Thomas Ward l’Epouvanteur est le quatorzième tome de la saga de l’Epouvanteur commencée par l’écrivain britannique Joseph Delaney en 2004. C’est un tome un peu spécial puisqu’il est en réalité le premier d’une trilogie.

Avertissement : Il est fortement conseillé d’avoir lu le livre en question, ou au moins de connaître un minimum la saga afin de ne pas risquer d’être spoilé ! Les informations suivantes ne racontent en aucun cas le déroulement du livre mais il reste néanmoins une critique littéraire et donc certains éléments vont être cités.

 Titre initial : A New Darkness.

Date de sortie française : 22 novembre 2017.

Edition : Bayard Jeunesse.

Nombre de pages : 352.

Note Subjective : 16 / 20.

« La créature me gratifia d’un sourire hideux qui retroussa ses babines : — Ton pays appartiendra bientôt à mon peuple. Vos femmes seront soumises à nos lois. Quant aux mâles, hommes et garçons, ils mourront. »

Voilà trois mois que des jeunes filles meurent dans des circonstances mystérieuses. On les retrouve dans leur lit, couvertes de sang, une expression terrifiée sur le visage. Leur fantôme hante les lieux, attendant que quelqu’un comprenne de quelle horreur elles ont été victimes. Depuis la mort de John Gregory, Thomas Ward est l’Epouvanteur chargé de protéger le Comté des êtres qui errent sous le couvert de la nuit. Et il faut faire vite. Car la bête qu’il va traquer pourrait bien tuer encore.

Et ce n’est que le commencement : une armée de monstres se rassemble dans les terres du Nord et menace la survie de l’humanité…

Quelle surprise d’avoir trouvé un quatorzième tome de la saga l’Epouvanteur dans une librairie, par pur hasard. Ma cœur a d’abord battu la chamade, puis mon esprit rationnel s’est finalement exclamé : « Quoi ?! » En effet, j’ai mentionné une série dérivée lors de mon dernier article sur La revanche de l’Epouvanteur où j’avais conclu qu’il y avait une intrigue qui reprendrait l’histoire de Tom Ward avec A new darkness et A dark army. Les éditions françaises ont certainement décidé de continuer la série pour ne pas risquer de perdre des lecteurs… Hypothèse purement subjective ! Enfin bref, cette nouvelle trilogie semble donc correspondre aux tomes 14, 15 et 16 de la saga l’Epouvanteur : raisonnement dommage lorsqu’on sait que les treize premiers livres faisaient partie de Wardstone chronicles tandis que les trois nouveaux sont Starblade chronicles.

Inconsciemment, on a du mal à rentrer dans l’histoire à cause de ce choix éditorial. Car même si de nombreuses questions sont restées sans réponse à la fin de La revanche de l’Epouvanteur, c’était fini ! Or là, très sincèrement, on se demande vraiment l’intérêt d’avoir écrit une suite !

Heureusement, cette décision n’empêche pas le fait que Thomas Ward l’Epouvanteur reste un très bon livre. Le manque de John Gregory est cruel et mais on le ressent à travers le chagrin de son apprenti devenu Epouvanteur. Par ailleurs, l’absence du personnage d’Alice (qui créait une dualité parfaite avec Tom) est comblée par l’apparition d’une nouvelle protagoniste : Jenny. Oui ! Les fans l’ont reconnu ! Son arrivée répond à une des nombreuses questions laissées en suspens à la fin du tome précédent. Par ailleurs, nous avons également le plaisir de revoir des personnages laissés de côté mais indispensable tels que la fameuse Grimalkin, Judd Brinscall, Sang et Os.

Ce livre recèle néanmoins certains défauts qu’il serait judicieux de mentionner dans cet article. En tant que premier roman d’une trilogie, il doit poser les bases (même si celles-ci sont déjà plus ou moins posées dans les tomes précédents). Et souvent, ce procédé amène des lenteurs abusives dans la continuité du récit.

De plus, ce roman manque de créatures : on aperçoit quelques mages kobalos, deux varteki, trois/quatre esprits ; rien d’autre… pour un quatorzième tome (dommage pour Bayard), je trouve cela dommage.

Enfin, la fin est beaucoup trop abrupte. Je n’ai rien contre les fins qui suscitent un certain engouement pour lire la suite, mais là, je l’ai trouvé beaucoup trop cassant. De plus, en deux tomes, on perd nos deux personnages principaux ; Joseph Delaney a fait fort. Reste à savoir par quel miracle Tom Ward va ressusciter… et expliquer l’intérêt d’avoir lu un tel livre alors qu’il se termine ainsi !