Et si on boudait Londres et les Olympic Games ? En raison de motivations idéologiques (je déteste les sports de compétition), mais aussi économiques, politiques, &c. Non seulement vont-ils coûter dix fois l’estimation initiale mais, aussi, du fait d’un faux effet d’aubaine, ils rapporteront beaucoup moins à Londres que prévu. Tant mieux. Il est grand temps de réviser l’idée que des investissements qui ne profitent qu’aux mêmes rapportent à tous.

La Grèce paye cher ses Jeux Olympiques. La Grande-Bretagne déboursera encore plus cher, en coûts initiaux, induits, et en manque à gagner. Je ne reviens pas sur le coût comptable, largement détaillé (voir « J.-O. de Londres, budget explosé »). Mais sur une enquête de The Independent intitulée “Foreign visitors turn their bakcs on the Olympics”. Édifiant. Le London Eye (la grande roue proche de la Tamise) et Madame Tussauds (le Grévin londonien) commencent à s’inquiéter. Londres, pas seulement ses transports, son hôtellerie et ses restaurants, est devenu beaucoup trop cher, y compris pour des bourses confortables. Des voyagistes ont commencé à effacer de leurs catalogues les circuits incluant Londres au cours des Olympic Games. L’offre n’implique pas toujours la demande.
Moins de rentrées de TVA
David Cameron estime que les problèmes de la zone euro découlent de l’euro lui-même. Ah, Chevènement ou Marine Le Pen aussi. Fort bien. Ils n’ont pas tout faux. Mais les mêmes, tout comme les prédécesseurs de Cameron, seraient bien capables de nous vendre une coupe du monde de balle au pied pour le plaisir de parader dans les tribunes. Point de xénophobie dans cette remarque, même si je suis un peu plus celtophile (donc, proche des nationalistes écossais) qu’anglophile. Non, ce boycott, cette abstention de consommer tout et n’importe quoi, ne vise pas des nations, mais des produits. Des profiteurs aussi, indépendamment de leur nationalité. Le Royaume-Uni attendait beaucoup, ce seront de trois à cinq milliards de livres en retombées en moins des J.-O. Donc environ 600 millions en moins de TVA. La faute, aussi, aux hôteliers et restaurateurs (et aux syndicats des transports, entre autres). Londres, déjà très chère, est devenu trop chère du fait des Jeux.
Trop de réservations
Boris Johnson est allé à Davos montrer une sculpture en glace d’eau de la Tamise pour vanter les Jeux. Il avait des chambres d’hôtel à revendre. Car le Locog (le comité organisateur des London 2012 Games) avait réservé 600 000 nuitées, rien que pour les officiels des diverses fédérations sportives. Lesquels boudent. Il n’y a pas que les Grecs n’étant pas totalement défrayés qui prennent peur des coûts. Près d’un cinquième des chambres réservées ne seront pas occupées.
Cela libère des chambres, mais il faudra les négocier au cas par cas. Car les hôteliers, pour le moment, n’ont pas baissé leurs prix, dissuasifs. Simon Calder avait réservé une chambre pour début août dans le borrough d’Holborn. 450 £ (près de 480 euros) la nuit. Quatre fois plus que le tarif actuel de fin janvier. Une fois et demie plus cher que pour un séjour aoûtien haute-saison l’an dernier. Certes, il y a l’inflation. Due aussi à l’augmentation de la TVA qui, selon Nicolas Sarkozy, n’a aucune influence sur les prix à la consommation. Mais quand même…
On s’attend à un taux de vacance de 20 %, soit un million de chambres vides. Mais pas forcément à des prix au rabais. Tout, à Londres, va coûter plus cher cet été.
Puis-je vous suggérer des jeux interceltiques, beaucoup moins chers à organiser ?
Dix fois davantage
Le Monde résume : « Le gouvernement britannique avait en effet budgété 2,37 milliards de livres (2,8 milliards d’euros) en 2005 puis 9,3 milliards de livres (10,8 milliards d’euros) en 2007 pour l’organisation de ces Jeux. Et selon la chaîne de télévision britannique Sky Sports, le coût pour le contribuable s’élèverait en réalité à plus de 12 milliards de livres (14,3 milliards d’euros). ». C’est gentil. En fait, ce sera sans doute le double (24 milliards), soit dix fois l’estimation initiale. N’y revenons pas (voir le lien supra ou ici).

Qatari Diar, une financière qatari, espère beaucoup de retombées. Allez, soutenez le PSG… Ou pas.