite comment il fut séparé de sa famille , alors qu'il n'avait que 8 ans , pour être emmené clandestinement en Suisse clandestinement en Suisse afin d’ être protégé du régime de Vichy qui sévissait avec la Werhmacht et la Gestapo.
Puis ce fut la fin de la guerre et tragiquement « Oncle Wolf, sa femme et son fils Henri, ainsi que tante Sidonie, son mari et leurs 4 enfants : Claire et Madeleine, Joseph et Isaac, ne reviendront pas du camp de la mort d’Auschwitz-Birkenau. »
L’ouvrage d’André Panczer comporte également de nombreuses archives qui illustrent ses propos…Un livre à conseiller vivement à tout public, dans lequel règne une émotion intense. Après lecture, ce témoignage m’a doublement touchée du fait de mes origines polonaises et de certaines situations vécues par des membres de ma famille…ce qui explique certainement l’importance que je voue au combat contre le racisme qui sévit encore trop aujourd’hui et qui fut la cause d’effroyables situations.
Ces témoignages sont toujours tellement bouleversants.
A bientôt.
Oui
Un témoignage terrible, d’une époque effroyable.
Espérons que nos enfants se souviendront…
Tout cela a cause d’un petit caporal auteur de MEIN KAMPF,qui fut en son temps chancelier de la mort….
Bonsoir Isabelle.
Cette période emprunte de tant de drames,de sang versé pour l’idéologie de certains allumés.D’un parti politique en outre, le national socialisme.Et aujourd’hui ,même si l’Europe est en pleine mutation,elle n’est pas prête d’oublier cette folie meurtrière du genre humain.La barbarie continue sa route vers d’autres continents,d’autres pays!!!
Récurent ,très certainement pour nombre de lecteurs.Cependant,c’est au travers de ces témoignages que l’on apprend au fur et a mesure des anecdotes de cette époque révolue du moins chez nous!
Bonne soirée a plus,bye.
[b][u]Eh oui… Il est à espérer que de telles horreurs ne se reproduiront pa[/u]s :[/b] [i]l’Union Européenne nous met, tout au moins sur le territoire européen, à l’abri de telles horreurs… Mais, qu’en serait-il si des états voyous dotés de l’arme nucléaire venaient attaquer notre Pays, l’Europe, les USA ?[/i]
[b[u]]Pour l’instant, nous avons échappé au conflit armé ! Cependant, [i]et c’est mon analyse[/i], nous sommes en pleine Troisième Guerre Mondiale, ce, depuis le 11 septembre 2001[/u] :[/b] [i]et ce n’est pas une guerre classique au sens clair du terme ! En effet, les militaires, les forces de l’ordre, qui combattent en uniforme, se retrouvent face à des personnes, qui, noyées dans la masse, peuvent commettre des attentats, massacrer femmes, enfants, hommes et vieillards, prendre des otages, commettre des exécutions non-judiciaires… Et les démocraties sont impuissantes face à ces phénomènes, puisqu’elles ont du mal à identifier l’agresseur ![/i]
[b]Félicitations, pour ce premier article, rempli d’émotions que vous savez transmettre avec beaucoup de facilité, grâce aux mots et phrases bien construites, qui nous fait revivre une époque que nos anciens se plaisent encore à raconter, à ceux qui ont eu la chance de ne pas naître pendant cette terrible période!
Sophy[/b]
[i]il est intervenu auprès des élèves de 3ème du collège d’Istrie afin d’évoquer certains aspects de cette guerre 39/45[/i]
Je trouve cela très bien qu’il puisse ainsi aller témoigner auprès des élèves. C’est un témoignage que ces enfants garderont en mémoire.
a bientôt.
Touchant cet article agrémenté de photos.
[quote]Cependant, et c’est mon analyse, nous sommes en pleine Troisième Guerre Mondiale, ce, depuis le 11 septembre 2001 …[/quote]
Tout à fait d’accord avec vous Dominique.
Cependant, ne considéreriez-vous pas la guerre froide comme la troisième, et donc celle-ci la quatrième ?
Suite à cet article, je ne peux m’empêcher de vous inviter à cette chanson, d’un grand monsieur, Boris Vian : http://www.deezer.com/#music/result/all/boris vian
Internet et moi, faisant deux, il faut cliquer sur le titre [i]Le déserteur[/i].
[b]Non, [u]Ednet, la Guerre Froide, qui n’a pas pu empêcher la Guerre de Corée, les deux Guerres du Vietnam… ([u][i]des guerres locales[/i][/u]), n’était en aucun cas la Troisième Guerre Mondiale[/u] :[/b] [i]c’était la confrontation entre le bloc communiste et le bloc occidental par le biais de guerres loco-régionales, et par celui de la démonstration, « à qui voulait bien entendre », du meilleur moyen militaire détenu par tel ou tel bloc ! Cette Guerre Froide, qui s’est terminée avec la chute du communisme en Union Soviétique, a permis au bloc communiste de s’engager dans des guerres locales, notamment en Angola, au Mozambique, en Afghanistan…[/i]
Cordialement,
[b]Dominique[/b]
Bonsoir a tous.
Le déserteur de Boris Vian chanson écrite si ma mémoire est bonne lors du conflit de la guerre d’Algérie,que l’on me corrige si je me trompe.Dans le même ordre le groupe les Sunlights avaient repris (le déserteur)et ce titre (ne joue pas au soldat).A écouter par simple curiosité.Je crois même que la chanson du déserteur fut interdite au moment des événements de la guerre d’Algérie.
La guerre froide,les deux puissances du globe s’affrontant indirectement,les Ricains,les Russes(d’où l’Indochine transformé en Viet-Nam)etc…
Bien vu Dominique pour votre commentaire ci-dessus.
Bonne soirée.
Amicalement.
Pour la guerre d’Algérie, oui.
Elle fut interdite jusqu’à ce qu’il change les paroles [i] »Dites à vos soldats que je suis armé et que je peux tirer »[/i] en [i] »Dites à vos soldats que je ne serai pas armé et qu’ils pourront tirer »[/i].
L’intérêt de ce genre de témoignage est d’empêcher l’oubli.
Boris Vian a publié sa chanson le 7 mai 1954, jour de la défaite de la France dans la bataille de Điện Biên Phủ qui marque la fin de la guerre d’Indochine.
Paul Faber, conseiller municipal de la Seine, avait été choqué du passage à la radio de cette chanson, et avait demandé à ce qu’elle soit censurée. En guise de réponse, Boris Vian écrit une lettre mémorable qu’il diffuse partout sous forme de lettre ouverte, sous le nom de Lettre ouverte à Monsieur Paul Faber. Mais la radiodiffusion et la vente de ce chant antimilitariste furent interdites. L’interdiction fut levée en 1962.
Source: Wikipédia
bonne nuit à tous
Je suis preneur…
Désargenté, je ferais volontiers état de ce livre ailleurs si je le reçois en service de presse…
Les Éditions de l’Officine étant situées rue des Petites-Écuries à Paris, je leur éviterait le coursier ou l’affranchissement.
Je vais le demander « de ce pas » (si j’ose écrire au sujet d’un courriel).
river
et pourtant lorsque j’ai ait mon service militaire en 1983 les militaires étaient encore très sensible à cette chanson.
Je me souviens qu’un de mes amis avait été menacé verbalement de jour d’arrêt pour l’avoir chanté accompagné à la guitare.
Un magnifique témoignage que vous nous relatez ici, et son partage avec des enfants de ce collège d’Istrie.
Je ne serai dire pourquoi, mais cette phase de notre histoire m’a toujours fascinée en ce sens où elle représente une période effroyable et en même temps révélatrice de ces femmes et de ces hommes extrêmement courageux face à cette terreur nazie.
Il y a beaucoup d’histoires vécues par toutes ces personnes autour de cette guerre y compris celles d’allemands qui se sont également révoltés contre le régime nazi et dont certains sont venus en France se joindre aux réseaux de résistants.
Combien de prisonnier de guerre français, anglais, belges…ont été accueilli dans des fermes et n’ont pas eu à souffrir de la faim car bien accepté par ces familles allemandes?
Mon père a eu la chance d’être de ceux là. Ces allemands il les a eu toutes sa vie comme amis ainsi que leurs enfants.
Chacune de ces histoires sont de véritables leçons de courage, d’amitié, de solidarité, d’amour pour son pays et tout ce qu’il représente, mais aussi des messages de paix et de tolérance qui passent par des souffrances atroces et des combats horribles.
Alors oui, il est important de le rappeler à nos jeunes, d’autant plus que les témoins se font de plus en plus rares.
Bravo pour cet article!
Cordialement
Ludo
[b]Est-ce que l’OTAN, Israël et les États-Unis pourraient
mettre le feu aux poudres et ainsi déclencher
une Troisième guerre mondiale? [/b]
Cette menace est bien réelle, considérant que la Deuxième guerre mondiale a été issue d’une série de petites occupations culminant en une attaque sous faux pavillon sur la Pologne (false flag attack) et que la Première guerre mondiale démarra suite à un seul assassinat politique dans un contexte d’empires en compétition.
La mauvaise conjoncture économique est aussi un facteur non négligeable !
Toutes les étapes de provocations sont en place:
Si une guerre devait être initiée, une opération sous faux pavillon pour tuer des Américains et mise sur le dos de l’Iran serait un scénario fort probable.
Ce scénario pourrait mener à une conflagration de tout le Moyen-Orient qui est déjà à feu et à sang, avec plusieurs pays sous occupations militaires.
La question qui se pose est la suivante:
combien faut-il de pays sous attaques militaires avant que l’on considère cela comme étant une guerre mondiale? Avec des fronts militaires contre l’Irak, l’Afghanistan, le Yémen, la Somalie, le Pakistan, la Palestine, et l’occupation militaire d’Haïti, la question se pose de soi.
Considérant le fait que des provocations et des plans d’attaques contre l’Iran, le Liban, la Syrie sont en place, que le Vénézuela soit dans la mire du Pentagone, que la Chine soit visée et que la Russie soit l’objet d’une menace directe par le déploiement de missiles Patriot américains en Pologne, à moins de 56 km de la frontière russe et de Kaliningrad,
la question d’une importance particulière est hautement légitime et à considérer !!!