Un des 30 salafistes tunisiens jugés pour « terrorisme » et complot présumés a été condamné à mort et sept à perpétuité par décision de la Cour d’appel à Tunis, devant laquelle ils comparaissaient depuis le 15 janvier, au milieu d’une mobilisation contre la peine capitale.
Selon le verdict prononcé dans la nuit de mercredi à jeudi, Saber Ragoubi, 24 ans, a vu son jugement à la peine capitale confirmé mais un second condamné à mort a été jugé à perpétuité.
Six autres ont été condamnées à la prison à vie et les 22 accusés restants, parmi lesquels sept ont bénéficié d’un allégement, se sont vu infliger des peines allant de 30 à 3 ans d’emprisonnement.
Les prévenus âgés de 22 à 42 ans, revendiquant, pour certains, une idéologie salafiste prônant un retour aux origines de l’islam, ont été jugés pour leur d’implication présumée dans des affrontements armés ayant fait entre décembre 2006 et janvier 2007 14 morts, dont un officier et un agent de sécurité, selon les autorités.
Faisant suite à un premier jugement contesté et boycotté par la défense en décembre 2006, le procès en appel a donné lieu durant deux jours en continu à des plaidoiries non stop de la défense, qui a réclamé soit l’aquittement, soit l’allègement des peines en soulignant « irrégularités » et « entorses au droit ».
L’absence de preuve à charge et la pratique de la torture « pour arracher de faux aveux » ont été au centre des plaidoiries, qui ont nécessité parfois des rappels à l’ordre du président de la Cour Manoubi Hmidane.
Son verdict a été jugé « sévère » par la défense et provoqué émotion et pleurs parmi les proches des accusés. « C’est une grande déception, surtout le maintien de la peine capitale pour Saber Ragoubi », a déclaré à l’AFP l’avocat Samir Ben Amor, Me Radhia Nasraoui qualifiant le verdict de « catastrophique ». « Je rentre à la maison avec une trop mauvaise nouvelle. Je suis amer, désespéré! », a lancé Lamine, le père de Saber, étouffant un sanglot.
Outre l’accusation de « complot contre la sûreté intérieure », les prévenus ont été jugés « en vrac » selon la défense, pour « tentative d’attaques visant à changer le régime », assassinats, maniement d’armes et adhésion à une organisation terroriste. Durant leur procès, ils ont nié leur adhésion aux projets d’une bande armée dénommée « Soldats d’Assad Ibn Fourat » qui avait établi un camp d’entraînement à Ain Tbournek, sur les hauteurs de Grombalia (40 km de Tunis), théâtre des violences.
Ils ont répété à l’envi avoir côtoyé fortuitement les meneurs en cherchant un refuge dans cette zone boisée pour échapper à la police à leurs trousses pour cause de pratique religieuse et port de barbe. Quelque-uns ont cependant reconnu avoir été initiés au maniement de Kalachnikov, mais tous ont nié avoir nourri un projet de déstabilisation du régime en Tunisie, affirmant que des aveux leur avaient été arrachés sous la torture.
Le parquet et les avocats de la partie civile ont réclamé le maintien de la peine capitale pour délits « terroristes » et « intentions criminelles prouvées ».
Au moment de faits, les autorités avaient indiqué avoir saisi six Kalachnikov, des explosifs et plans de sites des ambassades américaine et britannique. Selon elles, le noyau armé de la bande s’était introduit par la frontière algérienne, après un séjour dans les maquis du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), devenu branche d’Al-Qaïda au Maghreb.
De ce noyau – composé d’un Mauritanien et de cinq Tunisiens, dont le chef Lassad Sassi, jihadiste vétéran d’Afghanistan – quatre sont morts, et deux autres arrêtés avant les accrochages. Ces derniers sont jugés séparément.
Ces violences étaient les plus importantes en Tunisie depuis l’attentat revendiqué par Al-Qaïda sur l’île de Djerba (21 morts, le 11 avril 2002).
Le procès a été suivi par des diplomates et des observateurs étrangers dont Me Denys Robillard, mandaté par la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) et Amnesty International.
La FIDH et des opposants tunisiens se sont mobilisés contre la peine capitale. La Tunisie observe un moratoire de facto sur les exécutions et son président Zine El Abidine Ben Ali s’est engagé en novembre dernier à « ne jamais signer l’exécution de condamnés à mort ». (AFP – 21.02.2008)
Un des 30 salafistes tunisiens jugés pour « terrorisme » et complot présumés a été condamné à mort et sept à perpétuité par décision de la Cour d’appel à Tunis, devant laquelle ils comparaissaient depuis le 15 janvier, au milieu d’une mobilisation contre la peine capitale.
Selon le verdict prononcé dans la nuit de mercredi à jeudi, Saber Ragoubi, 24 ans, a vu son jugement à la peine capitale confirmé mais un second condamné à mort a été jugé à perpétuité.
Six autres ont été condamnées à la prison à vie et les 22 accusés restants, parmi lesquels sept ont bénéficié d’un allégement, se sont vu infliger des peines allant de 30 à 3 ans d’emprisonnement.
Les prévenus âgés de 22 à 42 ans, revendiquant, pour certains, une idéologie salafiste prônant un retour aux origines de l’islam, ont été jugés pour leur d’implication présumée dans des affrontements armés ayant fait entre décembre 2006 et janvier 2007 14 morts, dont un officier et un agent de sécurité, selon les autorités.
Faisant suite à un premier jugement contesté et boycotté par la défense en décembre 2006, le procès en appel a donné lieu durant deux jours en continu à des plaidoiries non stop de la défense, qui a réclamé soit l’aquittement, soit l’allègement des peines en soulignant « irrégularités » et « entorses au droit ».
L’absence de preuve à charge et la pratique de la torture « pour arracher de faux aveux » ont été au centre des plaidoiries, qui ont nécessité parfois des rappels à l’ordre du président de la Cour Manoubi Hmidane.
Son verdict a été jugé « sévère » par la défense et provoqué émotion et pleurs parmi les proches des accusés. « C’est une grande déception, surtout le maintien de la peine capitale pour Saber Ragoubi », a déclaré à l’AFP l’avocat Samir Ben Amor, Me Radhia Nasraoui qualifiant le verdict de « catastrophique ». « Je rentre à la maison avec une trop mauvaise nouvelle. Je suis amer, désespéré! », a lancé Lamine, le père de Saber, étouffant un sanglot.
Outre l’accusation de « complot contre la sûreté intérieure », les prévenus ont été jugés « en vrac » selon la défense, pour « tentative d’attaques visant à changer le régime », assassinats, maniement d’armes et adhésion à une organisation terroriste. Durant leur procès, ils ont nié leur adhésion aux projets d’une bande armée dénommée « Soldats d’Assad Ibn Fourat » qui avait établi un camp d’entraînement à Ain Tbournek, sur les hauteurs de Grombalia (40 km de Tunis), théâtre des violences.
Ils ont répété à l’envi avoir côtoyé fortuitement les meneurs en cherchant un refuge dans cette zone boisée pour échapper à la police à leurs trousses pour cause de pratique religieuse et port de barbe. Quelque-uns ont cependant reconnu avoir été initiés au maniement de Kalachnikov, mais tous ont nié avoir nourri un projet de déstabilisation du régime en Tunisie, affirmant que des aveux leur avaient été arrachés sous la torture.
Le parquet et les avocats de la partie civile ont réclamé le maintien de la peine capitale pour délits « terroristes » et « intentions criminelles prouvées ».
Au moment de faits, les autorités avaient indiqué avoir saisi six Kalachnikov, des explosifs et plans de sites des ambassades américaine et britannique. Selon elles, le noyau armé de la bande s’était introduit par la frontière algérienne, après un séjour dans les maquis du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), devenu branche d’Al-Qaïda au Maghreb.
De ce noyau – composé d’un Mauritanien et de cinq Tunisiens, dont le chef Lassad Sassi, jihadiste vétéran d’Afghanistan – quatre sont morts, et deux autres arrêtés avant les accrochages. Ces derniers sont jugés séparément.
Ces violences étaient les plus importantes en Tunisie depuis l’attentat revendiqué par Al-Qaïda sur l’île de Djerba (21 morts, le 11 avril 2002).
Le procès a été suivi par des diplomates et des observateurs étrangers dont Me Denys Robillard, mandaté par la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) et Amnesty International.
La FIDH et des opposants tunisiens se sont mobilisés contre la peine capitale. La Tunisie observe un moratoire de facto sur les exécutions et son président Zine El Abidine Ben Ali s’est engagé en novembre dernier à « ne jamais signer l’exécution de condamnés à mort ». (AFP – 21.02.2008)
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