C’est peut-être le bateau le plus connu dans toute l’histoire de la marine. Le Mayflower, la Pinta, la Niña et la Santa maria de Colomb, l’Hexodus, le Potemkine arrivent bien loin derrière lui (ces navires étant chargés et /ou ayant changés l’Histoire. Qui ne connait pas le Titanic? Même si le film de James Cameron nous l’ a fait ressurgir de nos mémoires, il faut l’avouer: le Titanic avait, a, et aura toujours une auréole de mystère. Quatre-vingt dix sept ans d’histoires de toutes sortes: des plus farfelues au plus émouvantes. On pourrait écrire des tomes entiers grâce à la richesse des anecdotes et à la grande quantité d’informations. Cependant il y a une version peu connue du public qui mérite toute notre attention.

 


 

Le 14 avril 1912, la nuit est froide et nul ne se doutait de la tragédie qui allait se dérouler. Les opérateurs de radio Phillips et Bride étaient tellement débordés par les télégraphes des passagers qu’ils ne retransmettaient pas tous les avis de formation d’icebergs au capitaine Smith. Ils s’en prirent même à l’opérateur de radio Cyril Evans du Californian qui voulait les mettre en alerte sans succés. Ce dernier déconnecta la radio pour aller dormir. Ce fait est très important car quand le Titanic demanda de l’aide, le bateau le plus proche était le Californian mais il n’y avait personne à la radio. Les normes maritimes obligeront par la suite à avoir une surveillance permanente de la radio. Quand vers minuit le Titanic heurta un iceberg, tout le personnel pensa que c’était juste une petite plaie. D’ailleurs qui allait douter de la forteresse de ce monstre d’acier!  Malheureusement l’eau rentra rapidement  dans les compartiments inférieurs et s’enfonça inexorablement. Le capitaine Smith fit lancer des feux de détresse qui ne représentèrent que des étincelles au milieu de l’océan. Le navire sombra avec plus de 1500 personnes. Pendant des décennies toute la communauté maritime s’acharnera sur le capitaine Stanley Lord du Californian, lui reprochant de n’avoir rien fait. Celui-ci affirma n’avoir rien vu et même de l’avoir su, il n’aurait rien pu y faire à cause de la présence de nombreux icebergs qui auraient constitués une grave menace pour son propre bateau. Des hommes d’équipage auraient vu des lumières mais on les attribua plus tard à ceux lancés par le Carpathia pour trouver des survivants. Un rapport datant de 1962 révéla qu’il y avait un autre bateau dans la zone. Un foquier norvégien appelé Samson travaillait de manière illégale. Le second de bord Hendrik Naess déclara que pendant sa garde du 14 avril 1912, il avait vu des lumières assez prés du navire. Le capitaine Ring pensant qu’ils allaient être arraisonnés par les autorités s’empressa de fuir. Le Samson n’étant pas muni de radio, s’en alla se ravitailler à Isafjordhur, un petit port d’Islande. C’est là que tous apprirent la terrible tragédie. Malgré cette information, l’organisme chargé de l’enquête refusa de ré ouvrir le dossier empêchant ainsi de rendre les honneurs au capitaine Lord qui mourut cette année là. En 1912, la compagnie White Star Line, propriétaire du navire et le capitaine Smith (disparu dans le naufrage) n’ont pas été reconnus coupables. Tout le poids de la responsabilité est retombé sur le capitaine Lord. A cette époque ce n’est pas une condamnation devant un tribunal mais une "faute morale impardonnable" . Stanley Lord fut contraint de démissionner et acheva sa carrière dans la honte et le mépris. Il en fût de même pour Bruce Ismay, le président de la compagnie qui se trouvait à bord. Il se sauva mais de manière très peu élégante, oubliant la devise: "les femmes et les enfants d’abord". La haute société américaine lui appliquera la politique d’ostracisme jusqu’à sa mort. Même si pratiquement un siècle est passé, il reste beaucoup de questions à élucider. Un suivi de négligences ont fait sombrer le Titanic au fond de l’atlantique: l’absence de longue-vue pour les vigies, l’omission des messages d’alertes d’ icebergs, la course pour arriver à new-york et gagner le ruban bleu de rapidité, le manque évident de chaloupes, l’ostentation du luxe face à la faiblesse de la sécurité… Le Titanic, ce joyau des mers, a brisé des vies mêmes après son naufrage. Arrivera-t-on un jour à innocenter le capitaine Lord? Qui sont les véritables coupables? Le mystère demeure…

 

 

 

 

 

Stanley Lord