Les deux principaux prétendants au titre de secrétaire général de l’UMP se sont déclarés, la bagarre va pouvoir commencer. L’issue de cette course à l’échalote est très incertaine car si François Fillon a les faveurs de beaucoup de personnalités et d’anciens ministres, Jean-François Copé a la faveur des militants. Chacun compte ses soutiens, ce qui provoque un éclatement du parti qui sera difficile à éviter. Mais les socialistes ont vécu ce genre de difficultés qu’on croyait rédhibitoires, Martine Aubry a réussi à remettre de l’ordre dans la maison. L’UMP devra donc s’inspirer de cette réussite, c’est la raison pour laquelle le choix du chef rassembleur est tellement important. Et pas seulement dans la perspective de 2017. 

Copé peut compter sur les soutiens de Rachida Dati, toujours en guerre contre Fillon donc peu crédible mais aussi de Raffarin, homme plus consensuel. De son côté, Fillon est soutenu par quelques ex-ministres du précédent gouvernement : Pécresse, Bachelot ou Wauquiez, mais aussi, et c’est plus étonnant le député de la droite populaire, Eric Ciotti. 

Mais il reste beaucoup d’inconnues : pour qui « rouleront » les Chiraquiens Juppé et Baroin ? Quant à NKM, elle se verrait bien participer à la compétition et rêve de supplanter les deux favoris. A mon avis, elle a peu de chance de l’emporter et je pense qu’elle finira par rejoindre son ancien premier ministre. Xavier Bertrand n’apprécie guère Jean-François Copé et hésite à se déclarer.

Les pions sont en place, la partie d’échec peut commencer. Le député de Meaux a choisi de faire du Sarkozy dans le texte, estimant sans doute que les militants étaient encore nostalgiques de leur ancien leader. C’est une stratégie risquée, car Sarkozy, ne l’oublions pas, était le président le plus impopulaire de la 5ème République. En prenant ses distances, Fillon s’impose plus comme un leader qui n’a pas besoin d’un modèle, surtout aussi controversé que Sarkozy.