Hammamet a accueilli le 19 Avril dernier un meeting du parti islamiste tunisien Ennahdha. Si le propriétaire avait dans un premier temps refusé de louer la salle devant abriter le meeting politique, c’est une salle en effervescence et archi comble qui était acquise au leader du parti Ennahdha, Ghannouchi. La présence de quelques contestateurs scandant « Ghannouchi dégage » n’a pas empêché le meeting d’arriver à terme.
Dès 09h00 du matin, la salle était déjà pleine. Quoi de mieux pour annoncer les couleurs que d’arborer les murs de différentes banderoles à l’effigie des martyrs de la révolution. Si la direction du parti n’a pas cessé de réclamer haut et fort qu’ils sont loin d’être des intégristes, les professionnels de la classe politique et les professionnels industriels sont un peu dubitatifs. Donc Hammamet est un lieu symbolique pour lancer cette réconciliation et permettre aux gens de se faire leur propre idée sur le programme du parti islamiste.
Ayed Manari, représentant du parti à Hammamet, prenant enfin la parole vers 10h revient en détails sur les difficultés qu’il a eues à organiser ce meeting. «Certaines rumeurs prétendent qu’Ennahdha est un danger pour le tourisme pour affoler la population. Ceci est faux et archifaux. Notre vision en est seulement beaucoup plus grande. A cet effet, une déclaration pour appeler à soutenir une saison touristique plus florissante sera lue durant la cérémonie». En effet visant à promouvoir le tourisme tunisien sera plus tard lu en Français, arabe, anglais et notamment l’Allemagne.
Si les Passages de Rached Ghannouchi sont parfois chahutés dans certains régions, force est de reconnaitre qu’il a de nombreux soutiens. Et les campagnes de dénigrement du parti islamiste commencent plutôt à énerver certains tunisiens. Comme ce chauffeur de Kélibia, qui lors du passage du dirigeant dans la région qui avança que : «Ce n’est vraiment pas correct de venir manifester et gâcher une belle journée pour des gens qui se sont autant investis dans la révolution et la lutte contre Ben Ali. Ces contestataires n’ont aucun droit d’être là!». Néanmoins à un professeur d’anglais qui était à son coté de lui dire : «Ils sont libres d’exprimer leurs avis, mais c’est aux médias d’être plus justes. Nous ne sommes invités qu’au titre d’accusés et devons toujours nous justifier. La Tunisie est une, alors, arrêtez de jouer à cette islamophobie. Vous ne vous rendez pas compte qu’à ce jeu, vous parlez que de nous et vous nous faites de la publicité!».
Et ceci est perceptible sur le terrain, car les moindres faits et gestes du parti islamiste est largement couvert autant pas les médias tunisiens qu’européens. Et ce tapage médiatique semble bien réussir au parti de Rached Ghannouchi. Etant déjà le parti le mieux organisé et le mieux structuré du paysage médiatique tunisien, C’est sûr qu’ Ennahdha a son mot à dire sur le futur de la société tunisienne et le nier ne serait que pure folie.
Présent en France pour assister à la 28e rencontre des musulmans de France, Ghannouchi s’est pris au jeu de répondre aux questions qui brulent les lèvres de la classe politique française. Heureux de cette liberté de parole en fin retrouvé, lui qui a été en exil pendant plus de 18 ans à Londres, a notamment rappelé que le printemps arabe amorcé en Tunisie se propagera inévitablement dans tous les pays arabes : "Il n’y a pas un pays arabe qui ne sera pas touché par le vent de la révolution, assure-t-il ce lundi 25 avril, parce que les situations se ressemblent : absence d’Etat de droit, transformation de l’Etat en mafia, chômage, grand écart entre l’Etat et la société."
Et c’est avec joie qu’il a l’offre de dialogue lancé par le ministre français des affaires étrangères, Alain Juppé. Car dit-il : "C’est une bonne nouvelle, venue un peu tard, mais c’est très bien, juge-t-il. La France est un pays important pour nous et cela aura des conséquences positives sur les relations franco-tunisiennes, c’est pour cela que nous valorisons ces déclarations." "Les problèmes d’immigration trouveront dans ce cadre une solution". Lui a reconnu que nul besoin de vouloir instaurer la Charia en Tunisie, car la Tunisie est selon sa propre constitution un pays islamique et ses lois sont basées en grade majorité sur les lois islamiques. Et ça les européens doivent le comprendre.
Son parti n’a jamais fait mention d’imposer quoi que ce soit et sur l’acquis en matière de liberté et d’égalité en Tunisie sera sauvegardé et voire enrichi. Le vocabulaire du chef politique islamiste ne contenait que des mots audibles par les européens : "démocratie", "égalité des sexes", "liberté de conscience et d’expression", "justice pour tous", "préservation de l’environnement" et bien d’autres.
C’est qui est sûr ce qu’on doit bien lui accorder le bénéfice du doute et espérer que ces mots mielleux se transforment en actes.
Pour ma part je suis de ceux qui pensent que les propositions et les points de vues d’Ennahdha doivent être discutés, analysés pour si besoin est, faire ressortir les limites et montrer combien de fois certains d’entres elles (propositions) sont inapplicables.
[b]A suivre :
L’article que je n’ai jamais osé mettre en ligne parlait de l’arrivée imminente du Pouvoir Islamiste.
J’ai crains à cette époque (Un mois à peu près), de me tromper.[/b]
J’aimerais bien le lire moi, au moins nous ne dirons pas que nous n’avons pas été prévenus. C’est qui est sûr ce que le retour d’une république purement islamique en Tunisie est impossible. Les Etats unis ne laisseront pas faire, L’armée ne se laissera pas faire, la France aussi et le peuple tunisien non plus.