Personne ne l’attendait. Personne n’y croyait vraiment… Et pourtant, le premier qualifié pour la finale homme de l’open d’Australie est bien français et il s’appelle Jo-Wilfried Tsonga ! Enorme depuis le début du tournoi, le manceau a littéralement laminé Nadal lors d’une demi-finale à sens unique.
6-2 6-3 6-2 en 1h57. Tout est dit. Le score parle de lui-même. Il n’y eut qu’un seul joueur sur le court. Et ce ne fut pas celui que tout le monde pouvait croire. Non le deuxième joueur mondial, la terreur hispanique, lui qui n’avait encore concédé aucun set depuis le début du tournoi, n’a jamais réussi à simplement exister durant cette demi-finale.
Le français, lui, toujours décontracté et sûr de son jeu, a fait tout ce qu’il devait faire. Assurer une mise en jeu tonitruante, se battre en retour et ne jamais lâcher dans les duels de fonds de courts, la grande force de l’espagnol. Et, en ce jeudi 24 janvier, tout s’est passé comme dans un rêve. Les stats sont affolantes, « Jo » a dominé tous les compartiments du jeu. Il a tapé 49 coups gagnants n’en laissant seulement 13 à son adversaire, écoeuré devant une telle facilité. Le français, 38ème mondial au classement technique avant le tournoi, a également servi 17 aces dont la balle de match pour 2 concédés. Impressionnant.
Une énergie de tous les instants
Rafael Nadal n’a jamais semblé capable de renverser le cours de la rencontre. Le français a déroulé un tennis exceptionnel de bout en bout avec la maestria des plus grands et l’énergie d’une jeunesse débordante.
Après un parcours tout proche de la perfection- Tsonga ayant éliminé Andy Murray (tête de série n°9), Garcia-lopez, Richard Gasquet (n°8) et Youzhni (n°14)- le jeune français, âgé de seulement 22 ans, s’apprête à jouer sa première finale d’un tournoi du grand Chelem. Et, après ce qu’il a montré aujourd’hui, ni Djokovic ni même le maître Federer ne doivent espérer une rencontre facile. Non, le français mérite totalement sa place de finaliste. Son envie, sa haine de la défaite, sa volonté de se battre sur chaque balle et de ne jamais lâcher le moindre millimètre à son adversaire, font de Tsonga bien plus qu’un joueur attachant : c’est un futur champion.
Aux Antipodes, « Jo » est bien. Eloigné (pour l’instant) d’une trop grande couverture médiatique, le jeune français peut pousser encore un peu le rêve de cette quinzaine et remporter un sacre aussi mérité qu’inattendu. En tout cas, sept ans après Arnaud Clément, un français se retrouve à nouveau en finale d’un tournoi du Grand Chelem. Et avec lui, tous les espoirs sont permis.
Antoine