Notre président a la niaque. Il a décidé d’étouffer son adversaire principal : « Hollande, je ne vais pas le laisser respirer » (Télérama) 

Tel un Zébulon, il va sillonner le pays à un rythme à donner le tournis et surtout, il va défourailler la machine à idées. Des idées à tour de bras, plus extravagantes les unes que les autres, qu’on lance comme autant de ballons d’essai. Quitte même à se contredire, ça ne fait rien, l’essentiel est d’occuper le terrain, d’imposer le rythme. Plus c’est gros plus ça passe. Les conseillers sont au four et au moulin, trois idées par jour, il ne faut pas faiblir.

C’est une tactique qui lui a déjà réussi mais qui risque d’abasourdir aussi les électeurs. On a du mal à suivre mais il faut reconnaitre que ce qu’il « envoie » est plutôt étonnant.

« Redonner la parole au peuple », dans sa bouche, c’est une énormité. On a vu ce qu’il en a fait de la parole du peuple après chaque élection défavorable. Se présenter comme un candidat antisystème, là c’est une insulte à notre intelligence. Je dois dire que j’admire son aplomb, mais je suis ébahi que personne dans son entourage ne lui fasse remarquer qu’il pousse le bouchon un peu loin. 

Pendant ce temps-là, on oublie de parler du bilan d’un quinquennat désastreux. Il concède qu’il n’a pas tout réussi, c’est un euphémisme. Certains de son camp vont même plus loin : s’il est réélu, il aura les mains libres pour faire toutes les réformes qu’il n’a pas pu faire, sans se préoccuper d’une éventuelle réélection. Donner carte blanche à Sarkozy encore 5 ans ? Là, ça fait vraiment peur. 

Quant à la menace de proposer trois idées par jour, je n’y vois pas d’inconvénient à condition qu’elles soient bonnes. Et si vous nous présentiez votre programme, monsieur le Président ? 

Quoi, j’ai dit un gros mot ?