Tunisie: démocratie et tourisme.

 

                          Du bon usage de la démocratie…

    Il est curieux de constater que les mouvements ayant secoué quelques pays ont des effets surprenants. Ainsi en Tunisie. 

C’était une destination de prédilection des Français pour les vacances, le soleil à un coût avantageux. Pour la chirurgie, éventuellement. Pour y acquérir des biens (MAM) ou y faire travailler les usines. Et puis, il suffit d’un sursaut démocratique de son peuple, dont l’histoire et la vie politique nous intéressait bien, pour que cette destination soit boudée, au moins pour l’année en cours. 
Sous la coupe réglée d’un dictateur et de sa famille, la Tunisie avait tout pour plaire. On était assuré d’y trouver la tranquillité, avec juste ce qu’il fallait de folklore pour se croire aux confins du désert, avec un verre de thé à la main, en respirant le parfum du jasmin.
La dictature pour les autochtones, et la sérénité pour les touristes. Une dictature dont nous n’aurions pas voulu mais qui était si acceptable ailleurs.
Et d’approuver leur indignation, leur libération au point d’éviter d’aller voir à quoi elles ressemblaient. Notre approbation dispensait de notre soutien pour leur première industrie. Et entrainait le rejet de ceux qui tentaient de rejoindre notre pays. Leur sympathique tentative de démocratie était synonyme du risque détestable d’émigration. Ce n’est pas du temps de Ben Ali que ces choses-là seraient arrivées !
Il en va de même pour l’Egypte dont le charme depuis Napoléon ne se dément pas. Plus de dictateur, plus de tourisme. La liberté des autres nous fait tout craindre. Pourtant l’émigration égyptienne ne nous concerne pas. Ne restent que les bienfaits de l’ordre dictatorial. Les Pyramides peuvent encore attendre avant de nous contempler. 
Quant au Maroc, le salon de l’immobilier à Paris a moins fait recette. Plus facile à comprendre lorsqu’un attentat survient à Marrakech pour vous couper l’envie de vous y installer. 
Nos bonnes intentions naturelles sont pleines de contradictions avec lesquelles on vit très bien. Le panurgisme exclut le courage, la réflexion et sert d’excuse à notre conscience. De Gaulle parlait jadis de veaux. Il avait oublié les moutons dans son bestiaire. 
Les offices du tourisme hexagonaux annoncent des réservations en hausse pour cet été. Le malheur des uns… fait les profits des autres.

4 réflexions sur « Tunisie: démocratie et tourisme. »

  1. Bonsoir Jacques :

    Un instant de répit, pour venir lire, et apprécier cet article.

    Juste ajouter (si ce n’est déjà dans le texte) que la défection des touristes pour l’Égypte et la Tunisie si la peur du « tumulte » effraie ceux qui avaient les moyens de s’y rendre, pour les le tourisme héxagonal en forte hausse cette année, je pense que la baisse des revenus prend la pas sur l’envie de voyager.

    Longue phrase un peu tirée par les cheveux.

    Tout çà pour dire que le pouvoir d’achat ne permet plus à la classe moyenne, de s’offrir des vacances hors de nos frontières.
    Quant aux bas revenus, les campings feront le plein de touristes, les vacances chez l’habitant également.

    Les colonies de vacances vont reprendre des « couleurs », et les familles se reformeront avec la venue de cousins, cousines qui n’ont plus les moyens de s’offrir d’autres vacances.

    Mais la France va souffrir car le tourisme international en pâtira.

    [/b]

  2. Bonsoir Sophy, tout à fait d’accord avec votre point de vue. Pourtant les prix bradés pour la Tunisie ne font pas recette. Côté international quand on voit les prix des apparts à Paris, on peut espérer que la fin n’est pas pour demain. Pour qu’un natif se loge à Paris, il faut environ 10 000 euros de salaire. La France n’est pas partout à la même enseigne. Quoi qu’il en soit le pouvoir d’achat baisse. Une question: avant le pouvoir d’achat se disait? Je ne retrouve pas le mot qui lui ne laissait pas croire à un pouvoir.

  3. [b]Moi non plus ce soir, Jacques, à cette heure j’ai la mémoire qui flanche.
    Je cherche…sais plus.[/b]

  4. Les Français vont rester en France cette année, tant mieux. A condition que les « professionnels  » du tourisme n’en profitent pas pour augmenter les prix.

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