Un arabe israélien gagnant d’Arab Idol ?

Ils sont venus nombreux du monde arabe vers Beyrouth pour tenter leur chance à la troisième saison de l’émission phare, version de "the voice", suivie par quelque 100 millions de personnes. Mohammad Assaf, l’inénarrable Palestinien de Gaza, gagant de Arab Idol 2013 a manifestement fait des émules auprès de sa communauté qui cette année a vu flamber son taux de participation. Parmi eux, des candidats pas comme les autres : Manale Moussa et Haytham Khalayli en lice pour la finale, font tous deux couler beaucoup d’encre. 

Descendants de ces Palestiniens qui lors de la création de l’Etat hébreu avaient opté pour le passeport israélien, ils sont un peu aux Palestiniens ce que sont les Harkis pour les Algériens. Ostracisés de part et d’autre. Comment donc ces Arabes israéliens ont-ils pu si aisément faire des allers retours, Beyrouth Israël, pour les impératifs de l’émission alors que des deux côtés, les frontières sont étanches avec, en cas d’infraction, des risques à encourir hautement dissuasifs ? 

Les informations qui, malgré l’autisme de la sûreté générale libanaise ont pu filtrer, laissent à penser que Manal et Haytham ont dû faire des pieds et des mains pour concrétiser leur rêve : un périple chaotique d’Israël vers Beyrouth en passant  par la Jordanie rendu possible grâce à la délivrance de documents de voyage par l’Autorité palestinienne. Et toujours pas au bout de leurs peines car ils ont rencontré un autre grain de sable dans l’engrenage : la confiscation de leur passeport respectif par le service de renseignement israélien lequel sous la pression de la société civile s’est vu contraint de faire preuve de clémence. 

Mis à part ce ramdam surréel pour un concours de chant, Manal et Haytham, présentés comme Palestiniens, ont réussi toutefois par leurs éloquentes prestations à conquérir  public et jury. Manal lors de son dernier passage a même crevé l’écran en chantant la Palestine de sa voix chaude et pleine de nostalgie. Malgré la revendication musicale de leur appartenance à la Palestine, leur statut d’Arabes israéliens risquent de leur être préjudiciable surtout en cette période explosive. La musique adoucissant les moeurs, tout reste possible. A suivre… 

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