Encore sous le choc d’une terrible fusillade meurtrière, l’Amérique proteste contre le lobby des armes à feux et la législation sur le port d’arme, considéré aux États-Unis comme un droit constitutionnel, en dépit des nombreux drames causés dans les écoles et les foyers américains par les armes à feu.
Permis de tuer
C’est une énième tuerie qui endeuille aujourd’hui les États-Unis. Le mercredi 14 février 2018 fut en effet une bien triste Saint-Valentin pour les élèves et enseignants du lycée Marjory-Stoneman-Douglas à Parkland, qui déplorent aujourd’hui 17 victimes, mortes sous les balles d’un ancien élève revenu faire un carnage. Dans un pays où les étrangers, par crainte du terrorisme, doivent montrer patte blanche pour pouvoir entrer sur le territoire, à grand renfort de formulaire ESTA, de green card et de visa, on se demande pourquoi le gouvernement se montre aussi laxiste sur le contrôle des personnes souhaitant acquérir une arme, et comment il est possible de se procurer une arme à feu dès 18 ans, quand l’alcool et les jeux d’argent sont interdits jusqu’à 21 ans.
Une législation en faveur des lobbies
Il est plus facile pour certains de pointer l’équilibre mental du tueur plutôt que le lobby des armes à feu, qui génère plusieurs millions de dollars et qui n’hésite pas à investir de grosses sommes en politique. C’est ce que dénonce Emma Gonzalez, une lycéenne qui a survécu au massacre et qui blâme le président américain, Donald Trump, dans une vidéo où la jeune fille mentionne les 30 millions de dollars versés par la National Rifle Association pour soutenir la politique de Trump et inversement. De son côté, le Président Trump pose aux côtés de victimes et de secouristes de ce tragique événement avec un sourire inconvenant et affiche un pouce levé déconcertant. Dans ses déclarations, il préfère souligner les “problèmes mentaux” de Nikolas Cruz, le jeune homme de 19 ans qui a fait 17 victimes. S’il était effectivement suivi pour ses troubles du comportement, on peut s’interroger sur la facilité avec laquelle il a, malgré un profil à risques, pu se procurer une arme à feu, qui plus est un fusil d’assaut MR-15, ainsi qu’une quantité impressionnante de munitions.
Les citoyens contre les armes à feu
C’est contre cette facilité à se procurer des armes à feu que de nombreuses voix s’élèvent une énième fois aujourd’hui, dont celle de l’actrice Mayim Bialik, qui joue dans la série The Big Bang Theory, et qui a publié une vidéo d’environ quatre minutes dans laquelle elle invite les citoyens désireux de faire bouger la loi à agir, notamment par des actes symboliques de désobéissance civile tels que le National School Walkout, un boycott des écoles de 17 minutes en signe de protestation.
Est-ce la somme de ces voix qui s’élèvent pour protester ou les comparaisons quasi systématiques et quasiment systématiquement à son désavantage avec le précédent président, Barack Obama, toujours jugé exemplaire, bien qu’il n’ai pas réussi à faire changer la législation, qui pousse Trump à s’adoucir ? Toujours est-il qu’il a finalement annoncé soutenir “les efforts pour améliorer le système fédéral de contrôle des antécédents”.