A chaque jour son événement en Ukraine depuis le début des manifestations fin novembre 2013. Depuis une semaine le dialogue semble enfin être productif entre le pouvoir et une opposition qui se montre toujours aussi ferme. La pression de la rue reste particulièrement forte et la loi d’amnistie tant attendue par les manifestants ne remplit pas toutes les conditions posées par l’opposition politique. Une opposition jusqu’au-boutiste ?

 

 


La répression policière a fait des victimes principalement à Kiev, mais aussi dans les autres villes d’un pays tiraillé entre l’Est et l’Ouest, entre la légalité et le souffle révolutionnaire. Des abus ont clairement été commis par les forces de l’ordre et l’exécutif ukrainien devait répondre aux attentes des manifestants. Les lois anti-manifestation votées par le Parlement le 16 janvier dernier viennent d’être abrogées par les mêmes élus qui les avaient votées. 

Si cette abrogation constitue un point essentiel des revendications, certaines réserves sont visibles en raison de la condition introduite par la loi. En effet, l’amnistie s’appliquera uniquement si les bâtiments administratifs et certaines voies publiques sous contrôle de l’opposition sont évacués. Un retour à la normale est largement souhaité par le pouvoir, mais la condition de voir tous ces lieux évacués dans les quinze jours fait grincer beaucoup de dents.

 

Si un compromis global n’est pas encore trouvé à ce jour, les dernières évolutions restent très positives et montrent que le président (démocratiquement élu – rappelons-le) Viktor Ianoukovitch n’est pas sourd aux protestations qui se font entendre. Un président en « arrêt maladie » si l’on en croit le site officiel de la présidence. Cette nouvelle quelque peu étonnante montre que les nerfs de tous sont mis à rude épreuve depuis deux mois et que seul le dialogue permettra une sortie de crise. La constitution d’un nouveau gouvernement sera l’objet de toutes les attentions et il faudra que toutes les personnes de bonne volonté discutent sans arrière-pensée politicienne.

 

A quand une sortie de crise définitive ? Difficile à dire tant l’opposition politique menée par Vitali Klitschko semble résolue à ne rien céder. Sauf que le compromis ne pourra se faire qu’avec une modération visible dans tous les camps. Il en va de l’avenir pacifié du pays tout entier. En Ukraine comme ailleurs, honnir un pouvoir démocratiquement élu ne sert à rien. Il faut travailler avec lui afin d’arriver à des solutions et des mesures sensées qui se révéleront positives.