Quelle honte ! Ah les discours enflammés de Laurent Wauquiez n’y changeront rien. Ce qu’il était beau de le voir s’indigner de la décision de Total de licencier plus de 550 personnes alors même qu’elle réalise un bénéfice record de 14 milliards. Y’a pas à dire, le secrétaire d’Etat du travail a raison de trouver cette décision « scandaleuse ».


Mais est ce suffisant de s’indigner ou de protester contre cette politique ? Ni le gouvernement, ni le président, pourtant si réactif en ce moment ne se sont exprimés sur ce sujet. Wauquiez a dit qu’à ce stade, cela ne se règlera qu’avec la justice. Benoît Hamon avait avancé l’idée qu’il faudrait légiférer afin de pouvoir empêcher une entreprise bénéficiaire de licencier. Que nous avait-on dit ? Ce n’est pas possible, c’est démagogique…

 

En tant de crise, alors que le chômage est endémique et ne va faire qu’augmenter en 2009, notre gouvernement ne juge pas utile d’intervenir pour sauver 555 emplois. Mr le Président, vous qui nous « sauvez » de la crise, pourquoi n’intervenez vous pas ? Vous qui êtes si présent pour vous dresser contre les abus que nous voyons tous les jours. Tous ces licenciements alors que les dirigeants et actionnaires s’en mettent pleins les poches. Peut-être que sauver 555 emplois n’est pas assez impressionnant. Trop occupé à vous montrer à l’étranger et à vouloir vous faire aimer des pays « amis », vous oubliez de vous faire aimer des Français. D’autant plus que Total est déjà mal aimée des Français et ce statut risque de perdurer. 

 

Total est  une compagnie déjà sujette à maintes controverses. Elle est d’ailleurs au centre du procès AZF. Total est le premier groupe français par le chiffre d'affaires (180 milliards d'euros) et la capitalisation boursière (89 milliards). C'est aussi l'un des plus internationaux (présent dans 130 pays) Décidément, elle vient une fois de plus de montrer qu’elle n’est pas une entreprise comme les autres. Nous savions déjà que lorsqu’il s’agit de l’or noir, tout est différent. Et, vous allez me dire, pourquoi s’indigner pour un licenciement de 555 employés alors qu’on ne dit rien lorsqu’elle « profite » des conflits civils dans de nombreux pays pour extraire ces ressources. Alors que Total ne respecte déjà pas le droit international, pourquoi légiférer contre elle à un niveau national.

 

Et oui, Total, vous ne viendrez plus chez nous par hasard …