Réalisateur : Olivier Baroux
Date de sortie : 3 février 2016
Pays : France
Genre : Comédie
Durée : 94 minutes
Budget :
Casting : Jean-Paul Rouve (Jeff), Isabelle Nanty (Cathy), Claire Nadeau (Mamie Suze), Sarah Stern (Stéphanie), Pierre Lottin (Wilfried), Theo Fernandez (Donald)
Troisième collaboration après Ce soir je dors chez toi en 2007 et Les Tuches en 2011 pour Olivier Baroux le réalisateur et Jean Paul Rouve l’acteur. Voilà donc 5 ans que les premières aventures de cette famille très « simple », aussi bien sur le plan intellectuel que sur leur mode de vie, gagnant 100 million d’euros à la loterie, attend sa suite. Un deuxième épisode rendu possible grâce au succès public du premier film, 1,5 millions de spectateurs tout de même ! Alors ce voyage aux Etats-Unis a-t-il tout d’un rêve ou bien est-ce un cauchemar ?
Le scénario est d’une grande simplicité : Coin Coin ne va pas être présent à Bouzolles pour son anniversaire, partant de ce principe, s’il ne vient pas voir sa famille, c’est sa famille qui viendra à lui, à Los Angeles. Une surprise pas vraiment appréciée par le jeune homme en question, d’autant plus qu’il côtoie le gratin universitaire américain avec ses sororités portant des lettres grecques, ses pratiques religieuses et ses fêtes alliant alcool et débauche. Cette arrivée inopinée risque de le décrédibiliser.
Si lors du premier film, on a ri, ici on rira 2 fois plus. Autant dire que cette suite est réussie. On est dans la même lignée que l’opus précédent, même type d’humour, même genre de vannes, même narration faite principalement par le benjamin, même schéma narratif, bref on n’est pas dépaysé. En 5 ans, la vie des Tuches n’a pas vraiment changé, les parents vivent toujours sans travailler et prônent une vie pleine de chômage, le grand frère rêve toujours de devenir une star du rap, la sœur d’être actrice ou mannequin et mamie Suze toujours aussi alcoolique. La caractérisation des personnages reste figée ce qui permet à ceux qui n’ont pas vu le premier de ne pas se perdre en allant voir ce 2ème opus, on reste sur un schéma fixe et une trame semblable comme si les scénaristes avaient simplement rempli un texte à trous. Et cela est une véritable faiblesse ! Niveau humour parfois c’est lourd et sans raffinement mais parfois on est dans le burlesque, dans l’absurde et là c’est drôle. La phrase : « si tu m’entends, crie cacahuète » en est un bon exemple. Puis on ne compte pas le nombre de répliques faisant mouche en déclenchant l’hilarité dans la salle, ainsi que les situations incongrues dans lesquels évolue la joyeuse troupe. Le comique passe beaucoup par le visuel, il suffit de voir le look de Jeff Tuche, son étrange coupe de cheveux issue de l’ancienne Allemagne de l’Est, pour s’en rendre compte.
Hormis ce côté humoristique le film offre une réflexion sur l’Amérique. Elle est vue comme une terre de travail, même Jeff, chômeur notoire, s’y met ! Il crée et développe sa clinique de chirurgie esthétique grâce à des spots publicitaires très « rentre dedans » et complètement délurés. C’est également le pays des campus, des indiens dans leurs réserves, des concours de gloutonneries insensés, des faux agents de stars vendant du rêve à des minettes naïves, de l’argent roi pouvant tout acheter même les personnes, du gigantisme et de la réussite à tout prix. Comme tout film familial, grand public et plein de bons sentiments, cela se termine sur une morale simplissime : il ne faut pas nier ses racines car le naturel revient au galop.