La compagnie aérienne de Richard Branson, Virgin Atlantic, est peu connue des touristes et voyageurs français, si ce n’est de nom… ou pour se rendre, depuis Londres, à Glasgow, Manchester, et surtout vers l’Australie, l’Amérique du Nord, les Caraïbes, l’Extrême-Orient ou encore l’Afrique du Sud. Mais ses appareils risquent d’être davantage empruntés par des Français, sous pavillon Air France, KLM ou Delta Airlines. En effet, Air France-KLM, partenaire de l’américaine Delta Airlines, pourrait devenir un repreneur de Virgin Atlantic, qui perdrait son nom et ses couleurs…
Selon Willie Walsh (British Airways-Iberia), les jours de Virgin Atlantic, la compagnie aérienne de Rirchard Branson, sont comptés. L’américaine Delta Airlines pourrait acquérir 49 % des parts de Virgin Atlantic détenues par Singapour Airlines, et le reste irait à Air France-KLM-Alitalia et possiblement d’autres repreneurs.
Selon Willie Walsh, Delta Airlines convoite les créneaux de Virgin Atlantic depuis London-Heathrow et conserver le nom de la nouvelle filiale ne représenterait que fort peu d’intérêt. Delta reste la plus grande compagnie aérienne mondiale, et gagnerait à augmenter encore sa notoriété au Royaume-Uni.
Que deviendraient les autres appareils de Virgin Atlantic ? Certes, le nom évoque une chaîne de magasins, le tourisme spatial, et surtout celui de son fondateur, notamment pour les Européens.
La compagnie aérienne, fondée en 1984, a refusé toutes sortes d’alliances commerciales (qui permettent soit de voler sur les appareils d’une compagnie partenaire dès l’aéroport d’embarquement initial, soit d’obtenir plus aisément une correspondance).
Toutefois, rien n’est fait, et la confidence de Willie Walsh au Telegraph vise peut-être à faire monter les enchères pour une compagnie que sa propre alliance, Oneworld, ne pourrait obtenir. En effet, les autorités de la concurrence bloqueraient certainement cette acquisition. Lufthansa, et Star Alliance, pourraient réagir.
Delta et Air France-KLM avaient déjà négocié avec Branson en février 2011. Mais ce dernier aurait voulu conserver ses droits sur sa marque. La compagnie est déficitaire et cette fois, Branson pourrait renoncer à ses prétentions.
Virgin Atlantic maintient pour le moment six vols quotidiens vers New York, et concurrence des compagnies à bas coût sur certaines destinations. Elle avait récupéré, mi-novembre, des créneaux pour son offre court-courrier vers l’Écosse depuis Londres, en synergie avec Aer Lingus (qui fournira les appareils et les équipages aux couleurs de Virgin Airline). Willie Walsh a estimé que cette offre de proximité ne sera guère rentable.
Virgin Atlantic a aussi récemment tenté d’attirer une clientèle d’affaires avec une offre de première classe assortie à des salons rénovés des aéroports JFK et Newark et annoncé un retour sur la liaison vers Vancouver (celle vers Toronto semble définitivement abandonnée).