Toujours ce même paysage devant les yeux

l’archaïque lumière

 

toujours la plaine noyautée de feu

et cette grande terrasse

au dessus du vide

où je vis

entrebâillée

avec le sel pur de la poésie

 

la morsure entame la page

 

en moi 

l’univers

le chaos

la friche sauvage

 

mon poème est une orange ouverte

sur les semences

mon poème est une orange ouverte

sur toutes naissances

 

 

 

 

 

                                     * * * * * * * * * *

 

Nous irons

vers la nuit végétale

l’éclatement des parois

le noeud ventru des racines

 

nous irons

les gencives écrasées

contre la pierre

 

boire

le baiser juteux

le fruit de ta sève

 

ramasseuse de blé

dans les brousses d’extases

nous irons 

dans la pelure du temps

marauder une pomme de soleil

 

 

 

mozarine:texte et peinture