Le drame vécu par une jeune femme , mardi 1er novembre, soulève un grand nombre de questions, auxquelles nous devrons apporter une réponse, un jour ou l’autre …
L’affaire (on n’ose plus, en de telles circonstances, parler de faits divers) a fait grand bruit. Une femme de 38 ans a accouché, ce mardi 1er novembre 2011, dans la rue. Déjà, cette simple évocation devrait nous interpeller. Mais, c’est malheureusement le triste sort de l’ensemble de ces S.D.F (ces Sans domiciles Fixes), qui nous revient en pleine figure. On ne les voit plus, tant ils sont devenus omniprésents dans nos villes. Ou alors, on détourne les yeux, en pestant contre les réseaux organisés (on ne peut nier leur existence) qui jouent de cette mendicité pour alimenter des trafics en tout genre.
Cette femme a donc accouché dans la rue, mais l’histoire ne s’arrête pas là, malheureusement. Le nouveau – né est mort rue de l’Observatoire à Paris à l’endroit même où sa mère s’était réfugiée. Est – il mort né, ou pas ? La question déchire déjà certains spécialistes, alors que la problématique devrait être toute autre.
Bien sur, on devrait, dans un premier temps, tous (et moi le premier , j’en suis conscient) s’ériger en rempart contre de telles atrocités. Comment, et avec qui ? Les questions semblent insolubles et pourtant. On a détourné les yeux pour cette femme. Et encore, on évoque son cas dans les médias, là où des dizaines d’autres connaissent des souffrances comparables. Chaque mois, tous les salariés, retraités, chômeurs, entrepreneurs,…en un mot tous les français paient des sommes astronomiques, censées financer notre système de sécurité sociale. On est en droit de demander des comptes.
On va me rétorquer, que cette femme ne voulait peut être pas, de son propre chef, aller à l’hôpital. C’est peut être une vérité, mais cherchons en la cause. Ne s’est – elle pas sentie humiliée, l’amenant par la suite à vouloir protéger son enfant contre ce dédain collectif ? Personne n’a la réponse, mais nous avons tous fermé les yeux. Les passants, les médecins, les intervenants sociaux…car cette situation se reproduit quotidiennement partout en France, et peut – on laisser l’intolérable perdurer ?
Mais, une autre actualité est à mettre en parallèle. J’entends par avance les grands esprits me reprocher des parallèles aussi faciles, et pourtant…Deux semaines avant cet accouchement morbide, un autre accouchement provoqua une tout autre agitation. 9 jours avant l’heureux évènement, le quartier d’une clinique était quadrillé de policiers, alors que plusieurs chambres étaient monopolisées pour permettre à la première Dame de France d’accoucher dans la très chic clinique de la Muette. Aucun rapport me direz – vous, ce déploiement de moyens humains et financiers n’a pas empêché 11 jours plus tard le drame, dont nous parlons aujourd’hui. N’aurait – il pas été plus responsables, pour le couple présidentiel en exercice, de connaitre la joie de cet heureux évènement dans un hôpital public, dont le président ne cesse de nous vanter la qualité ?
excellent article.
un complement d’information
Le témoignage de Miloud, le père de l’enfant, au micro RTL de Thomas Prouteau :
« C’est le seul endroit où l’on a pu s’installer avec une tente, et ma femme était déjà enceinte de presque 8 mois. Quand les contractions sont venues, j’ai vu ma femme pliée en deux dans la tente et elle m’a dit « fais-le »… j’ai commencé à la voir pousser, pousser et j’ai accueilli la tête du bébé et dès que la tête et les épaules étaient passés, après tout est sorti… Mais elle était inerte, j’ai fait 10 minutes de bouche à bouche, tout, tout, tout… Et puis bon, on avait appelé les pompiers, mais trop tard, ils ne sont pas arrivés assez vite, c’est pas de leur faute, je ne dis rien, mais bon, elle est… voilà, aujourd’hui ils nous signent les papiers de décès. Dolorès- Christina elle s’appelait, on pensait que dès que le moment serait venu, on l’aurait amenée à l’hôpital… ma femme elle a une réticence à aller à l’hôpital. C’est pour ça que moi aujourd’hui je viens d’avoir un hôtel, aujourd’hui, vous voyez un jour après j’ai un hôtel. J’aurais pu avoir ma fille avec moi. On nous a toujours orientés vers le 115 ou d’autres organismes, mais bon on a trouvé porte close pratiquement partout. L’histoire elle est là, j’ai accouché ma femme et j’ai vu mon bébé, elle était morte. »
Selon le collectif, ce drame « est significatif de la politique menée actuellement en matière d’accueil et d’hébergement et la réduction des moyens ne peut qu’engendrer des situations comme celle ci ».
« Nous souhaitons également exprimer notre colère vis a vis du gouvernement qui n’est plus à même de protéger les plus pauvres », a ajouté le collectif qui a comptabilisé [b]280 morts dans la rue [/b]depuis le début de l’année.
[u][b]EN FRANCE[/b][/u]