TOUJOURS PARTIR

Je suis partie comme une lâche : j’ai quitté mon dit "ami" avec lequel je m’entre-déchire, avec lequel je mène un combat féroce auquel je ne vois aucune issue positive.

J’ai pris ma vieille voiture, mon amie de fortune, et me voilà repartie vers de nouvelles aventures.

J’adore les voyage!

J’adore découvrir les  paysages au fil des saisons.

Je suis comme en extase. Je découvre sans cesse la magie des formes et des couleurs. C’est comme une peinture immense qui défile devant mes yeux et je deviens vorace, restant toujours sur ma faim! Cela me rééquilibre, me donne du bonheur.

Entre Millau et le Pic Saint Loup, j’ai retrouvé la période de ma jeunesse en traversant des (si beaux) villages vides de toute présence. Des villages qui croulaient encore sous le soleil estival.

J’étais plus de 40 ans en arrière, quand avec mes parents, nous restions dans le Sud jusqu’à fin octobre, date à laquelle nous prenions le bateau qui nous redescendait en Afrique!

La rentrée scolaire avait fait se vider les villes de leur jeunesse, excepté de moi qui profitais de cette liberté! Oui, c’était pour moi le plus beau des cadeaux, cette façon de ne pas être obligée de prendre le cartable et de profiter de cette si somptueuse arrière-saison. Saison où le soleil, même déclinant, n’arrivait pas à me mettre dans la tête que les vacances étaient finies!!!

C’était plus qu’agréable d’apercevoir écoles et lycées en effervescence alors que je pouvais naviguer à mon gré, sans subir les contraintes scolaires dans un pays si proche de l’hiver, du gris humide et de l’enfermement que cela implique en période froide.

J’ai contourné le Pic Saint Loup tout à fait par hasard en prenant un chemin de chasseurs. D’un côté, les petits chênes verts et de l’autre, les vignes qui donnent cet excellent vin qu’est le Pic Saint Loup. Nature sauvage qui provoque mon ivresse! Je refuse d’avoir un GPS et je me suis, bien sûr, perdue. Qu’importe, j’entasse des images par milliers, sans pudeur et avec cette joie frénétique. Et puis, tous les chemins débouchent forcément sur une route "civilisée"…

Voilà pourquoi je prends le temps de voyager et d’éviter les autoroutes uniquement pour le plaisir de la découverte. Il faut dire qu’entre Clermont-Ferrand et le Sud, je suis gâtée pour ça.
J’aimerais tant que les gens ressentent ce bonheur visuel, loin de toute contrainte matérielle et personnelle.

C’est à la portée de nous tous. Encore faut-il le vouloir.

Alors, si vous partez, ouvrez bien vos yeux, vous ne serez pas déçus.